Test Battlefield 4 sur PS4 sur Xbox One
18 20
Il est délicat de noter Battlefield 4 tant la qualité du mode solo et celle du mode multi sont aux antipodes l'une de l'autre. Certes, dans les deux cas on a droit à des graphismes absolument somptueux. Mais hormis ses atouts esthétiques, la campagne principale n'a vraiment pas grand-chose pour elle. Heureusement, un Battlefield est fait pour être joué en ligne et c'est donc cet aspect là que notre note reflète. Les maps sont grandes et bien agencées, la destructibilité des décors répond à l'appel, les moments "Levolution" font leur petit effet, et la présence de véhicules et de 64 joueurs sur le champ de bataille rend l'expérience vraiment enthousiasmante. Joueurs solo, oubliez Battlefield 4. Joueurs multi : précipitez-vous sur lui !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Battlefield 4
- Graphiquement époustouflant !
- Bande-son explosive
- Levolution parfois impressionnant
- Multijoueur qui savate grave
- Le retour du mode "Commandant"
- 64 joueurs sur PC, PS4 et Xbox One
- Campagne solo décevante et trop scriptée
- Perso principal muet
- Des bugs de scripts
- Le rendu de l'eau est raté sur PS3 et Xbox 360
- Seulement 24 joueurs sur Xbox 360 et PS3
- Mixage 5.1 à améliorer
Alors, ce Battlefield 4 est-il le plus beau jeu du monde ? Si la question pourra toujours être débattue d'un point de vue artistique, on est tout de même tentés de répondre par l'affirmative d'un point de vue technique. Sur next-gen, et encore plus sur PC, les promesses graphiques sont tenues et on en prend réellement plein la vue ! Les différents effets spéciaux utilisés offrent une image plus réaliste que jamais, tandis que la technologie assure également le spectacle en matière de géométrie. Comprenez par là que non seulement la destructibilité des décors est une nouvelle fois au rendez-vous, mais qu'on a droit en plus à une gestion précise des vagues. Ainsi, l'océan n'est plus une surface plane mais, au contraire, un espace en relief qui ne cesse de se transformer. Hautement louable, ce souci du détail sert une campagne solo magnifique visuellement, mais assez décevante sur le fond. Malgré la disparition bienvenue des QTE parfois ridicules de Battlefield 3 et des points de respawn infinis, le mode solo stagne, voire régresse. Plus scriptée que jamais, l'aventure multiplie les erreurs caractéristiques des FPS mal pensés. On a par exemple droit à un festival de portes qui ne deviennent ouvrables que lorsque le jeu le décide arbitrairement, à des compagnons qui nous crient "c'est par là" alors qu'on les attend déjà au point d'arrivée, et à diverses longueurs dues à des scripts mal gérés. Exemple typique : ces quelques fois où l'on repart en arrière à la recherche du dernier ennemi encore vivant, histoire que le script suivant puisse se déclencher et l'aventure continuer. On n'échappe pas non plus au problème des adversaires un peu trop concentrés sur le joueur, et aux coéquipiers guère efficaces. Reconnaissons tout de même une certaine amélioration sur ce dernier point, puisque le héros peut désormais ordonner à ses amis de cibler particulièrement certains ennemis. La musique est également plutôt plaisante, tandis que l'interface reste sobre et discrète, un simple cercle blanc signalant par exemple la présence d'une zone interactive. Mais tout cela ne compense pas l'impossibilité de renvoyer les grenades, les personnages sans charisme, le scénario bien plat, ou encore la direction artistique réussie mais trop générique. Même la présence de trois fins différentes tombe totalement à plat puisqu'elle ne dépendent que d'un seul choix final, et que la différence entre chacune d'entre elles se limite grosso modo aux trois lignes de dialogues qui suivent la décision.
Un multi épique
Mais si Battlefield 4 rate un peu le coche en solo, la licence brille plus que jamais en multi ! Pouvoir s'affronter à 64 joueurs et en toute fluidité sur des cartes immenses, magnifiques, partiellement destructibles, et remplies de véhicules, ce n'est vraiment pas donné à tous les jeux. Tous les fondamentaux de la série Battlefield sont respectés, et on assiste même au retour du mode "Commandant" qui avait fait sa première apparition dans Battlefield 2. Le joueur qui tient ce poste n'est pas présent directement sur la map. Il observe le champ de bataille depuis une vue éloignée, peut déclencher différents "pouvoirs" (scan du terrain pour détecter l'infanterie ou les véhicules, déploiement de drones, largage de véhicules, tir de missile...), et donne des ordres aux différents chefs d'escouade, qui les relaient à leurs coéquipiers. Le système de comptabilisation des points favorise clairement le jeu en équipe, ce qui renforce l'impression de "guerre totale" engendrée par la présence de dizaines, voire centaines, d'armes et de véhicules. En dehors du commandant qui reste planqué bien au chaud, un joueur peu doué pour viser pourra se concentrer sur la conduite de véhicules ou la capture d'objectifs, tandis que les fous de la gâchette se jetteront à corps perdu dans la bataille. Il y en a pour tous les goûts, et le moteur physique renforce encore plus l'expérience. Quel plaisir de démolir un mur à coup de lance-roquettes juste pour accéder plus rapidement à un point donné ! Ou, à l'inverse, de voir le bâtiment dans lequel on se croyait à l'abri se transformer en passoire sous les tirs des tanks ennemis. Battlefield 4 pousse même l'idée encore plus loin avec le concept de Levolution, contraction de Level et Evolution. L'idée est simple : chacune des dix maps du jeu peut être plus ou moins transformée lorsque les joueurs effectuent certaines actions. Ainsi, s'ils décident de pilonner une digue de la map Flood Zone, cette dernière devient inondée. Le niveau de l'eau monte alors régulièrement, ce qui a pour effet de bloquer certains chemins et d'obliger les joueurs à utiliser des véhicules amphibies.
Pouvoir s'affronter à 64 joueurs et en toute fluidité sur des cartes immenses, magnifiques, partiellement destructibles, et remplies de véhicules, ce n'est vraiment pas donné à tous les jeux."
Sur Operation Locker, c'est une tour centrale qu'on peut faire s'écrouler, déplaçant ainsi d'un étage le point de capture qui s'y trouvait. Le pont qui s'écroule dans Dawnbreaker rend plus difficile la progression des tanks, tandis que la destruction du radio téléscope de Rogue Transmission supprime un point d'apparition de véhicules. Mais à ce petit jeu, c'est certainement la map Paracel Storm qui sort gagnante. Non seulement il est possible de faire échouer un bateau sur une île (et de prendre ainsi le contrôle de son canon anti-aérien) mais en plus, la météo change drastiquement au cours de la partie. Au fil du temps, une tempête se lève, et les joueurs assistent en direct à l'intensification de la pluie et du vent. Tous les moments de ce type dynamisent encore plus les parties, qui paraissent plus intenses que jamais. Notamment en mode "Conquête", qui continue de se tailler la part du lion. Trois nouvelles manières de jouer font tout de même leur apparition, et portent ainsi le total de modes à huit. Domination est une sorte de mode Conquête réservé à l'infanterie. Defuse oppose des attaquants et des défenseurs autour de la pose d'une bombe, sans respawn en cas de mort. Et Obliteration s'articule autour d'une bombe qui peut être ramassée par les deux équipes, et doit être utilisée pour faire exploser trois points du camp adverse. Sachant que toutes les maps sont jouables dans tous les modes (la configuration des lieux s'adaptant automatiquement), on peut jouer de très nombreuses heures avant de faire le tour complet du mode multi. Au final, il est bien difficile de résister aux charmes de ce Battlefield 4 quand on est un adepte des joutes en ligne !