Square Enix ne veut plus de ses studios et licences occidentales, tous les détails de cette revente surprise
Sans crier gare, Embracer annonce par le biais d’un communiqué officiel avoir conclu un accord avec Square Enix pour racheter non seulement ses studios occidentaux (Crystal Dynamics, Eidos Montréal, Square Enix Montréal, pour un total de 1 100 salariés), mais aussi plusieurs de ses licences telles que TOMB RAIDER, Thief, Legacy of Kain, Deus Ex. Le groupe précise que le deal porte également sur une cinquantaine de jeux issus du back catalogue, et que le coût total de cette acquisition – que personne n'avait vu venir – s’élève à 300 millions de dollars. Si Square Enix semble donc donner la priorité à ses studios japonais, notons tout de même qu’il ne tourne pas non plus définitivement le dos à l’Occident. En effet, l’éditeur conserve les droits sur Outriders, Just Cause et Life is Strange, sans oublier les équipes britanniques de Square Enix External Studios et celles de Square Enix Collective (chargées des jeux indépendants).
Bien évidemment, les observateurs se demandent pourquoi Square Enix a décidé de se séparer de licences qui se sont écoulées à des millions d’exemplaires dans le monde. « Cet accord aidera l’entreprise à s’adapter aux changements qui touchent actuellement l’environnement commercial mondial, avec notamment une meilleure allocation des ressources, ce qui permettra d’accroître sa valeur, peut-on lire dans le communiqué transmis aux actionnaires du groupe. Par ailleurs, ce rachat sera l’occasion de lancer des nouvelles activités et d’investir dans de nouveaux domaines tels que la blockchain, l’I.A. et le Cloud. » Comme toujours dans pareilles circonstances, les studios rachetés s’interrogent sur leur avenir. De ce point de vue, Embracer se montre rassurant.
« Ce fut un immense plaisir de rencontrer les équipes dirigeantes et de parler de l’avenir de manière à ce qu’elles puissent réaliser leurs ambitions et devenir un pan important d’Embracer », a commenté Lars Wingefors, confondateur et Président d’Embracer. « Cela colle parfaitement à nos ambitions : faire des jeux de très grande qualité avec des gens talentueux, et développer nos licences existantes de la meilleure façon possible, a pour sa part indiqué Phil Rogers, le Président de Square Enix America et Europe. Embracer nous offre l’occasion de bâtir des nouveaux partenariats à travers tout un tas de médias pour optimiser le potentiel de nos franchises et réaliser notre rêve, à savoir proposer l’expérience la plus incroyable possible en matière de divertissement. » A priori, l’accord ne devrait pas être finalisé avec le deuxième trimestre de l’exercice fiscal en cours, c’est-à-dire entre juillet et septembre 2022.
Enfin, rappelons que ce rachat fait écho aux propos tenus récemment par le patron de Square Enix, Yosuke Matsuda. En effet, il expliquait que « le marché japonais a toujours été important, mais aujourd'hui, il est derrière la Chine et les États-Unis. Si vous n'avez pas une portée mondiale, vous ne pouvez pas exister. Mais ce qui est intéressant, c'est que si les développeurs japonais essaient de singer les jeux occidentaux, ils ne seront pas performants. Le design des monstres, les effets visuels et le sound design ont toujours ce style japonais. Les joueurs du monde entier savent ce qui fait la qualité des jeux nippons. Encore une fois, les marchés étrangers sont importants, mais il ne s'agit pas de développer des jeux qu'en tenant compte de leurs goûts. »