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Considéré plus comme un spin-off que comme une suite à part entière, Brothers in Arms 2 n’est pas indispensable pour les possesseurs de Brothers in Arms : Road to Hill 30 tant le fond comme la forme n’ont pas évolué d’un iota. Mais si vous êtes un inconditionnel de la Seconde Guerre Mondiale, qu’il vous faut votre quota d’Allemands en fin de journée et que vous avez l’âme d’un meneur, alors vous êtes assuré de prendre plaisir en jouant au jeu d’Ubisoft.
- Une immersion unique
- Une VF et des musiques de qualité
- Un gameplay instinctif
- Un FPS sur la Seconde Guerre Mondiale où il fait bon de réfléchir
- Pas plus original que le premier épisode
- Un système de jeu limité
- Quelques soucis de collaboration avec les coéquipiers
- L’absence du mode Online sur PS2
Huit mois après la sortie très remarquée de Brothers in Arms, Ubisoft et Gearbox Software font à nouveau leur paquetage et débarquent avec un nouvel opus baptisé Brothers in Arms : Earned in Blood. C’est donc compagnie du Sergent Hartsock et de la seconde Escouade que l’on part chasser le nazi dans les campagnes françaises avec, pour toile de fond, une sensation de déjà-vu.
Non content d’avoir réussi le tour de force de s’imposer aux côtés des mastodontes de la discipline que sont Medal of Honor et Call of Duty, les développeurs de Gearbox Software enchaînent les Brothers in Arms de façon effrénée tant et si bien qu’à peine le 2ème opus sorti, ils s’attellent déjà à l’épisode next gen’. Si, d’accoutumée, il faut patienter une année ou plus avant de voir débouler une suite, seulement huit petits mois séparent Brothers in Arms : Road to Hill 30 et Brothers in Arms : Earned in Blood. Un choix finalement pas si surprenant que ça, tant les deux softs se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
Copain comme cochon
Bien évidemment, qui dit nouveau jeu, dit nouvelle histoire. C’est ainsi que notre cher Matt Baker cède sa place ici à un nouveau sergent fraîchement débarqué du Wyoming : Joe « Red » Hartsock. En compagnie du Colonel Marshall et d’une bonne tasse de café chaud au beau milieu de champ de bataille, il va raconter à son supérieur les évènements tragiques auxquels il a participés depuis son débarquement en Normandie le 6 juin 1944. Ces flashbacks seront bien évidemment l’occasion pour vous de faire vos preuves sur le terrain et décrire l’histoire de Red, de sa 2ème Escouade et des membres de la 101ème Aéroportée. Mais avant d’entamer la libération de la France, vous allez apprendre à connaître les différents protagonistes du jeu grâce à une immersion exceptionnelle digne de Band of Brothers ou Il Faut Sauver le Soldat Ryan. Une fois de plus, la série Brothers in Arms insiste sur le fait que vous ne jouez pas que de simples polygones animés comme dans n’importe quel autre FPS inspiré du même conflit, mais que vous incarnez des soldats qui ont réellement existé et qui ont inscrit leurs noms dans l’histoire. Cette immersion se fait de façon très naturelle grâce à la narration impeccable du Sergent Hartsock rendant hommage aux émotions que les soldats ont pu ressentir alors que les balles sifflaient à leurs oreilles et que leurs camarades tombaient comme des mouches sous la mitraille allemande. Tout commence après un parachutage en catastrophe dans le bocage normand près de Carentan. Peu nombreux sont ceux de la 2ème Escouade à avoir survécu après le bombardement de leur avion en plein vol. Sauvé in extremis par l’un de ses compatriotes, Red devra arpenter La Normandie, de Ste Mère l’Eglise en passant par Saint Côme du Mont jusqu’à Saint Sauveur, afin de reformer son bataillon et refiler une bonne dérouillée aux armées nazies. Durant votre progression, vous serez amené à découvrir l’histoire du Sergent Baker, héros de Brothers in Arms : Road to Hill 30, et de sa victoire sur la Colline 30 et vous comprendrez par la même occasion que Brothers in Arms 2 n’est pas une suite à proprement parler mais une histoire alternative et complémentaire au premier épisode. Pas étonnant donc de voir peu d’évolutions dans ce spin-off.
Enfer et Dame Nation
En plus de se démarquer de la concurrence grâce à une formidable mise en abîme, la série Brothers in Arms a détourné l’aspect FPS militaire sur console en proposant un système de jeu stratégique, évitant ainsi de tomber dans le shoot bourrin caractérisant certaines sagas sur le déclin. Si, tout au long du jeu, vous incarnez le Sergent Joe Hartsock, ce sont bien évidemment les hommes qui vous suivent qui tiennent un rôle prépondérant dans le déroulement des opérations. N’imaginez galoper tel un coq en patte dans la campagne normande, fusillant de votre Thompson les soldats nazis se pointant dans votre viseur, sinon votre nom ornera le monument aux morts du patelin dans lequel vous avez courageusement fait face à l’ennemi. Dans Brothers in Arms : Earned in Blood, vous apprendrez les tactiques militaires employées par les libérateurs de la France à travers l’utilisation de l’équipe d’appui-feu et de l’équipe d’assaut. Travaillant en binôme, ces deux escouades s’avèrent particulièrement efficaces lors de situations critiques, quand vous ne pouvez traverser un village sans risquer de perdre l’un de vos camarades à cause d’un groupe d’Allemands particulièrement bien organisés. A ce moment-là, il conviendra d’ouvrir le feu sur ces hommes avec une équipe pendant que vous déplacez vos coéquipiers vers une zone moins dégagée. Les tirs de couverture obligeront vos ennemis à se retrancher, bien à l’abri des balles en attendant une opportunité de vous faire la peau. Ce petit jeu de cache-cache est signalé à l’écran à l’aide d’icônes. Le rouge signifie que vous avez identifié le danger et que vous connaissez la position des Allemands et que ces derniers vous le rendent bien grâce à un feu nourri. Mais lorsque vos camarades tireront sur les hommes d’Hitler, l’icône rouge se muera en cercle gris annonçant un temps de répit des hostilités. A ce moment-là, c’est à vous de jouer grâce à une manœuvre de contournement afin de prendre à revers les Boches, comme on les appelait à l’époque.
Particulièrement efficace, ce gameplay se révèle toutefois limité puisque l’essentiel des opérations consiste à prendre par surprise vos assaillants, ne laissant que peu de place à l’improvisation et pourquoi pas à quelques moment d’héroïsme. Pour les plus téméraires, vous pouvez aussi demander à vos troupes d’effectuer une charge aux risques de retrouver leurs corps criblés de balles s’ils sont en infériorité numérique. Ainsi donc, on ne prend pas de risques tant l’Intelligence Artificielle peut parfois se montrer très finaude. Ce n’est pas parce que vous les contournez que les soldats vont se laisser prendre au piège. Ils n’hésiteront à changer de poste pour sauver leur misérable existence. A contrario, il existe toute de même quelques brebis galeuses dans le groupe qui resteront plantées comme des lapins devant des phares de voiture. Mais cela n’est rien comparé à certaines réactions de vos collègues. Si, en règle générale, ils répondent au doigt et à l’œil à vos ordres, il arrive quelques fois qu’ils soient totalement déboussolés, au plus mauvais moment, il va sans dire. Encerclés par les nazis, ils ne parviendront pas d’eux-mêmes à trouver une bonne planque. Pis encore, alors que vous leur demander de rester à vos basques, vous qui êtes soigneusement calfeutré à l’entrée d’un bâtiment, ils se posteront devant la façade de la bâtisse Achtung !
Ich bin ein Mannesanführer
Cela dit le gameplay est suffisamment intuitif pour assigner aux deux équipes un ordre simple même dans le feu de l’action. Chaque injonction s’effectue grâce à la visée que ce soit pour les déplacements ou pour les séquences de tir en bonne et due forme. Cependant, il arrive que la visée se désaxe complètement après avoir validé une consigne. Un petit bug désagréable mais pas alarmant. Les habitués du premier épisode seront donc en terrain connu pour ce qui est de la maniabilité. Les novices en la matière auront besoin d’une petite heure de jeu afin de se familiariser. Dans les deux cas, lorsque la situation est vraiment engluée, il existe la Vue Tactique qui permet d’avoir une vision large du champ bataille, dévoilant les positions des ennemis connues, l’objectif à atteindre et le positionnement de vos troupes. Utile pour construire une tactique d’approche, cette option ne nuit cependant pas à la difficulté du soft bien hiérarchisée allant du « piece of cake » au cauchemardesque durant une même mission. A cela, il faut donc rajouter un système de jeu plus réfléchi nécessitant quelques heures de jeu sur certains niveaux. Et si au bout des 15 chapitres, vous avez toujours envie de plomber du nazi, ou du yankee, on ne sait jamais, il existe le Mode Escarmouches jouable en solo et en coopératif offrant de nouveaux objectifs à atteindre grâce aux Campagnes Alliée et Allemande. Pour finir, un First Person Shooter ne serait pas un vrai FPS sans une option online. Malheureusement absente de la version Playstation 2, elle procure quelques bons moments de jeu jusqu’à 4 participants toujours avec en ligne de mire des missions à remplir.