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Malgré un level design répétitif et un gameplay finalement assez basique, Condemned : Criminal Origins arrive à surprendre grâce à son ambiance unique qui joue la carte de la frousse avec brio. A mi-chemin entre FPS, exploration et enquête policière, Condemned : Criminal Origins offre une expérience de jeu rafraîchissante pour ceux qui aiment jouer dans le noir. Faire peur n’est jamais chose facile, quel que soit le média employé et le jeu de Monolith Productions y arrive parfois très bien.
- Ambiance tendue
- Une bonne dose de flippe
- Le jeu des ombres et lumières
- Des armes blanches variées
- Le choix de la VOST
- Level design répétitif
- Gameplay basique
- Nécessite 8 Go d'espace disque !
- Gourmand
L'une des grosses surprises du line-up de lancement de la Xbox 360, Condemned : Criminal Origins s'évertue maintenant à se trouver un nouveau public, en l'occurence celui du PC. Entre exploration et FPS, le titre de Monolith Productions arrive tout de même à se faire une place de choix dans cette catégorie des poids lourds, grâce à son ambiance unique et glauque à souhait. Mieux vaut avoir le coeur solide.
Inutile de passer à côté de l’évidence, les premiers pas que vous faites dans le monde glauque de Condemned : Criminal Origins font irrésistiblement penser à ceux du Détective David Mills dans Se7en. Appelé sur les lieux d’un crime, vous, Ethan Thomas, membre du Serial Crime Unit (SCU), pénétrez dans le sous-sol d’un immeuble particulièrement insalubre, précédé du traditionnel planton de service. L’ambiance est immédiatement posée : murs délabrés, ténèbres à peine fendues par votre lampe torche, mannequins grotesques déposés de-ci de-là, aucune hésitation possible, nous ne sommes pas dans un jeu pour les enfants, ni pour les plus sensibles d’ailleurs. Très vite, le jeu va poser les bases du gameplay des dix heures qui vont suivre. Vous allez tout d’abord devoir sortir le parfait petit attirail d’enquêteur afin de recueillir divers indices. Dans un premier temps, ce sera la lampe à UV, utile pour illuminer le sang et les substances organiques, ainsi que la lampe à laser destinée à faire apparaître toutes sortes de traces. Une fois les indices repérés, vous devrez les envoyer au labo pour analyse par le biais de plusieurs types d’ustensiles : collecteur d’indices, scanneur 3D ou appareil photo numérique. Si ces séquences, finalement assez peu nombreuses, sont chargées de faire progresser le scénario, elles ne laissent en définitive qu’assez peu de liberté. En effet, dès que vous pénétrez dans une pièce susceptible de recéler un indice, cela vous sera immédiatement signifié et vous aurez la possibilité de prendre en main l’outil adéquat pour jouer les Sherlock Holmes. Si, par choix ou par hasard, vous veniez à quitter la zone de collecte d’indices, votre outil ne sera plus sélectionnable. Si cela peut sembler directif, ce parti pris a au moins l’avantage de nous épargner de longues et fastidieuses recherches d’indices sur de vastes étendues. Toujours est-il que, pour vous, l’essentiel du jeu va tout de même consister à affronter des dégénérés de toutes sortes. Et croyez-moi sur parole, cela va être violent, très violent même.
Peu de plomb, mais de la plomberie
Si on ne peut pas le ranger dans la catégorie des FPS purs et durs, Condemned : Criminal Origins donne tout de même la part belle aux combats. Toutefois, à la différence de l’immense majorité de la production actuelle, les affrontements se font principalement à l’arme blanche. Si vous trouverez bien parfois un calibre, un fusil à pompe, voire même une mitraillette dans les derniers niveaux, ces armes à feu ne recèleront bien souvent que quelques balles et, bien vite, le chargeur de votre pétoire sonnera désespérément vide. Pour vous défendre, vous allez plutôt utiliser tout ce qui vous tombe sous la main. Cela va aller du simple tuyau de plomb décroché du mur au tiroir de bureau en passant par des haches, des masses, des portes de placard, des bras de mannequin (!) ou de grosses masses. Pour juger de l’intérêt d’une arme, Monolith Productions a eu la bonne idée d’inclure une petite fenêtre qui vous permet immédiatement de comparer votre possession et celle que vous pouvez saisir sur des critères précis (puissance, portée, aptitude à parer, vitesse). Outre les coups que vous allez pouvoir asséner, vous aurez également l’occasion d’en parer si vous respectez un timing précis, ce qui vous donnera un avantage certain en cas de contre-attaque. De manière moins noble mais beaucoup plus efficace, vous pourrez également vous servir de votre taser pour immobiliser temporairement un ennemi et en profiter pour le frapper ou lui dérober son arme. Tout cela donne des combats efficaces bien qu’il faille un petit temps d’adaptation pour en maîtriser les arcanes.
Eau de boudin
Bien évidemment, ce genre de jeu reposant en grande partie sur l’ambiance qui s’en dégage, il était important que Condemned : Criminal Origins soit irréprochable de ce point de vue. Grâce à une réalisation impeccable et à des choix artistiques judicieux, la mission est accomplie. Voir une ombre se faufiler entre deux murs décrépis ou entendre un bruit inquiétant derrière soi sont des expériences particulièrement prenantes. Malheureusement, il faut avouer que le scénario est loin d’être à la hauteur. Partant sur des bases solides – une traque de serial killer – il se perd en diverses impasses pour finir sur un dernier niveau complètement raté fait de combats en masse et une conclusion carrément décevante. C’est d’autant plus dommage que cela aurait pu compenser un level design plutôt fainéant... Heureusement, la mise en scène et l'intrigue plutôt haletante arrivent sans peine à nous faire oublier ces défauts presque mineurs.