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- Le retour de Kain
- L'ambiance fidèle à la série
- Les angles de caméras
- Très classique en général
Blood Omen 2 s’inscrit bien avant l’apparition de Raziel et deux cents ans après le dénouement de Blood Omen. Dans ce premier opus, Kain le Vampire était assoiffé de pouvoir, de contrôle. Seul l’assujettissement de Nosgoth pouvait le calmer. Face à lui, s’était mise en place La Résistance composée de Séraphéens. Ces derniers font partie d’une caste mystérieuse dirigée par celui que l’on surnomme Seigneur Séraphéen dont le seul but est d’éradiquer la race des Vampires et de reprendre sa place sur le trône. Des dizaines et des dizaines d’années s’écoulèrent …Finalement, les Séraphéens triomphèrent de Kain. Celui-ci se retrouva dépouillé de toutes ses forces lors de son errance dans un abysse sans fin. Deux cents plus tard, Kain se réveille et apprend par Umah, un Vampire du Seigneur Séraphéen, règne en dictateur sur Nosgoth. Il découvre aussi que les Vampires se sont rassemblés en un ordre, la Cabale, afin de renverser ce règne de terreur. Par solidarité, Kain rejoint le groupe et profite de l’anonymat des ces deux cents dernières années pour localiser le Seigneur Séraphéen.
Blood Omen sauce Soul Reaver
Bref, un scénario en parfaite osmose avec le premier épisode. Et en parlant de cet épisode, un changement notable a été apporté aux graphismes. Outre la puissance des 128 bits, Blood Omen s’inscrit visuellement dans la lignée de Soul Reaver : une vue à la troisième personne qui succède à une vue par-dessus, à la Diablo. Cette transformation apporte une toute autre dimension à la série. On est immédiatement plongé dans un décor néo-gothique où se mêle harmonieusement passé et futur. De spectateur, on devient acteur. Cependant, on reste tout de même spectateur lorsque le clair-obscur côtoie l’architecture lumineuse d’une cathédrale. On ressent parfaitement l’immersion du scénario dans les décors: noir, glauque, malsain… Une réalisation impeccable qui fait défaut aux personnages. Pour ce qui est de Kain et de ses acolytes, ce n’est pas Metal Gear Solid 2 et son soucis du détail. C’est tout juste convenable. Quant aux personnages de seconde envergure, les villageois, les visages sont toujours les mêmes. Question diversité, ce n'est pas trop ça, seule la tenue vestimentaire change. Un résultat en demi-teinte accentué par la pauvreté de fréquence des scènes cinématiques qui faisaient le charme de Blood Omen. Donc à la place, on a droit à des scènes en temps réel qui sont plutôt chaotiques. D’une part, la synchronisation des voix françaises et du mouvement des lèvres est désastreuse, d’autre part il arrive que certaines scènes soient ralenties sans aucune raison apparente. Cela est fort dommage sachant que les voix sont de très bonne facture et collent parfaitement au caractère des personnages. L’atmosphère du soft, quant à elle, est soutenue par une musique d’ambiance honorable et aucunement désagréable.
Un classicisme efficace
Reste un point non négligeable, qui fait la solidité d’un jeu d’aventure : la maniabilité. Si elle est désastreuse, la durée de vie en prend un coup et par conséquent le jeu aussi. Heureusement, Blood Omen 2 tire son épingle du jeu et en ressort avec pratiquement aucun défaut. Evidemment, Kain a tout l’attirail du parfait héros de jeu d’aventure : il saute, il courre, il frappe, il actionne, il s’accroche, il se protège. Mais qui plus est, il possède ses propres caractéristiques de Vampire à savoir qu’il peut boire du sang, planer dans les airs, utiliser des dons obscurs. Pourtant, c’est l’un des seuls héros qui ne peut nager puisque les Vampires craignent l’eau. Pour se défendre des Séraphéens ou pour simplement se nourrir de ces pauvres villageois, Kain a plus d’un tour dans son sac. Tout d’abord, sa morphologie lui permet d’asséner des coups mortels à l’aide de ses griffes. Il peut aussi utiliser les armes de ses ennemis. Et chaque personne tuée représente une dose plus ou moins importante de sang. Ce sang, c’est votre énergie, votre vie. Il s’écoule petit à petit et lorsque vous êtes sec comme un pruneau, la mort vient vous chercher. Enfin, Kain acquiert au fil du jeu des dons obscurs. Ces derniers peuvent être à but défensif, offensif ou stratégique. Par exemple, la Brume vous permet de vous dissimuler afin de tuer d’un coup un ennemi, la Télékinésie vous octroie la possibilité de contrôler un villageois pendant un certain temps. Un bien bel éventail de possibilités qui donne un peu plus de stratégie et d’animation aux combats. Seul petit point regrettable dans ce petit paradis de maniabilité, c’est que le stick analogique droit, contrôlant la caméra, est un peu trop sensible. On se retrouve aisément à 90° alors qu’on voulait tourner la caméra d’à peine quelques degrés. Et cela peut coûter quelques coupures sur la belle peau de Kain à cause d’un ennemi bien planqué.
Vis ma vie de vampire
En plus de bénéficier d’une maniabilité très satisfaisante et d’un scénario accrocheur, Blood Omen 2 a la particularité d’allier des phases d’action et des phases de réflexion. Ainsi pour les différents boss, l’épée à la main et foncer dans le tas ne sera jamais la solution. Pour chacun d’entre eux, il faudra trouver le point faible, l’erreur dans leur acharnement à vous détruire, quitte à mourir plusieurs fois. Même si cela commence à énerver au bout de la quinzième fois, quelle joie et quelle fierté lorsque vous l’avez terrassé. Bien évidemment, les combats contre les sbires de moindre puissance sont légions et permettent de se défouler un bon coup même si dextérité et réflexes sont de la partie. Enfin on retrouve le côté réflexion lorsqu’il faut activer tel mécanisme pour ouvrir telle porte, comme dans tout bon jeu d’aventure. En somme, c’est environ une quinzaine d’heures de jeu qui vous attendent dans Blood Omen 2 qui ne souffre que très peu de monotonie de part le scénario très accrocheur.
Enfin signalons que le DVD propose les trailers de Soul Reaver 2 et Blood Omen 2. Agréable… Un peu léger mais agréable.
Blood Omen 2 a été fortement influencé par Soul Reaver tant au niveau graphique, qu’au niveau du style. Les pro-Kains seront peut-être déçus par cette volonté d’interaction entre les deux épisodes de Legacy Of Kain. On peut dire que Raziel a triomphé de Kain même si ce dernier s’en sort pas trop mal. Un jeu qui n’est certes pas parfait mais qui saura charmer un large public, en plus des aficionados de la saga. Eidos Interactive nous propose donc un Kain tout beau, tout neuf qui saura nous faire patienter en attendant des jours meilleurs.
Appuyez rapidement sur les 2 | 09/02/2004, 17:27