Test Coupe du Monde 2006 sur X360

Cette année, ou du moins pour cette saison 2005/2006, Electronic Arts aura fait fort en sortant trois jeux de football estampillés FIFA. Le premier et le plus complet, FIFA 06, est sorti en octobre dernier mais n’a pas su suffisamment intéressé les joueurs à cause d’un gameplay bien trop limité et d’une facilité de jeu déconcertante. FIFA 06 : ERCMF, exclusif à la Xbox 360, n’a cependant pas relevé le niveau, la faute à une épuration drastique du contenu. Reste plus que Coupe du Monde de la FIFA 2006 à espérer redorer l’image d’une série en pleine dérive. Avec une telle appellation, on n’est bien évidemment pas surpris de l’absence des clubs européens puisque cet opus se consacre corps et âme à l’évènement footballistique de l’année. C’est pourquoi vous retrouverez 3 modes de jeux intimement liés. En plus de devoir ramener la coupe du monde à la maison, vous pourrez selon votre motivation revivre des grands moments de cette compétition à travers le Mode Défis Mondiaux ou bien encore retenter les qualifications pour le tournoi ce qui modifiera sensiblement les groupes en lice pour la victoire. Vous aurez compris que FIFA 06 : ERCMF ne représente désormais plus aucun intérêt ludique mais là n’est pas le sujet de ce test.

Carton jaune

Pour ceux qui se jetteront sans préavis dans la bataille pour la coupe du monde, se familiariser avec le gameplay de Coupe du Monde de la FIFA 2006 se fera naturellement. D’abord parce que, et pour les habitués de FIFA, la maniabilité ne change pas d’un pouce et ensuite, pour les amateurs de PES, il est toujours possible de configurer les touches à la Konami. Plusieurs types de gameplay donc, mais malheureusement on retombe bien vite dans des automatismes de jeu que l’on connaissait déjà avec FIFA 06 et FIFA 06 : ERCMF. Les défauts de la défense adverse sont à nouveau de la partie. Et même si elle a été très légèrement améliorée par rapport aux deux précédents opus, deux matchs suffiront pour en comprendre les réactions. Au lieu de dégager à la hâte lors d’un pressing comme c’était le cas auparavant, les défenseurs contrôlés par l’ordinateur tentent de conserver un maximum le ballon et en oublient le jeu collectif. A lieu de faire circuler la balle, ils préfèrent pivoter sur eux-mêmes, changer brusquement de direction afin de vous contourner. Une attitude intéressante mais qui a ses limites. Une fois que vous avez compris leur petit manège, il vous suffit de leur tendre un piège avec un coéquipier. Par un simple pressing sur X, votre collègue gênera l’adversaire ce qui l’obligera à changer de trajectoire et à se jeter dans vos pieds. Dès lors, plus aucune défense ne résistera à votre pressing et c’est sans mal que vous vous infiltrerez jusqu’à la surface de réparation.

Carton rouge

Une fois dans les 16 mètres 50, le deuxième défaut des FIFA dans leur version 2006 vous saute aux yeux comme un gros point noir au milieu du front. Le gardien campe toujours autant sur ses positions. Comprenez par là qu’en jouant en contre-attaque et en se retrouvant face à face avec le goal, en aucun cas ce dernier ne plongera dans vos jambes afin de récupérer le ballon au risque de subir les foudres du public et de l’arbitre si jamais il vous embarque les tibias en même temps. Par conséquent, il ne vous reste plus qu’à placer le ballon ras du sol et près d’un poteau pour augmenter votre score. Une technique imparable et infaillible qui vous permet aisément d’atteindre des scores fleuves du genre 7-0, 8-1 ou encore 10-0. C’est pourquoi, mieux vaut augmenter la difficulté du jeu dès le début plutôt que de ridiculiser les équipes adverses en Mode Semi-Pro. Malgré ce changement, on arrivera encore à placer ce genre de buts où la physique alambiquée du ballon n’a que peut de conséquence. Comme toujours, Electronic Arts n’arrive pas à offrir à ses FIFA une physique de la balle convaincante. Les tirs en dehors de la surface de réparation, les centres ou les têtes semblent interminables à tel point qu’on a du mal à en voir les perspectives. Electronic Arts n’a décidemment pas fait évoluer le gameplay ce qui rend les matchs plutôt monotones malgré l’ambiance extraordinaire dans les stades et les commentaires éclairés d’Hervé Mathoux et Paul Le Guen qui remplacent Eugène Sacomano et Franck Sauzée. Pour plus de spectacle et de surprises en match, on se retournera sans hésiter vers le Mode Xbox Live surtout que Coupe du Monde de la FIFA 2006 n’a franchement pas une durée de vie idéale. Une dizaine de matchs en Mode Coupe du Monde, pas beaucoup plus en Mode Qualifications et une vingtaine de Défis Mondiaux, autant dire qu’en s’y mettant à fond, on peut boucler l’affaire en une journée. Et ce n’est pas la possibilité d’acheter dans la Boutiques des nouvelles tenues, des ballons officiels, des options de jeu loufoques et d’anciennes grandes stars du ballon rond qui va donner un regain d’intérêt au titre.

Le doublé

Si sur le plan du gameplay, Coupe du Monde de la FIFA 2006 est bien mal en point, l’esthétisme du jeu lui permet de sortir la tête de l’eau. Excellent en décembre dernier, le moteur graphique réutilisé pour l’occasion n’a pas perdu de sa superbe. La modélisation des footballeurs est tout aussi crédible malgré un aspect poupée de cire (trop ?) habituel aux productions Xbox 360. Bien évidemment, on peut toujours chipoter et remarquer que, malgré l’achat de la licence, certains joueurs ne bénéficient pas du même rendu. Dès lors qu’ils ne font pas partie de la scène internationale, ils font office d’inconnus aux yeux d’EA Canada. Et oui Dhorasso ! Il va falloir améliorer ton jeu pour espérer un jour être modélisé dans les moindres détails par Electronic Arts. A contrario, la motion capture ne laisse personne sur le banc des remplaçants. Tous les gestes et attitudes d’un footballeur y sont scrupuleusement détaillés. De la position de frappe aux plongeons d’un gardien en passant par les gestes techniques ou les fautes d’anti-jeu, on a vraiment l’impression d’assister à un vrai match. Seule la vitesse de jeu nous met la puce à l’oreille tant les 22 acteurs d’une rencontre font preuve d’une rapidité surhumaine même balle aux pieds. Et puis si on cherche la petite bête, lorsque l’on admire un but au ralenti, on s’aperçoit que le buteur touche rarement la balle. C’est seulement grâce à un bug ou à un espace entre le ballon et sa jambe que le but est inscrit. Un petit détail de rien du tout mais qui agacera les puristes. Enfin, la dernière critique que l’on peut faire à l’encontre d’Electronic Arts, c’est qu’en sortant son jeu bien avant l’évènement, les effectifs des équipes internationales ne sont pas à jour. Coupet à la place de Barthez dans le camp français, Robert Pires ou Ludovic Giuly sélectionnés ou des blessés miraculeusement guéris, voilà quelques exemples qui nous prouvent qu’Electronic Arts ferait un très mauvais sélectionneur. N’est pas Raymond Domenech qui veut !