Test également disponible sur : PC - Xbox One

Test Battletoads : le retour pas si gagnant des crapauds mutants

Test Battletoads : le retour pas si gagnant des crapauds mutants
La Note
note Battletoads 12 20
Disponible exclusivement sur les plateformes Microsoft (PC, Xbox One, Game Pass), Battletoads, co-développé par Rare et Dlala Studios, a tenté un comeback autant en jouant la carte de la nostalgie, avec un humour toujours aussi décapant, mais aussi en tentant d’élargir son pouvoir de séduction, en variant les plaisirs avec un gameplay multi-genre. L’ennui, c’est qu’à force de vouloir mélanger les saveurs, Battletoads en perd tout son goût, sans compter que les phases diversifiées de jeu souffrent de redondance, d’une longueur excessive et, trop souvent, d’une difficulté mal calibrée. Dommage, car la direction artistique, à condition d’accrocher au style, ainsi que les cinématiques, sont de qualité, tout comme le multijoueur local, jouable jusqu’à trois joueurs. En définitive, une bonne expérience à plusieurs, un jeu sympa en solo mais surtout un titre au potentiel mal exploité.

Les plus
  • Le retour d’une licence appréciée du public
  • La direction artistique
  • L’humour
  • Toute la partie beat’em up...
Les moins
  • …même si elle aurait pu être plus soignée
  • Des phases de jeu variées beaucoup trop longues...
  • …pas toujours intéressantes
  • …et parfois trop difficiles en plus
  • Pas de multi en ligne


Le Test

Vingt-six ans après leur dernière adaptation vidéoludique, les Battletoads sont de retour, sur Xbox One et PC, afin d’en découdre et d’arroser nos écrans de leur sens de l’humour loufoque et décalé. Recette gagnante ? Eh bien pas tout à fait…


Battletoads

 

Remettre au goût du jour de vieilles licences, c’est un peu le credo du moment. Avec une attente plus ou moins prononcée en fonction du titre en question. On peut citer comme exemple récent  et réussi  Streets of Rage 4, qui n’est pas un reboot des épisodes précédents, mais plutôt une suite savamment pensée, entre nostalgie, fan service et prises de risques. L’exemple n’est pas anodin puisque c’est un peu dans ce registre et ce style de jeu que Battletoads est censé s’inscrire : à savoir un beat’ em up efficace, punchy, jouable à plusieurs. Et si la comparaison est tenable pendant les premières minutes de l’aventure, elle l’est beaucoup moins ensuite. Tout simplement parce que Battletoads est un titre multi-genre et se revendique rapidement et un peu à la surprise générale, comme tel. Revenons à la partie beat’em up avant d’attaquer le reste. Et par la même occasion, remettons ce retour de Battletoads dans son contexte : nos trois crapauds surentraînés et rompus au combat, Rash, Zitz (le chef) et Pimple, découvrent qu’ils ont passé toutes ces dernières années (toutes celles qui séparent l’épisode présent et le précédent) dans un monde virtuel, le tout installés dans un bunker désaffecté. La suite ? Après s’être mis sur le marché du travail et avoir goûté à la joie d’un emploi salarié, nos combattants reprennent le fil de leurs péripéties, en s’alliant avec une vieille ennemie, la Reine Noire, avant de traverser l’univers et de s’en prendre à plusieurs adversaires aussi variés que déjantés.

 

Que l’on aime ou pas le style cartoon, force est de constater que les cinématiques sont de très grande qualité et que les blagues dans les dialogues font largement leur job.

 



Qui dit trois crapauds dit autant de variété et de possibilité pour ce qui est de distribuer de la baffe à tout va. Rapide (Zitz), complet (Rash), lent et puissant (Pimple), chacun de nos héros a ses caractéristiques propres et des coups adaptés, toujours portés avec le brin d’humour qui caractérise et accompagne l’univers de Battletoads. On pense ici au coup de pied puissant, à la transformation en bélier de Pimple, au marteau-piqueur de Zitz ou à la transformation en requin de Rash, sans compter une rouée de coups à l’aide d’une borne… d’arcade (oui, oui) : tous les coups sont permis, y compris celui de se servir de sa langue, autant pour cracher un chewing-gum et immobiliser un ennemi que pour l’attirer à soi, mais aussi pour gober des mouches ou accéder à un élément en arrière-plan de l’écran. Toutes ces fonctionnalités sont portées par le graphisme volontiers cartoon du titre, plutôt agréable à regarder, sans pour autant être hyper poussé et détaillé. Un bon point pour Battletoads, qui joue, en solo ou en trio (on y reviendra), la carte de la gestion de vos crapauds, grâce à un système de switch simple et efficace, notamment en ce qui concerne les combos.

Battletoads

 

UN MULTI-GENRE POUR LES GOUVERNER TOUS (OU PAS)

 

C’est d’ailleurs cet aspect cartoon qui renforce l’humour général qui émane du jeu et ce, tout au long de l’intrigue. Intrigue qu’il faudra suivre en anglais sous-titré, ce qui nous permet de glisser qu’on n’aurait pas été contre un doublage français. Que l’on aime ou pas le style cartoon, force est de constater que les cinématiques sont de très grande qualité et que les blagues dans les dialogues font largement leur job. Encore un bon point pour Battletoads… sauf qu’une fois ces cinématiques mises de côté (et il y en a un petit paquet) et la partie beat’em up expédiée (trop rapidement d’ailleurs, même si l’ensemble est appréciable sans être scotchant), Battletoads se mue en titre multi-genre. Et ne lésine pas du tout sur l’aspect multi.

 

Chaque phase de jeu souffre de la même longueur et de la même surenchère de la part des développeurs : une expérience proposée beaucoup trop longue, redondante, et, pour ne rien arranger, une difficulté beaucoup trop excessive.

 

Phases en aéroglisseur ou en glisse pure sur le dos d’un personnage secondaire, phases de QTE, shoot’em up, énigmes, rien n’est épargné au joueur. L’intention et la politique générale autour de ce choix est louable : celui d’offrir une expérience véritablement variée au public et, pourquoi pas, autant surprendre le nostalgique de l’époque que séduire les plus curieux. Mais cette intention se heurte malheureusement à une réalité beaucoup moins séduisante : toutes les phases de jeu citées un peu plus haut présentent beaucoup trop de défauts et pas assez de qualités pour faire le job et ne pas mettre en péril l’intérêt même d’une partie de Battletoads.

Battletoads

 

DES SÉQUENCES DE JEU EN FORME DE TUNNELS

 

Chaque phase de jeu souffre de la même longueur et de la même surenchère de la part des développeurs : que l’on pilote un vaisseau façon R-Type dans l’espace ou une moto stellaire dans des tunnels souterrains, l’expérience proposée est toujours trop longue, redondante, sans intérêt parfois (souvent) et, pour ne rien arranger, une difficulté beaucoup trop excessive, qui est parfois due au manque d’accompagnement du joueur lors de ces fameuses phases. Il nous aura fallu perdre (c’est le terme) plusieurs minutes pour comprendre quoi faire lors d’un simulacre des Jeux Olympiques, comprendre quoi faire lors d’énigmes à résoudre, pas forcément immersives et intéressantes à résoudre… Et que dire de certaines phases de plate-forme, sans aucun rythme ni dynamisme d’un côté, et celles, en saut notamment, à la limite de l’injouable ?

 

L’atout majeur de ce titre ? Son multi en local jusqu’à trois joueurs, qui redonne un sacré coup de fouet au gameplay des autres phases de jeu.

 

Le constat est simple et le mot tout trouvé : dommage. C’est bien dommage, en effet, car l’idée de varier les plaisirs et d’implanter plusieurs types de jeux était une bonne idée. A condition de porter un genre en particulier (ou d’y revenir assez sérieusement en fil rouge) et à condition de ne pas faire trop long à chaque fois. En clair, on n’est jamais vraiment dedans et jamais vraiment emballé par Battletoads, alors que l’emballage est de qualité, la durée de vie conséquente, avec une aventure découpée en quatre actes, déclinés eux-mêmes sur plusieurs niveaux. L’ambiance générale du titre est très, très bonne… évidemment si on est sensible et séduit par la direction artistique.

Battletoads

 

L’atout majeur de ce titre ? Son multi en local, jusqu’à trois joueurs, qui redonne un sacré coup de fouet au gameplay des autres phases de jeu (notamment en ce qui concerne les énigmes ou encore les phases de shoot, avec un joueur pour diriger, un autre pour tirer et un autre pour gérer les boucliers) mais qui a la fâcheuse tendance de rendre quasiment brouillon la partie beat’em up, même si on saluera la possibilité de réanimer un coéquipier à terre… alors que l’on déplorera dans le même temps le côté arène des combats, forcément visible après avoir parcouru plusieurs mètres sans ennemis. Encore une preuve du paradoxe dont souffre Battletoads : beaucoup de bonnes idées… mais jamais ou presque suffisamment bien exploitées.


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