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- Character design attachant
- 100% jouable au stylet
- Jolie vitrine des applications tactiles
- Intrigue franchement bien menée
- Bien trop court pour ses 40 €
- Aucune difficulté particulière
Après Glass Rose (PlayStation 2 - 2003) les Japonais de GINC poursuivent leur carrière dans le jeu d’aventure visuel (point & click) mais pour le compte de Nintendo. Et si Glass Rose s’est contenté de traîner la patte devant la critique, cette fois le producteur se nomme Satoru Iwata et son but est de faire vivre à la Nintendo DS sa première grande aventure tactile ! Verdict de cette plaisante escapade d’une journée.
C’est avec le frisson des amateurs de belles histoires que nous nous apprêtions à découvrir le premier jeu d’aventure disponible sur nos Nintendo DS ! Emue, Ashley Mizuki Robins l’est également lorsqu’elle reçoit, la veille de son quatorzième anniversaire, une lettre de son père officiellement décédé depuis onze années, l’invitant à le rejoindre sur une île doucement baptisée "Blood Edward", du nom de la richissime lignée défunte qui vécut autrefois un drame en ces lieux. Conduite à destination par un matelot un peu bourru et accompagné par sa tante et tutrice, vous aurez pour tâche de guider l’attachante jeune fille sur les traces de son passé, tout en vous efforçant d’enquêter en parallèle sur l’histoire tout aussi tourmentée de "D" un jeune garçon décédé et devenu le fantôme amnésique avec lequel Ashley se liera d’amitié.
Vague à l’âme
Avec pour fil rouge le thème de la mémoire, Another Code nous narre les péripéties pacifiques de la charmante Ashley, dans une aventure où seule la minutie et le sens de la déduction sont mis à épreuve plus ou moins rude. N’espérez pas vous faire agresser par quelques démons ou être traqué par des snipers, dans Another Code : Mémoires Doubles, même le plus mauvais des joueurs n’arrivera pas à obtenir un "Game Over" sur son double écran puisque ce cas de figure n’existe pas. Il n’existe pas non plus de choix compromettant et irrémédiable à émettre, le jeu de Nintendo, très tolérant sur ce point, vous donnera toujours une seconde chance. De la même façon, Ashley est loin d’être autiste et réagit en permanence devant chaque élément susceptible de faire avancer le schmilblick, de sorte que le joueur soit relativement bien assisté. Cela ne veut pas dire pour autant que le jeu soit exagérément simpliste ou qu’il soit impossible de galérer dans Another Code, étant donné que l’objet clé peut être particulièrement pointilleux à dénicher.
Another Code est doté d’une réalisation à deux vitesses. On sait que la Nintendo DS n’a pas pour habitude d’offrir des merveilles en matière d’environnements 3D, cependant on visualise l’avancée de Ashley par le biais d’un point de vue haut placé verticalement qui limite bien les dégâts en évitant d’en montrer trop et surtout de trop près. Mais peu importe finalement, car les principales phases de jeu, celles où il faut farfouiller dans des zones délimitées, sont représentées par des écrans fixes de fort bonne facture et surtout par les artworks des (quelques) personnages dont le character design est tout bonnement excellent. Difficile de resister aux expressions des protagonistes et en particulier de cette héroine aussi mature que candidement craquante, comme on en a rarement l’occasion d’en voir chez Nintendo. Pour ne pas gâcher le tableau d’un soft prônant une histoire captivante, approfondie et aux textes particulièrement bien écrits, ceux-ci sont localisés intégralement en un bon français. Accessibilité totale donc, comme d’habitude chez Nintendo.
Tu veux un bonbon, petite ?
Mais au fait quid de l’exploitation du stylet dans Another Code ? En réalité celui-ci n’est pas obligatoire mais peut s’avérer fort pratique lorsqu’il s’agit de placer le curseur sur un pixel précis ! On distingue grosso modo trois phases de jeu, progression, recherche et dialogues. Le maniement d’Ashley s’avère très agréable puisque la donzelle se rendra docilement au point indiqué par le petit poinçon magique. Celui-ci devient en tout cas obligatoire lors des séquences de "réflexions" qui demanderont une activation manuelle de divers mécanisme, le classique et incontournable levier pour commencer, jusqu’au lancer de balle de base ball pour faire tomber une valise en hauteur. Concrètement, si vous avez déjà fait un détour du côté du Project Rub de la Sonic Team, n’attendez rien de surprenant de la part de Another Code, par contre les autres découvriront une agréable vitrine des interactivités sensorielles offertes par la Nintendo DS.
C’est tout bonnement d’une traite que j’ai savouré Another Code, ce qui atteste tout autant de la qualité du jeu que de sa trop faible longévité, quand bien même celle-ci rentre dans le cadre ludo-politique de la firme de Kyôto qui déclare sans rougir ne pas aimer les jeux longs. Seulement voilà, les joueurs eux n’aiment pas payer les jeux au prix fort lorsqu’ils sont courts. Ne comptez pas passer plus de 6 ou 7 heures en compagnie d’Ashley, à moins de bloquer vraiment longtemps sur des mécanismes, ce qui ne devrait pas arriver souvent étant donné qu’il est très rarement nécessaire de retourner dans les zones précédentes pour se munir d’un objet autrefois visible, mais irrécupérable lors de votre premier passage. Ha, dans un tout autre sujet, on regrettera sans doute de ne pouvoir se promener en extérieur que lors du premier chapitre, tout le reste de l’intrigue prenant place dans le manoir des Edward.