Micromania Games Show '05
La petite messe française du jeu vidéo s’est tenue ce week-end à Paris. Si la majorité des éditeurs s’étaient empressés de dévoiler leurs produits, c’est sans conteste Microsoft qui a remporté tout les suffrages grâce à sa Xbox 360, pour la première fois jouable par le grand public.
Conscient d’avoir déçu bon nombre de joueurs et de clients l’année dernière avec un salon peu attractif malgré la présence du bunker Halo 2, Micromania a mis les petits plats dans les grands cette fois-ci afin de présenter un maximum de nouveautés inédites et de faire de ce Micromania Games Show 05 un événement européen tout aussi incontournable que la Games Convention de Leipzig ou l’ECTS de Londres. Et cette volonté de séduire à tout prix une grande majorité de gamers passe par une collaboration approfondie avec les différents acteurs du marché vidéoludique. Nintendo, Sony, Microsoft, Electronic Arts, Ubisoft, Atari, Vivendi Universal Games, Konami, Activision et Sega étaient bel et bien au rendez-vous. Cependant on regrettera l’absence de quelques éditeurs tiers importants tel que Take 2 Interactive, THQ, Capcom ou Square Enix (tous les deux distribués en Europe par Electronic Arts). Plus les années passent, plus l’étau se resserre. Mais qu’à cela ne tienne, l’absence des uns fait le bonheur des autres qui peuvent ainsi étaler aux grands jours les hits de cette fin d’année.
L’ère 360
Micromania nous l’avait promis : la Xbox 360 sera jouable tout au long des trois jours qu’a duré le salon. Et à n’en pas douter, ce fut aux côtés de The Legend of Zelda : Twilight Princess, l’attraction phare de ce Micromania Games Show 05. Une quinzaine de bornes étaient donc présentes pour assouvir les attentes de tout un chacun, avec dans le ventre les jeux disponibles au lancement de la bête le 2 décembre prochain. C’est ainsi qu’il était possible de se rendre compte de l’évolution Xbox - Xbox 360 une fois le pad en main. Si l’amélioration graphique est bien présente, on notera à l’heure actuelle un aliasing plus ou moins prononcé selon les jeux mais qui sera, d’ici la sortie de la console, estompé. Alors que les joueurs allaient de surprises en surprises en découvrant les titres Microsoft, certains jeux au contraire nous rappelaient la dure loi des jeux vidéo, à savoir qu’il y a des hits mais aussi des daubes. Le terme est peut-être un petit peu extrême mais lorsqu’on compare Ridge Racer 6 à Project Gotham Racing 3, le jeu de Namco fait grise mine avec des graphismes tout juste supérieurs à une Xbox première du nom et des sensations de vitesse ridicules. Il en va de même pour Full Auto de Sega loin de faire l’unanimité. Le jeu développé par Pseudo Interactive étant repoussé au premier trimestre 2006, on peut supposer que le studio s’attachera à offrir à son jeu de course dans la veine de Twisted Metal des visuels dignes de ce nom. Ainsi donc PGR 3 n’a pas à s’inquiéter de la concurrence car il possède tous les atouts de la meilleure simulation de bagnole sur Xbox 360 tant au niveau des graphismes que du gameplay. L’illustration parfaite du savoir-faire d’un studio de développement qui régale depuis quelques temps les joueurs avec ses jeux de courses : Bizarre Creations.
Le deuxième genre prédominant sur Xbox 360, suivant la logique des choses, est le First Person Shooter. Trois titres se partageaient l’affiche sur le stand : Perfect Dark Zero, Call of Duty 2 et Condemned : Criminal Origins. La belle et sexy Joanna Dark nous revient dans un deuxième opus toujours signé Rareware malheureusement affublé d’un aliasing omniprésent. Mais c’est manette en main que l’on se rend compte de la profondeur de jeu à mi-chemin entre infiltration et action, oubliant par la même occasion les effets d’escalier dégradant le champs de vision. Car il faut bien l’avouer, les développeurs anglais de Rare ont fait le forcing sur le level-design du jeu tout bonnement hallucinant, et sur l’animation des personnages réaliste. On notera cependant une IA pas toujours au point, loin de l’excellence de FEAR. Aux côtés de cette version bêta se tenait Call of Duty 2 d’Activision qui n’a pas réussi à nous mettre la claque graphique annoncée comme pour la version PC, cela étant du en partie à un manque de finition graphique. Mais pour le reste, Infinity Wards a assuré l’ambiance et le gameplay pour ce premier FPS inspiré de la Seconde Guerre Mondiale sur 360. Si ces deux jeux étaient jouables, Condemned était dévoilé en huis clos chez Sega. Et la présentation a laissé bon nombre de personnes bouché bées. Graphismes au top, ambiance extraordinairement oppressante, scénario recherché et originalités à la pelle, le jeu de Monolith Productions s’annonce comme le titre incontournable sur Xbox 360 le 2 décembre prochain.
Mais la Xbox 360, ce n’est pas que du shoot ou de la course. C’est aussi des jeux de sports made in Electronic Arts (Tiger Woods PGA Tour 06, NBA Live 06, FIFA 06) qui sur le plan graphique font honneur à la pouliche de Microsoft avec une modélisation faciale criante de vérité et une animation fluide au possible. En parlant de fluidité, Kameo : Elements of Power et Dead or Alive 4 n’ont pas à rougir des jeux EA grâce au travail d’orfèvres de Rareware et Team Ninja doublé de graphismes léchés. On peut pas en dire autant de Gun (Activision) qui n’est qu’une copie conforme à peine améliorée de la version Xbox souffrant d’une maniabilité imprécise et d’une difficulté exacerbée ! La palme de la médiocrité en somme sur le stand Xbox 360. Enfin on regrettera l’absence de quelques titres qui auraient assuré le show : QUAKE 4, Tom Clancy's Ghost Recon Advanced Warfighter ou King Kong.
Link, Mario et les autres
Alors que Microsoft avait choisi de se placer à l’entrée, Nintendo squattait le fond du salon avec trois gros stands. Le premier, et sûrement le plus bondé, étaient sans équivoque The Legend of Zelda : Twilight Princess. Il fallait prendre son mal en patience pour pouvoir découvrir les nouvelles aventures de Link grâce à la démo dévoilées lors de l’E3 2005. Selon les bornes disponibles, il étaient possible d’enfourcher Epona pour une balade à cheval, d’affronter un boss démesurément grand ou de traverser quelques pièces d’un lugubre donjon. Une heure à deux heures de queue non-stop pour essayer le jeu de Nintendo, si certains se décourageaient bien vite, les plus patients en ressortaient le sourire aux lèvres et un t-shirt à la main. On regrette déjà de devoir attendre jusqu’au mois d’avril 2006 tant ce The Legend of Zelda : Twilight Princess est magique et envoûtant avec ses graphismes adultes et son univers si particulier signé Eiji Aonuma.
Nintendo a su aussi se démarquer de ses concurrents grâce à la prédominance de ses consoles portables. Game Boy Micro ou DS, il y avait le choix. Mais c’est bien sûr la console tactile qui a séduit une majorité de gamers notamment grâce à Mario Kart DS toujours aussi fun à plusieurs affichant une 3D digne de ce nom sur Dual Screen et un gameplay enfantin n’exploitant malheureusement pas le stylet et l’écran tactile. Mario étaient d’ailleurs largement représenté sur Gamecube à travers deux nouveaux jeux conviviaux : Dance Dance Revolution With Mario et Mario Smash Football. Et il n’y a rien à dire, le jeu de foot mettant en scène Mario, Luigi, Peach, Donkey Kong, Wario, Warluigi, Toad et compagnie nous a fait vite oublié la petite déception de Mario Power Tennis. C’est la rencontre parfait entre Mario Kart et FIFA Street à la sauce Nintendo. Et à quatre joueurs, le fun est à son paroxysme et les matchs peuvent pencher d’un côté comme de l’autre grâce aux multiples items et aux frappes spéciales. Un jeu qui risque bien de reléguer PES 5 le temps de quelques soirées entre potes. Nintendo surfe donc toujours autant sur ces licences et ce n’est pas le reste du line-up Game Boy Advance, DS ou Gamecube présenté durant le Micromania Games Show qui me contredira : Battalion Wars, Pokémon Emeraude, Pokémon XD : Le Souffle des Ténèbres, Fire Emblem : Path of Radiance …
Sony, entre originalité et monotonie
Le troisième est dernier constructeur présent au MGS 2005 se nomme bien évidemment Sony qui jouait à fond la carte de la convivialité, marchant ainsi sur les plates-bandes de Nintendo, avec des jeux concept. Buzz The Music Quiz, par exemple, c’est le coup cœur de chez Sony avec sa manette-buzzer qui assurera d’ici deux petits jours des soirées de folie autour de la Playstation 2. Mais pour ne pas empiéter sur le test de Laurely, je passe directement aux autres jeux de l’éditeur qui veulent se démarquer des titres jouables uniquement au paddle. Vous me voyez venir, j’évoque le cas de l’EyeToy qui tente de se renouveler en cette fin d’années avec trois nouveaux softs dont deux d’ores et déjà disponibles (EyeToy : Kinetic et SpyToy). C’est donc EyeToy : Play 3 que Sony a mis en avant en proposant des challenges multijoueurs.
Force est de constater que Sony fait avant tout confiance aux suites et il n’était pas étonnant d’en voir pulluler aux quatre coins du salon Soul Calibur III, Sly 3 : Honour Among Thieves, SingStar 80's, WRC Sébastien Loeb Edition 2005… Les éditeurs tiers ont fait également de même avec Call of Duty 2 : Big Red One, Prince of Persia : Les Deux Royaumes, Crash Tag Team Racing, Star Wars : Battlefront II, The Matrix : Path of Neo, Shadow The Hedgehog, Bons Baisers de Russie, Need For Speed : Most Wanted, Titeuf : Mission Nadia, Harry Potter et La Coupe de Feu ou encore le très réussi Resident Evil 4 sur PlayStation 2 avec parfois quelques réalisations décevantes on pense notamment à True Crime : New York City avec son frame-rate à la ramasse. Mais Sony, c’est aussi la PSP et si l’éditeur n’a pas su mettre en valeur suffisamment sa console portable, il a étalé ses jeux sans compter : Twisted Metal : Head-On, Pursuit Force, World Rally Championship, Namco Museum Battle Collection…
Ainsi donc, le Micromania Games Show s’était avant tout une surenchère de suites à destination des consoles actuelles et next-gen saupoudrée cependant de jeux originaux et réussis comme l’excellent King Kong de Michel Ancel, le surprenant Condemned : Criminal Origins ou le magnifique Black de Criterion Games. Mais c’est bien évidemment du côté de la Xbox 360 que Micromania a fait le forcing, conscient du potentiel énorme de la machine et Microsoft le lui a bien rendu en proposant d’essayer plusieurs titres disponibles dans quelques semaines en Europe. Une fin d’année donc riche en nouveautés, comme souvent, et annonciatrice d’une nouvelle ère pour les consoles nouvelle génération.