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Avec Blazblue : Calamity Trigger, Arc System Works démontre avec brio qu’il maîtrise tous les arcanes de la baston 2D. Capable d’afficher un milliard de couleurs à la seconde, la réalisation du jeu détonne et rappelle si besoin était que le fighting bi-dimensionnel traverse les époques sans prendre la moindre ride. Mais c’est surtout le gameplay de Blazblue : Calamity Trigger qui le rend si irrésistible, un goût pour l’attaque à outrance parfaitement contrebalancée avec des possibilités de défense aiguisées. On ne va pas vous mentir, il faut s’acharner et enfiler les heures d’entraînement avant d’être crédible pendant les combats. Mais à l’heure où la baston a trop tendance à devenir accessible, ce n’est pas plus mal. Enfin, on n’oubliera pas de signaler l’efficacité du jeu en ligne qui permet entre autres d’enregistrer ses prestations, ainsi que l'excellente ambiance musicale et ses notes rocky. Au final, seuls le casting réduit (seulement 12 personnages) et les abus qui retournent le cerveau sont les deux gros points obscurs que l'on retiendra de ce Blazblue : Calamity Trigger explosif. A posséder absolument.
- Le plus beau jeu de baston 2D
- Technique et profond
- La solidité du jeu en ligne
- Magre de progression énorme
- Les Astral Heat
- Une ambiance musicale qui pète
- Aucun doublon dans le casting...
- ...mais seulement 12 combattants
- Manque de finesse dans les décors
- Peut rebuter les néophytes
- V-13 et Rachel crackés
- L'immonde jaquette européenne
Après le très solide Tatsunoko Vs. Capcom : Ultimate All-Stars sorti en janvier dernier, c'est maintenant au tour de Blazblue : Calamity Trigger de donner à manger aux fans de la baston 2D, en attendant le seigneur SUPER Street Fighter IV qui, lui, n'arrivera pas avant la fin du mois. Si une éternité sépare la sortie du titre en Europe cette année de celle au Japon et aux Etats-Unis en 2009, l'attente en valait vraiment la peine. Car sans réellement gâcher un suspense moisi quand on connaît le talent d'Arc System Works, Blazblue : Calimity Trigger se révèle être une véritable tuerie, même lorsque l'on n'a pas couché avec la série Guilty Gear. Dynamique, technique et sacrément beau, le jeu est un incontournable du fighting bidimensionnel. On vous explique pourquoi.
Blazblue : Calamity Trigger est une pure merveille visuelle, ça ne sert à rien de chipoter. Les artistes d'Arc System Works n'ont peut-être pas passé toute leur vie à dessiner les combattants à la main, mais le résultat est beaucoup plus convaincant que celui obtenu avec The King of Fighters XII, c'est clair comme de l'eau de roche. Le character design n'est pas pollué par un aliasing des années 70, et puis la taille des persos version king size permet de sublimer une animation aux petits oignons. Pour tout vous dire, on a un gros faible pour Litchi et son sous-tif H&M qui valent le détour, même si tous les guerriers arborent une dégaine, une attitude qui leur est propre. Le souci du détail va même jusqu'à certaines expressions faciales que l'on parvient à distinguer, sans oublier les multiples effets lumineux qui crèvent littéralement l'écran et renforcent l'impact des coups infligés ou reçus, c'est pareil. Il faut vraiment être de mauvaise foi ou avoir des actions chez SNK Playmore pour trouver à redire à la réalisation de Blazblue : Calamity Trigger qui est ultra bien fichue, sauf peut-être au niveau des décors en 3D qui font un peu tâche pour le coup. Il aurait sans doute été préférable que les développeurs misent la carte du full 2D pour un maximum de finesse et de caractère dans les environnements, bien que ceux-ci permettent de profiter d'un effet de profondeur plutôt séduisant. Enfin, ce qui est encore plus remarquable, c'est qu'Arc System Works ne s'est pas contenté de déguiser les guerriers de Guilty Gear ; de toute façon on l'aurait grillé. On a l'impression de redécouvrir une patte graphique qui avait surtout impressionné sur Dreamcast avec Guilty Gear X, et on ne peut que saluer cette initiative alors qu'un simple copier-coller aurait sans doute fait beaucoup moins transpirer.
Pull the Trigger
Là où Blazblue : Calamity Trigger se montre moins impressionnant en revanche, c'est au niveau de son casting qui ne comprend qu'une douzaine de personnages, alors que la concurrence en propose beaucoup plus. Mais l'avantage d'une telle manoeuvre, c'est d'éviter les doublons qui agissent en trompe-l'oeil ; aucune command list ne se ressemble et chaque combattant impose un nouvel apprentissage en passant par le mode "Training". D'ailleurs, celui-ci dispose de toutes les options habituelles pour réviser ses phases et analyser les frames à la force du poignet, et il est même possible d'enregistrer des attaques pour ensuite les faire reproduire par le CPU. Pas mal. En tout cas, Blazblue : Calamity Trigger est la preuve formelle que la baston 2D ne baisse pas forcément sa culotte devant le premier venu. Comprenez par là qu'il sera strictement nécessaire d'accumuler les heures d'entraînement avant de claquer des combos de papa, comme c'était déjà le cas d'ailleurs avec Guilty Gear et Hokuto no Ken Shinpan no Sososei Kengo Retsuden. Un jeu de combat pour les vrais, en somme. Ces heures de colle seront surtout l'occasion de repérer les persos totalement pétés du jeu, V-13 et Rachel en tête. On peut aussi connaître quelques galères face à Arakune, mais ce n'est pas aussi écoeurant. Cela dit, on peut difficilement nier que Blazblue : Calamity Trigger souffre de quelques soucis d'équilibrage, et c'est sans doute la raison pour laquelle Arc System Works a annoncé des match-up décents pour l'opus Continuum Shift qui sortira cet été au Japon. Mais il est toujours possible de s'extirper de situations tendues, à condition de connaître parfaitement le système de jeu et toutes ses subtilités.
Cela dit, on peut difficilement nier que Blazblue : Calamity Trigger souffre de quelques soucis d'équilibrage, et c'est sans doute la raison pour laquelle Arc System Works a annoncé des match-up décents pour l'opus Continuum Shift qui sortira cet été au Japon."
A commencer par la distinction entre les coups faibles/moyens/forts, et le Drive Attack qui est une attaque propre à chacun des guerriers. Les néophytes n'auront aucun mal à sortir des chain combos via le Revolver Action qui permet de mixer les trois types de mouvements, alors que les pros du stick préféreront sans doute se familiariser avec les enchaînements qui nécessitent beaucoup plus de skill. Il faudra alors sortir les coups spéciaux qui mangent les doigts avec des quarts de cercle, et jongler également avec les différents dashs - backdash, air dash (sauf Tager) et instant air dash - pour exercer un pressing de fou sur l'adversaire. Chaque manip' ne peut être exécutée au hasard et il est impératif, comme toujours, de respecter certaines règles. Si une poignée de persos peuvent aligner un air dash deux fois de suite (Arakune par exemple), il est surtout impossible de se mettre en garde une fois le mouvement amorcé. Tout réside dans le mind game donc, et balancer un air dash au pif est susceptible de se faire punir méchamment par un combo dévastateur. A méditer. Si les projections au sol ou dans les airs restent des grands classiques, au même titre que les jump, double jump et high jump, le Rapid Cancel n'est pas forcément un concept connu de tous. Basé sur la même idée que le Roman Cancel de Guilty Gear - merci les Gnouz Ranking Battle -, et en échange de 50% de la barre de Heat, il permet non seulement de gratter quelques coups supplémentaires pendant l'exécution d'un combo, mais aussi de mettre le joueur d'en face en panique avec plusieurs possibilités de mix-up. Il est évident que Blazblue : Calamity Trigger incite les joueurs à passer à l'attaque, et l'Astral Heat est là pour le rappeler.
A l'aise Blaz
Derrière ce mot barbare se cache en réalité la possibilité d'achever son adversaire d'un coup d'un seul, mais pas de manière aussi abusive que dans Hokuto no Ken Retsuden. Pas de Fatal K.O. ici en effet, car il faudra respecter des conditions précises pour boucler le match ; se trouver dans le round final et avoir entamé au moins 80% de la jauge vitale de l'adversaire, en échange de 100% de la barre de Heat. Juste avant de parler du système de jeu défensif de Blazblue : Calamity Trigger, on va quand même prendre le temps de placer quelques mots sur les Drive Attack qui, mine de rien, jouent un rôle primordial dans la stratégie mise en place avec tel ou tel combattant. On ne va pas tous vous les décrire ici, mais il y en a quand même certains qui nous ont traumatisés. On pense notamment au Crimson d'Arakune et ses insectes capables de toucher l'adversaire à distance, ce qui rend la vie infernale puisqu'il faut également faire attention à ne pas se prendre un combo en traître. Il y a aussi le Burning Heart de Bang qui fait péter un cable et met clairement la pression au corps à corps dans un boucan d'enfer, surtout si l'on réussit à placer correctement les symboles dans la petite jauge qui se situe juste au-dessus de la barre de Heat. Enfin, si le Drive Attack de Hakumen - Zanshin - ne ressemble qu'à un vulgaire contre, il faut savoir que le personnage présente la particularité de pouvoir gonfler sa barre de Heat jusqu'à huit niveaux. Dès lors, certaines de ses attaques spéciales - le Enma par exemple - consomment une dose là où d'autres - le Tsubaki - en grignotent trois. Là encore, tout est question de tactique, sachant que les joueurs qui ne passeront pas à l'offensive seront pénalisés par un Negative Warning pénalisant toute tentative de campe avec une hausse du pourcentage des dommages subis.
Les néophytes n'auront aucun mal à sortir des chain combos via le Revolver Action qui permet de mixer les trois types de mouvements, alors que les pros du stick préféreront sans doute se familiariser avec les enchaînements qui nécessitent beaucoup plus de skill."
Il existe différents types de garde dans Blazblue : Calamity Trigger, à commencer par la protection classique - en pressant simplement vers l'arrière - qui sollicite la jauge de Guard Libra. Une fois que celle-ci a complètement basculé d'un coté (ou de l'autre), on se retrouve alors en situation de guard crush et à la merci de l'adversaire. Dans l'optique de placer une attaque dès que l'occasion se présentera, on pourra également abuser de l'instant guard - beaucoup moins évident à exécuter car il faudra presser vers l'arrière au moment du hit, de la même manière que le just defend de Street Fighter III : 3rd Strike - qui a l'avantage de gonfler la barre de Heat à chaque parade réussie. Toujours au rayon défensif, on peut aussi évoquer la garde Barrier qui mord dans la jauge éponyme mais évite de subir les chip damage, c'est à dire les dégâts résiduels quand le personnage est en garde. Mais le must en cas d'assauts répétés de l'adversaire demeure le Barrier Burst qui annule quasiment n'importe quel enchaînement, et permet également de briser la garde d'en face. La contrepartie est la consommation complète de la jauge de Barrier, et des attaques encaissées qui font deux fois plus mal jusqu'à la fin du round. A consommer avec modération, donc. Mises bout à bout, ses possibilités de protection offrent de fabuleux échappatoires et permettent même de retourner des situations désespérées. Enfin, on terminera ce tour de Blazblue : Calamity Trigger en évoquant le mode en ligne qui s'avère suffisamment solide pour offrir des combats fluides. La possibilité d'enregistrer ses combats fait naturellement partie des gourmandises qui ne se refusent pas, au même titre que les différents classements permettant de mieux visualiser son niveau à l'échelle mondiale. Ah oui, il existe bel et bien un mode "Histoire" dans Blazblue : Calamity Trigger, et même un mode "Score Attack" mais au regard de tout ce que l'on vient de dire au sujet du jeu, l'essentiel se trouve ailleurs, vous en conviendrez.