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Test COP The Recruit DS sur DS

Test COP The Recruit DS
La Note
note C.O.P. : The Recruit 10 20

Superbe démonstration technique, C.O.P. : The Recruit aurait très largement eu sa place sur nos écrans de télévision il y a dix ans. Quelques textures sautent parfois, mais la profondeur de champ, et le niveau de détails affiché par les véhicules et les bâtiments sont impressionnants au regard de la machine et de l’étendue du terrain de jeu. Le titre est hélas à l’image de son héros : beau mais sot. Très mal écrite, répétitive et bien trop linéaire, la production hexagonale est de plus totalement défigurée par une interface infâme et peu ergonomique. Avec un moteur pareil, le titre de VD Dev aurait fait un excellent jeu de courses, domaine dans lequel le studio a largement fait ses preuves. Le duo dijonnais a hélas préféré s’attaquer au bastion GTA, et paie ici le prix de son inexpérience en la matière.


Les plus
  • Superbe démo technique
  • Gros terrain de jeu
  • Séquences de jeu variées
  • Utilisation du stylet et du micro
Les moins
  • Interface ABO-MI-NABLE
  • Personnages plats, intrigue inconsistante
  • Allers-retours incessants
  • Aucune interaction possible lors des balades à pied
  • Numcode mal exploité
  • Points de sauvegarde foireux
  • Missions secondaires barbantes
  • Prise en main imparfaite


Le Test

Il en faut du culot pour se frotter à l’ogre Rockstar sur le terrain du jeu d’action-aventure dans un environnement ouvert. Ubisoft n’en manque pas, mais contourne quelque peu l’obstacle en s’attaquant à la seule version DS de la licence-phare des Anglo-Américains, le récent et brillant GTA : Chinatown Wars. L’éditeur français nous délivre en contrepartie un produit franchement ambitieux. Gameplay protéiforme, réalisation en vraie 3D, l’inattendu C.O.P. The Recruit semble disposer de tous les atouts pour en remontrer au(x) maître(s) du genre.


Vous ne les connaissez peut-être pas, mais Fernando Velez et Guillaume Dubail sont des vieux de la vieille. Programmeurs depuis la grande époque, celle de la 2D sur Amiga, les deux Dijonnais ont su s’adapter aux contraintes des nouveaux hardwares. Spécialiste des développements sur supports portables, leur structure, VD Dev, s’est forgée une solide réputation au fil de productions toujours très impressionnantes d’un point de vue technique. Après une myriade de titres sur les différentes Game Boy, on commençait toutefois à se demander si le duo de choc réussirait à maîtriser la nouvelle plate-forme mobile de Nintendo.

Mélange des genres

La question était d’autant plus légitime que, pour leur premier jeu sur DS, les compères ont vu grand, très grand, grand comme New York ! Entièrement modélisée en 3D, la Grosse Pomme sert en effet d’écrin aux aventures de Dan Miles. Coincé par le détective Brad Winter pour conduite dangereuse, cette tête brulée va se voir offrir une chance de repartir sur de bonnes bases en rejoignant les rangs de la City Control Division, la police locale. Une opportunité en or, puisque la vie de flic virtuel à New-York est aussi dangereuse qu’excitante. Les courses-poursuites succèdent aux prises d’otage, les enquêtes minutieuses aux fusillades, et il semble difficile de s’ennuyer dans un titre qui multiplie les références, tant cinématographiques que ludiques. Les clins d’œil à Fast and Furious sont évidemment légions et les développeurs ont également dû regarder un certain nombre de buddy movies et l’intégralité de la série The Shield. A l’instar de Vic Mackey, Brad Winter considère en effet que la fin justifie les moyens, philosophie qu’il va s’empresser d’enseigner à Dan. Notre jeune loup prendra donc rapidement ses distances avec les méthodes enseignées à l’école de police et n’hésitera pas à rendre quelques petits services à des voyous dans des séquences inspirées de Need for Speed, de Metal Gear Solid, voire de Rainbow Six. Shoot à la troisième personne, conduite dans les rues animées de New York, phases d’infiltration, C.O.P. : The Recruit offre une belle variété de modes de jeu, sans trop s’éloigner de la concurrence.

Dial 911

Vous contrôlez Dan en vue à la troisième personne et le dirigez dans les rues de New York. Où plutôt, vous le dirigez vers la première voiture venue, puisque la marche à pied n’a ici strictement aucun intérêt. En effet, vous ne pouvez nullement discuter avec les passants, le shopping vous est interdit, quant à taper un carton dans la foule, inutile d’essayer, vous êtes flic et ne pourrez blesser personne. Seul objectif donc, vous emparez du véhicule d’un quidam. Du car-jacking ? Non, une simple réquisition, parfaitement légale puisque vous possédez un badge de l’Etat.  Une fois confortablement installé à bord d’un quelconque engin à quatre roues ou à coque (il est possible de naviguer, les bateaux se contrôlant comme les bagnoles, dérapage au frein à main inclus), vous pouvez soit vous rendre au prochain lieu de rendez-vous communiqué par vos autorités de tutelle, soit vous promener dans la ville. Si vous choisissez cette dernière voie, le central vous informera de temps à autres d’une atteinte à la loi à proximité de votre position. Libre à vous de répondre à l’alerte et d’aller enquêter sur place ou non. Ces missions annexes consistent généralement à arrêter un chauffard ou à résoudre une attaque à main armée. Dans le premier cas, vous vous livrerez à une course-poursuite en temps limité, et devrez rentrer plusieurs fois violemment dans le destrier adverse pour le détruire. Dans le second, vous devrez quitter votre voiture, pénétrer dans le bâtiment désigné et, après un court temps de chargement, buter tous les méchants en vue à la troisième personne. Si vous préférez suivre les seuls ordres relatifs à votre enquête… vous aurez tout de même droit à votre lot de course-poursuites et autres défouraillages de punks. Assez dense, la campagne vous permet de vous frotter à tous les aspects du jeu et de fréquenter toutes les communautés qui peuplent ce New York au format pocket. Confrérie arménienne, adeptes de courses illégales, anars violents, dealers et flics (plus) corrompus (que vous), votre enquête va vous permettre de faire des rencontres, hélas bien peu passionnantes.

Des balles pour le bleu

Le premier problème de ce C.O.P. : The Recruit, c’est que si ses auteurs sont assurément des brutes du code, capables de développer un impressionnant moteur 3D sur une petite machine, ils sont autrement moins performants dans les autres compartiments de jeu. Construit sur un scénario à la fois bordélique et caricatural à l’extrême, leur produit met en scène des personnages bien peu séduisants, que leurs propos ineptes rendent chaque minute un peu plus antipathiques. Qui plus est, l’intrigue suit un chemin sans jamais s’en écarter, et quels que soient vos désirs, vous devrez effectuer toutes les quêtes que l’on vous propose, les unes après les autres. Les choses ne s’arrangent pas une fois le stylet à la main. La conduite des véhicules est certes plutôt correcte, malgré un manque de tolérance parfois agaçant compte-tenu du format et des chronos imposés, mais les séquences de shoot manquent à la fois  de précision et de fluidité et les quelques phases alternatives ne présentent finalement guère d’intérêt. C.O.P. : The Recruit souffre également d’un énorme défaut : son interface. Hideux et pachydermique, le pseudo PDA qui vous permet de gérer les affaires courantes depuis l’écran inférieur se révèle quasiment inutilisable. Mal conçus, les menus et sous-menus se structurent en un inextricable labyrinthe duquel vous ne pourrez sortir qu’en délaissant momentanément le fil de l’action. De la carte jusqu’au pseudo-téléphone embarqué – le numcode – qui vous permet d’entrer des codes de vidéosurveillance ou de contacter les autorités, toutes les facettes de cet outil théoriquement performant souffrent d’un design, d’une ergonomie et d’un manque de profondeur absolument lamentables. Lassé de s’escrimer avec cet improbable machin, le bleu aux dents longues repassera rapidement du mauvais côté de la loi et ira dicter la sienne dans le dernier titre de Rockstar Games. Côté technique, les vieux de la vieille ont assurément de beaux restes, voire peuvent en démontrer à pas mal de gros studios peuplés de jeunes loups. Côté ludique, tout reste à faire.





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