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- Version française travaillée
- Séquences de sniper avec Owl
- La chute libre
- Pas très beau
- Manque flagrant de précision
- Difficulté mal dosée
- Finalement assez commun
Les développeurs d’Asobo Studio ont décidé de porter à maturation la série CT Special Forces initiée par Hip Interactive en la transposant sur les consoles de salon. Fini donc les clones de Metal Slug, ce CT Special Forces : Fire for Effect joue la carte de l’action/infiltration. Mais la french touch ne fait pas tout surtout face à une concurrence pour le moins bien organisée.
Depuis 2002, la série CT Special Forces a tenté de séduire les joueurs européens amateurs des Metal Slug et avides de sensations fortes. Que ce soit sur Game Boy Advance ou sur PSone, les opus se sont enchaînés dans la plus grande discrétion. Alors, pour frapper un grand coup, Hip Interactive a demandé au studio Asobo d’adapter la saga sur Xbox, PC et PlayStation 2. D’un jeu d’action old-school, on se retrouve nez à nez avec un titre qui vient titiller les kill.switch et autres Syphon Filter. Mais malgré toute la bonne volonté des marseillais de Hip et des bordelais d’Asobo, CT Special Forces : Fire for Effect souffre d’une réalisation en dent de scie pour espérer sortir du peloton.
Qui a dit Tom Clancy ?
Le Counter Terrorist Special Forces est une unité d’élite qui a pour objectif de maintenir la paix dans le monde grâce à ses interventions coups de poing. Fondée dans les années 1980 par le Comité de Surveillance, cette organisation dispose de moyens logistiques performants, de soldats surentraînés, d’équipements high-tech et enfin d’une flotte aérienne en patrouille permanente. Vous incarnez dans CT Special Forces : Fire for Effect deux protagonistes antinomiques. Le premier est considéré comme un nettoyeur. Raptor, pour les intimes, ne fait pas dans la dentelle grâce à une puissance de feu explosive. Notre homme est un expert en armes lourdes (bazooka, lance-missiles, lance-grenades, gatling …), il se débrouille comme un chef à bord de véhicules motorisés et fait preuve d’un charisme à la Bruce Willis pour ce qui est de chambrer son meilleur ami mais néanmoins rival Stealth Owl. Ce denier conclut le duo que vous allez incarner. Considéré par ses pairs comme le meilleur sniper de l’unité, il est rapide, précis et agit en toute discrétion, l’œil rivé sur sa lunette de visée. Mais sa furtivité passe également par l’utilisation de gadgets à la pointe du progrès technologique. Non, il n’a pas à rougir face à Sam Fisher, Snake ou encore Anya Romanov de Stolen (chercher l’erreur). Grenades électromagnétiques, lunettes à vision thermique, nocturne, sonar et camouflage optique orneront sa tenue. Il faut dire que ces items, associés aux différentes armes proposées, ne seront pas de trop pour stopper les ambitions du réseau Nemesis équipé des mêmes prouesses informatiques que le Counter Terrorist Special Forces. Votre mission, si vous l’acceptez, est de mettre un terme à ce conflit armé en faisant prisonnier le Général Anton Call. CT Special Forces : Fire for Effect pourrait être découper en deux parties. D’un côté les missions avec Raptor, de l’autre celles en compagnie de Owl. Ce changement successif de protagonistes a le mérite d’offrir une petite originalité au jeu non négligeable mais on aurait aimé un peu plus de folie dans le découpage des missions. Pourquoi faut-il toujours que Owl succède à Raptor et vice-versa ?
L’approximation française
Asobo Studio s’est très largement inspiré d’un titre de Namco : kill.switch. Cela ne fait aucun doute lorsqu’on entame l’entraînement dans les bâtiments du CTSF. Si la démarche de Raptor et d’Owl prête à sourire, les compères se rattrapent par le grand nombre de leurs actions. Outre le canardage en bonne et due forme à la troisième personne ou en vue FPS, il est possible pour le nettoyeur de faire feu à l’aveuglette. Accroupi derrière des parpaings ou protéger par un mur, Raptor n’hésite à dégainer son gros calibre et arroser copieusement les adversaires. Le lancer de grenades abistodénas est lui aussi spectaculaire même s’il souffre d’un gros problème de précision. Et c’est bien là le problème majeur de CT Special Forces : Fire for Effect : la visée. Peu importe la vue utilisée, il manquera toujours un je-ne-sais-quoi à la précision qui vous empêchera d’abattre les ennemis plus vite qu’un Lucky Luke. Si ce souci est étrangement moins présent lors des séquences de jeu avec Owl (en zoom), il gâche littéralement le plaisir de jeu en compagnie de Raptor. Par conséquent on rentre dans le tas, on court comme un fou furieux le doigt collé à la gâchette en espérant ne pas prendre une balle perdue. Attitude inexistante lorsqu’on commande Owl. Et c’est peut-être ces séquences de jeu là qui peuvent retenir certains joueurs. Le côté infiltration, furtivité est accentué par la précision de tir des adversaires. Evitez de vous exposer plus de 2 secondes à la vue des snipers car leurs balles ne manqueront de vous faire la bise et sur les deux joues s’il vous plaît. Leur précision fait froid dans le dos surtout que l’I.A. vous repère même lorsque vous utilisez votre camouflage optique censé vous rendre invisible. Par conséquent, c’est avec un malin plaisir que l’on joue à cache-cache avec l’adversaire. Et les parties avec Owl peuvent durer des plombes car le challenge est rehaussé par un léger brouillard masquant les silhouettes des tireurs isolés. Difficile par conséquent de décrocher les médailles d’or promises à chaque fin de missions.
Foncer tête baissée
En plus de l’action et de l’infiltration, CT Special Forces : Fire for Effect fait la part belle à deux autres séquences de jeu. La première concerne la conduite des véhicules : hovercraft, zodiac, jeep et moto-neige. Si la plupart des engins se contrôlent comme les Warthogs de Halo 2, la palme de la médiocrité revient à la moto-neige incontrôlable qui manque cruellement de sensations. La Jeep, quant à elle, n’est pas le véhicule le plus rapide du jeu et donc il est facile pour les ennemis de vous plomber joyeusement la figure. L’autre mode proposé dans CT Special Forces : Fire for Effect est une petite originalité déjà dans James Bond 007 : Quitte ou Double, qui aurait mérité un peu plus d’attention de la part d’Asobo Studio : la chute libre. Lorsque vous commencez votre entraînement tel un bon soldat, vous découvrez le module freefalling qui vous apprend à vous diriger lorsque vous êtes lâcher dans le ciel. Après ce premier essai pas très concluant, on a qu’une hâte : sauter d’un avion en marche. Et l’attente n’est pas trop longue puisque dès la deuxième mission, vous allez côtoyer les anges. Et quel bonheur que de descendre à plus de 400km/h tête baissée dans le vide ! La sensation vertigineuse de la chute est vraiment bien rendu et les mouvements de Owl plutôt fluides, sans comparaison avec la raideur cadavérique de notre agent secret britannique. Les rotations se font sans accrocs et on assimile rapidement les techniques d’accélération et de freinage. Mais notre plaisir est de courte durée dès lors que les ennemis ou les bombes font leur apparition. Cibler un adversaire en mouvement est un exercice périlleux à cause de cette satanée imprécision dans la visée et un personnage sans cesse en train de faire des cabrioles ! En conséquent, on préfère atteindre la terre ferme le plus vite possible plutôt que de s’embarrasser avec ses parasites. Cependant, il faudra tout de même faire feu lorsque vous recevrez depuis la terre quelques présents de vos ennemis … A savoir des bombes ! Mais souvent l’euphorie de votre chute – due peut-être à un trop plein d’adrénaline – a raison de votre attention et c’est par surprise que l’on se mange un missile. Pour rester en vie, soyez attentif aux différents messages à l’écran !
CT mieux avant…
Même si graphiquement le jeu est loin de nous émerveiller à cause de moteur graphique vieillissant, il arrive tout de même d’être agréablement surpris par quelques effets. L’utilisation des grenades MMB+ offre un spectacle amusant. L’énergie contenue dans cette petite ogive se transforme en électro-aimant qui a pour effet de repousser tous les objets métalliques aux alentours. Elles s’avèrent particulièrement efficaces pour accéder à certaines zones bloquées par des barrages de fortune. Les explosions, elles aussi, tirent leurs épingles du jeu notamment lorsque des ennemis sont à proximité. L’exagération des corps propulsés par le souffle de la détonation a un côté comique qui fait qu’on n’hésite plus à exploser les bidons plutôt qu’à faire des headshots. Asobo n’a peut être pas fait l’effort d’offrir à CT Special Forces : Fire for Effect de belles textures, un environnement détaillé ou des décors convaincants mais le studio bordelais a fait le forcing sur le doublage. Le jeu est intégralement doublé en français de ses cinématiques à ses phases in-game. Mis à part les ennemis qui possèdent 3 ou 4 phrases qui tournent tel un vieux disque rayé, le reste de la distribution est honorable.