Test Assassin's Creed Chronicles China sur PS4 sur PC

La mythologie Assassin's Creed est tellement riche qu'Ubisoft peut se permettre d'intercaler, ici et là, des sous-chapitres pas vraiment indispensables sur le plan scénaristique. A moins d'être un inconditionnel de la licence donc, ce n'est pas l'histoire d'Assassin's Creed Chronicles China - qui débute en 1526 - que l'on retiendra en premier, même s'il convient de préciser que l'on incarne la jeune Shao Jun. Après avoir croisé la route d'Ezio dans Assassin's Creed Embers, elle décide de retourner dans sa Chine natale pour mettre fin aux agissements des Templiers et faire renaître de ses cendres la Confrérie des Assassins. En fait, c'est surtout le choix de la 2.5D qui capte la rétine dès le départ et confère au jeu des allures de Prince of Persia. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'Ubisoft opte pour cet aspect visuel ; Assassin's Creed 2 Discovery l'avait déjà fait sur DS par exemple. Mais dans Assassin's Creed Chronicles China, la maîtrise des perspectives est nettement plus convaincante et donne un peu plus d'épaisseur à l'exploration, qui demande de jongler constamment entre le premier plan et l'arrière-plan. En plissant les yeux, on remarque même qu'il existe souvent au moins deux chemins pour atteindre un même objectif. Chaque élément du décor est mis au service de l'infiltration que l'on n'appréhende pas de la même façon que dans un Assassin's Creed en 3D. Néanmoins, les développeurs ont fait en sorte de reprendre tout ce qui caractérise le gameplay des épisodes canoniques, à commencer par le champ de vision des ennemis matérialisé ici par un cône qu'il faudra éviter pour ne pas se faire repérer. Il y a aussi les assassinats que l'on peut commettre en étant agrippé à un rebord, en se glissant derrière un garde ou en sautant d'une plate-forme.

Mais dans Assassin's Creed Chronicles China, la maîtrise des perspectives est nettement plus convaincante et donne un peu plus d'épaisseur à l'exploration, qui demande de jongler constamment entre le premier plan et l'arrière-plan.

Shao Jun est également capable de se dissimuler dans la foule pour s'introduire dans des zones contrôlées par les Templiers, sans oublier la possibilité de se planquer dans l'obscurité, dans une botte de foin ou dans un placard afin de mieux surprendre les adversaires. Cacher les cadavres dans les caisses avoisinantes est fortement conseillé, tout comme rester en dehors du périmètre de perception des chiens et des oiseaux  Vous l'aurez compris, il existe une foultitude de moyens d'agir dans l'ombre, et un rapide coup d'oeil sur la map après l'avoir sychronisée permet de localiser facilement les items éparpillés dans le niveau. Les coffres à munitions apparaissent très vite comme une priorité, puisqu'ils permettent de refaire le plein de couteaux de lancer, de pétards et de fléchettes appeau ; l'essentiel de notre équipement en plus de l'épée chinoise et de la lame secrète. Avec le petit sifflement classique mais ô combien efficace, faire diversion devient un exercice enfantin, peut-être trop. Si on doit autant la jouer discret dans Assassin's Creed Chronicles China, c'est parce que les combats font vraiment suer, encore plus quand on se retrouve encerclé par les sbires de Zhang Yong. Il ne faut absolument pas s'attendre à les mettre au sol en maniant deux armes à la fois et en matraquant les touches. Au contraire, un bon timing est crucial pour espérer s'en sortir en un seul morceau, d'autant que les gardes n'ont pas tendance à foncer tête baissée. Les attaques rapides, les coups puissants et le blocage (presser B/Rond en inclinant le stick dans la direction de l'ennemi) constituent la base des affrontements. Quelques finesses viennent ensuite se greffer autour comme les contres, les exécutions ou passer par-dessus un Templier pour mieux découper son dos.

PÉKIN EXPRESS

En réalité, l'approche dépend avant tout de ceux à qui on a affaire : si les fantassins ne représentent pas une menace majeure, les gardes à bouclier en acier sont par contre suffisamment doués pour bloquer les attaques frontales quelle que soit leur puissance. On peut aussi parler des gardes à lanterne qui réussissent à voir dans les cachettes, et des gardes à canon à main capables d'ajuster Shao Jun à distance. Enfin, pour ceux qui tiennent absolument à jouer aux cow-boys, les zones de renfort sont remplies d'adversaires supplémentaires si l'alerte est donnée. Après, il faut reconnaître que la difficulté des joutes est accentuée par leur rigidité qui ne pardonne pas le moindre écart, surtout avec une barre vitale limitée. Pour inciter les joueurs à se comporter comme de véritables assassins donc, des notes de style (or, argent, bronze) sont attribuées au terme de chaque portion de niveau. Moins l'héroïne se fera détectée, meilleur sera le score. Idem en ce qui concerne les cibles : il ne faut abattre que celles qui apparaissent en surbrillance lorsque la Vision d'Aigle est activée. Ces récompenses sont loin d'être anecdotiques car elles offrent l'occasion de débloquer des améliorations qui facilitent la tâche. Obtenir un plus grand nombre de munitions pour chaque arme, accroître la jauge de vie, augmenter la puissance des coups, accélérer la régénération de la santé, voilà un exemple des upgrades que l'on peut gratter en respectant les règles de la Confrérie. A côté de ça, il y aussi les compétences auxquelles Shao Jun accède en bouclant les niveaux. On pense surtout aux mouvements Helix avec lesquels on peut porter des coups critiques et, aussi, passer d'une planque à l'autre à la vitesse de la lumière ; à condition que la jauge correspondante soit remplie bien sûr. Si décrocher l'or est une formalité en Normal, c'est autrement plus tendu en Nouvelle partie Plus et en Nouvelle partie Plus difficile. En effet, les ennemis sont nettement plus coriaces et on ne dispose que d'un seul segment d'énergie en Plus difficile. Cela dit, en contrepartie, tous les scores sont doublés, ce qui permet d'obtenir plus rapidement les améliorations manquantes.

Un zeste de challenge qui tranche avec les phases de parkour beaucoup trop faciles. La gestion des sauts se fait les doigts dans le nez, et c'est vraiment dommage que le jeu ne se montre pas plus corsé dans ce domaine, quitte à hausser le taux d'échecs."

Un zeste de challenge qui tranche avec les phases de parkour beaucoup trop faciles. La gestion des sauts se fait les doigts dans le nez, et c'est vraiment dommage que le jeu ne se montre pas plus corsé dans ce domaine, quitte à hausser le taux d'échecs. Là, tout ne repose que sur du par coeur, à aucun moment Assassin's Creed Chronicles China ne fait appel au skill. En revanche, pour ce qui est de la direction artistique, les développeurs de Climax Studios s'en sortent mieux et certains niveaux (Conséquences, La Recherche entre autres) sont visuellement sympathiques. Les textures ne sont pas tout le temps archi détaillées et l'animation pas toujours au top, mais on note quand même un certain soin dans les décors. Le style aquarelle - qui rappelle l'encre de Chine - a vraiment du charme, alors que les couleurs qui versent dans le gris et le terne risquent de ne pas plaire à tout le monde.