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On n'attendait pas grand-chose de Castlevania Judgment à vrai dire. Difficile donc d'être déçu par le jeu de combat de Konami alors que l'on n'y croyait pas avant. Réalisation à la rue, prise en main bancale, casting pauvre, gameplay déséquilibré, le développeur nippon ne pouvait pas faire pire. Même le mode Scénario ne parviendra pas à convaincre les inconditionnels de la saga Castlevania, alors qu'il s'agissait sans doute d'une formidable occasion de travailler le background des personnages. Bref, vous l'aurez sans doute déjà compris, Castlevania Judgment est un titre à oublier. Vous pouvez retourner jouer à Castlevania : Order of Ecclesia sur DS.
- Vendu 30€
- Bande-son honorable
- Réalisation à la rue
- Pas assez de personnages
- Gameplay bancal
- Combats soporifiques
En attendant l'arrivée de Dissidia : Final Fantasy en Europe programmée pour cet automne sur PSP, et celle de Tales of Versus que Bandai Namco Games prépare activement dans ses laboratoires, Castlevania Judgment pointe le bout de son nez sur Wii, avec la ferme intention de donner une tout autre dimension à une série qui avait jusqu'à présent l'habitude de nous balader dans d'immenses manoirs hantés. Muni d'un casting qui regroupe quelques-uns des personnages les plus charismatiques de la marque, on pouvait s'attendre à des combats à la hauteur de l'événement avec Castlevania Judgment. Mais le comte Dracula a fini par trancher la jugulaire de Konami.
Castlevania Judgment ne fait évidemment pas le poids face aux cadors habituels du genre (Soul Calibur, Virtua Fighter, Tekken), même en mettant toute sa santé pour reprendre leurs meilleures idées. On pense notamment aux armes blanches piquées à la légende qui ne meurt jamais de Bandai Namco Games, un choix qu'on comprend aisément puisque les fouets, épées, glaives et autres lances n'ont jamais manqué dans la série. En fait, c'est la balance des coups qui se révèle problématique, ce qui empêche d'obtenir des combats à peu près équilibrés. Il ne faut pas passer dix nuits blanches sur Castlevania Judgment pour se rendre compte que Death, aussi féroce au corps à corps qu'à distance, fait partie des personnages crackés du jeu ; au même titre qu'Eric Lecarde qui est capable de claquer des combos nucléaires. De quoi écoeurer ceux qui cherchent désespérément la faille dans le jeu adverse. S'il est toujours jubilatoire de morfler pendant cette phase d'apprentissage où l'on apprend à connaître les forces et les faiblesses de chacun des combattants, pour mieux les punir après, force est de constater que Castlevania Judgment n'offre aucune marge de progression. Du coup, les combats tournent rapidement au règlement de compte entre Lecarde et Death, les autres acteurs du casting étant priés d'aller s'amuser dans le bac à sable. On pourra toujours gratter un match ou deux avec Sypha Belnades, mais enchaîner les défaites sans avoir la possibilité de se rebeller vient à bout de tout, même d'une volonté de fer. La prise en main de Castlevania Judgment avec la Wiimote et le Nunchuk n'arrange pas vraiment les choses, et démontre encore une fois qu'il ne faut pas compter sur une précision extrême de la part des deux appendices de la console lorsqu'elles ne sont pas domptées par Nintendo. Secouer la télécommande d'un mouvement sec permet de sortir une attaque classique, alors qu'il faudra insister sur le mouvement pour exécuter un combo. Avec un tel système, inutile d'espérer varier ses coups puisque la reconnaissance de mouvements ne prend pas en compte l'angle et la vitesse du geste. On se retrouve dès lors avec un rythme monotone et des attaques archi-prévisibles. Le cocktail parfait pour ruiner un jeu de combat.
Les développeurs de Konami ont tout de même eu la présence d'esprit d'autoriser l'utilisation d'un pad GameCube ou d'une manette classique dans l'espoir que les puristes du genre s'y retrouvent avec Castlevania Judgment. Ce qui n'est malheureusement pas le cas, puisque l'on se retrouve avec les mêmes tares qui gangrènent la Wiimote et le Nunchuk : les combats demeurent soporifiques et les combos ne réveillent pas les morts. On note tout de même un léger mieux dans le déplacement de son personnage, et les Attaques Foudroyantes sortent un peu plus naturellement. Même si elles sont aussi mal intégrées que les Critical Finish de Soul Calibur IV, elle permettent de renverser un match avec une efficacité redoutable. D'autres subtilités ont été pensées, comme la possibilité de se relever un poil plus vite en secouant la Wiimote - ou en pressant B - au bon moment, ou celle d'exécuter un double saut lorsque l'adversaire ne peut en faire qu'un seul ; un détail qui peut avoir son importance. Celui qui finit d'achever Castlevania Judgment en revanche, c'est son scénario qui se révèle pire que celui de Mortal Kombat. Grosso modo, un dénommé Aeon décide de plonger les chasseurs de vampires et leurs pires ennemis dans une faille temporelle, où ils devront s'entretuer pour espérer s'en sortir. On ne vous révèle pas la fin de chacun, bien évidemment, mais c'est vraiment risible. L'essentiel du contenu de Castlevania Judgment se résume en deux rubriques : le mode Scénario qui permettra d'affronter le comte Dracula - à condition d'avoir fini le jeu avec les 12 personnages du jeu - et le mode Château où il s'agira de visiter chaque salle du manoir en relevant de nombreux défis. Pour le reste, c'est du grand classique avec les inévitables modes Arcade, Versus, Survie et Entraînement. On s'arrêtera tout de même deux secondes sur le jeu en ligne qui offrira aux plus courageux, séparés par plusieurs kilomètres, la possibilité de prolonger l'expérience. Quant à la réalisation de Castlevania Judgment, elle est d'une pauvreté affligeante. Le character design affiche des costumes de mauvais goût et une animation rouillée, tandis que les arènes donnent par moments l'impression de se battre dans de la pâte à crêpe. S'il est regrettable que la Wii ne soit pas copine avec la haute-définition, ce n'est pas une raison pour charcuter la rétine de cette façon.