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Un vent de fraîcheur souffle sur le Gamecube et sur le monde des jeux vidéo plus généralement. Nintendo récompense enfin les possesseurs du cube avec Animal Crossing, le premier simulateur de vie en temps réel. Du fait de prendre en compte l’heure, la date et la saison, vous devrez adapter votre style de jeu en conséquences. Cela promet donc des heures et des heures de jeu à n’en plus finir car chaque jour est différent du précédent. Une réussite à coup sûr qui malheureusement pêche par son côté graphique mais que l’on se doit de découvrir !
- Simulation de vie en temps réel où tout est pris en compte (heure, date, saison)
- Nombreuses possibilités de jeu
- Durée de vie increvable
- L'humour omniprésent
- Excellente compatibilité avec la GBA
- Original
- Mon Dieu que c'est laid !
- La navigation dans les menus lente et mal pensée
Il aura fallu attendre plus de trois longues années avant de découvrir Animal Crossing en Europe. Mais cette interminable attente a fini par payer et Nintendo nous propose ici un jeu frais, original mais pas forcément grand public.
Alors qu’aujourd’hui, les joueurs baignent à outrance dans la violence, l’horreur ou la guerre, alors que le paysage vidéoludique n’est qu’une succession de suites à n’en plus finir, Nintendo nous surprend une nouvelle fois avec Animal Crossing. J’en entends déjà certains dirent qu’Animal Crossing n’est qu’une adaptation d’Animal Forest sorti exclusivement au Japon sur cette bonne vieille Nintendo 64. Sachant que le titre est resté au pays du soleil levant, on peut alors considérer Animal Crossing comme un titre inédit. Cette simulation de vie a mis à rude épreuve le courage des possesseurs de Gamecube. Disponible depuis décembre 2001 au Japon, Nintendo s’est enfin décidé à nous offrir, trois ans après, son adaptation européenne. Un titre riche et profond malgré sa réalisation vieillotte.
Sims in the Country
Lorsqu’on évoque le terme « simulation de vie », le premier jeu qui fait tilt dans notre tête, c’est Les Sims. A la vue du succès de la série d’Electronic Arts, Nintendo s’est approprié le concept mais l’a retravaillé, remanié, repensé avec de créer un jeu dans la lignée des titres Nintendo. Et voilà Animal Crossing ou l’itinéraire d’un nouvel arrivant dans le monde des animaux. Comme pour toutes bonnes simulations de vie qui se respectent, il n’y a pas de scénario, ou si peu, afin de vivre pleinement l’épanouissement de votre vie. Dans Animal Crossing, ce qui compte le plus concerne les relations sociales entre les êtres vivants. Bref, on n’est pas là pour aller au p’tit coin dès que l’envie s’en fait sentir, prendre une douche ou manger sur le pouce. L’aspect hygiénique et alimentaire de ce genre de simulation c’est bon pour Les Sims, Nintendo privilégie donc le relationnel qui vous permettra d’évoluer dans de bonnes conditions.
Aide-toi et le ciel t’aidera
Fraîchement débarqué dans le monde des Animaux (pour lequel vous pourrez choisir un nom), vous achetez un petit pied-à-terre à Tom Nook, l’épicier du coin qui fait aussi bien dans les vêtements que dans la brocante ou l’immobilier. Le souci, c’est que vous êtes sans le sou ! Et à ce moment-là, vous rentrez dans la spirale infernale d’Animal Crossing. Votre principale préoccupation, comme dans la vie de tous les jours, est de gagner votre pain quotidien. Pour œuvrer dans ce sens, tous les moyens sont bons pour se remplir les poches de clochettes, la monnaie d’Animal Crossing. Mais avant d’entamer votre longue quête de clochettes, il faudra au préalable aider Nook dans sa boutique. Ce rusé de renard vous a vendu la maison à crédit et bien évidemment, vous devez le rembourser. C’est la première étape et la plus contraignante d’Animal Crossing. A la boutique de Nook, il y a toujours quelque chose à faire : livraison, décoration, courrier … Chacune de vos interventions permettra de rembourser votre prêt. Mais l’heure de la liberté a bientôt sonné ! Jouer l’assistant de Nook est un petit peu rébarbatif du fait de ne pas être libre de ses faits et gestes. Mais c’est pour mieux apprécier ce qui vous attend par la suite.
Une fois libéré de toutes obligations, vous pouvez aller où bon vous semble et faire ce dont vous avez réellement envie. Et au niveau liberté d’actions, Animal Crossing est riche en occupations. Pour commencer, vous n’êtes pas restreint à un espace confiné à la manière des Sims. Le village des animaux est composé de nombreux lopins de terre habités ou sauvages. Et selon la situation, tous les moyens sont bons pour récolter quelques clochettes supplémentaires. Tous les animaux que vous rencontrerez dans Animal Crossing deviendront vos amis, si bien sûr vous faites tout dans ce sens. Et l’entraide est une chose essentielle pour la survie dans Animal Crossing. Chaque protagoniste vous demandera un jour ou l’autre un service, service que vous pouvez également quémander. Il peut s’agir d’une simple livraison, d’un souhait, d’une idée ou d’une approbation. Mais dans tous les cas, votre attitude jouera sur les relations que vous aurez avec l’animal en question. Evitez donc de vexer votre voisin par des réponses arrogantes. Les animaux, pour vous remercier, n’hésiteront pas à vous céder à un petit quelque chose. Un meuble, un tapis, de la tapisserie, un gyroïde (objet animé pouvant faire de la musique ou servant de garde-fou devant votre porte), une table … Outre des objets de décoration pour votre intérieur, vous pouvez obtenir également des denrées périssables, de la musique, des vêtements et bien plus encore. Si vous vous sentez d’humeur généreuse, vous pouvez leur offrir des cadeaux en retour via une lettre savamment écrite. Mais attention aux présents que vous allez leur offrir ! A la manière de Dead Or Alive : Xtreme Beach Volleyball, les goûts de vos amis à poils et à plumes sont importants. N’hésitez pas à faire un tour dans leur maison pour y découvrir le style de déco. Evitez donc d’envoyer une chaise-tulipe à quelqu’un qui préfère le style Incas, sinon il vous fera la gueule pendant quelques jours. Et cela n’est guère pratique lorsque vous devez récupérer un objet chez lui. Les animaux ont la fâcheuse tendance à se prêter tout et n’importe quoi, même ce qui ne leur appartient pas. Et vous allez en faire des kilomètres pour les beaux yeux d’une souris, d’une vache ou d’une grenouille !
« M’en vais pêcher le r’quin au lasso ! »
Si au contraire, vous n’êtes pas très doué pour les relations amicales, vous pouvez toujours vous la jouer tel Raphaël dans Koh-Lanta vivant de récolte, de pêche et de chasse (aux insectes !). Profiter de ce que vous offre la nature, il y a que ça de vrai ! Tout d’abord, il faudra acheter auprès de Nook (il est sur tous les plans celui-là !) une canne à pêche, un filet à papillon, un pelle … Après, c’est à vous de jouer et de mettre à profit votre instinct de survie. Repérer les bons coins de pêche est primordial pour attraper un bon gros poisson. Et tous les pêcheurs vous le diront : « Ne faites pas de bruit ! ». Inutile donc de courir comme un fou furieux près des berges, sinon le poisson s’enfuira en deux coups de queue. Approchez tranquillement afin de voir sous l’eau la silhouette d’une carpe, d’un carassin ou d’un saumon. Balancez votre ligne et attendez que le poisson morde à l’appât pour le ferrer. Idem pour les insectes. Armé de votre filet, avancez sur la pointe des pieds pour ne pas l’effrayer. La cueillette, quant à elle, requiert moins de vigilance. Secouez un arbre et attendez que ça tombe. Outre des fruits, vous aurez parfois quelques surprises telles que des clochettes, un meuble (pourquoi diable y a-t-il des meubles dans les arbres ?!) mais gare aux essaims d’abeilles ! Maintenant vous allez me dire à quoi servent toutes ces belles prises. Et bien, la vente est un moyen comme un autre de gagner de l’argent. Une fois de plus, il faudra se rendre chez Nook pour vendre poissons, insectes et fruits. Bien évidemment, pour chaque trouvaille le prix variera. Ainsi, une carpe vaudra moins qu’un grand bar mais plus d’un silure. Et c’est pareil pour les fruits, les insectes, les meubles, les coquillages, les vêtements. Dans Animal Crossing, tout ce qui ne vous sert pas peut être vendu. Cependant, Tom Nook ne rachètera pas les fossiles que vous déterrez grâce à la pelle. Il vous en débarrassera gratuitement. Vous vous doutez bien que les dinosaures fossilisés servent à autre chose. Dans le village, se trouve un musée dans lequel vous pouvez offrir vos trésors. Que ce soit les fossiles, les poissons, les insectes et même des tableaux, vos dons permettront à Thibou de remplir son muséum. Sachant qu’il existe 40 espèces d’animaux et d’insectes, plus de 25 fossiles et une quinzaine de peintures, vous n’êtes pas rendu avant de combler l’établissement. Pour tout ça, Animal Crossing n’est pas un jeu que l’on finit en deux temps, trois mouvements. A la manière des Sims ou de Harvest Moon, le jeu est increvable !
Le temps, c’est de l’argent
Le point fort d’Animal Crossing, outre sa durée de vie et sa multitude d’actions possibles, concerne son gameplay. Il s’agit d’un jeu en temps réel et ce terme est plus qu’adéquat puisque l’heure à laquelle vous allez jouer influera sur le cours du jeu. A 23 heures, il fera nuit. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Mais cet horaire modifiera votre façon de jouer. Par exemple, la boutique de Nook ferme ses portes à 22h. Donc pas question de faire ses emplettes à cette heure avancée de la nuit. Mais la nuit révèle également son lot de surprises. Ce sera le meilleur moment pour partir à la chasse aux insectes nocturnes tels que les moustiques ou les papillons de nuit. Selon le moment de la journée, vos occupations changeront. Animal Crossing prend également en compte la date enregistrée sur votre Gamecube. Et c’est ainsi que le jeu évoluera au fil des saisons. Et comme si ça ne suffisait pas, il faut prendre aussi en considération le calendrier d’Animal Crossing. Grâce à votre agenda, vous vous tiendrez au courant de certains évènements (fêtes, lunes, anniversaires …) et il faudra adapter votre jeu aux circonstances. L’idée en soi est toute bête mais offre à Animal Crossing une richesse de jeu incroyable et quotidiennement différente !
Nintendo 64, Gamecube : même combat ?
Evoquons enfin la réalisation très particulière d’Animal Crossing. Graphiquement, le jeu est à la ramasse ! Adaptation basique du jeu de la N64, le titre de Nintendo est moche et de ce fait n’attire pas aux premiers regards le joueur en quête d’un nouveau titre. Certes, ceux qui se sont penchés sur le sujet se seront déjà rués sur le titre. Mais les autres ? C’est tout carré, c’est tout simple, c’est tout vieux ! Il y a trois ans de ça, lors de sa sortie nippone, Animal Crossing était déjà tout moche. Mais malgré ça, le jeu a plu. Et il faut le reconnaître ce style graphique ne gène pas outre mesure, une fois plongé dans l’aventure. On aura beau dire, on aura beau faire : les graphismes ne font pas tout !
Pour ce qui est du reste, on nage en pleine Nintendo’s Touch. Les musiques, l’ambiance, l’humour, c’est du Nintendo. Même la maniabilité n’a pas son pareil. Simple d’accès, elle n’en demeure pas moins efficace. Même si l’on regrette que la navigation dans les menus ne soit pas plus rapide ou instinctive (tout comme l’écriture des lettres). On notera pour terminer une excellente compatibilité avec la Game Boy Advance pour la création de motifs vestimentaires, pour jouer à des mini-jeux ou pour visiter Animal Island.