L'addiction aux jeux vidéo reconnue comme une maladie par l'OMS
Bien évidemment, ce constat de l'OMS ne fait pas forcément plaisir à un certain nombre d'acteurs de l'industrie, à commencer par le SELL qui est allé de son petit communiqué.
Le jeu vidéo, indépendamment du genre, de l’appareil ou de la plate-forme utilisés, est pratiqué, de manière raisonnable et en toute sécurité, par plus de deux milliards d’individus à travers le monde. Ses valeurs éducatives, thérapeutiques et récréatives sont fondées et internationalement reconnues.
Par conséquent, nous nous inquiétons de constater que le terme ‘trouble du jeu vidéo’ est encore présent dans la dernière version de la CIM-11 de l’OMS, et ce, malgré une forte opposition de la part des communautés médicales et scientifiques. Les raisons de cette inclusion sont toujours grandement contestées et peu concluantes. Nous espérons que l’OMS voudra bien reconsidérer les preuves grandissantes qui lui sont présentées avant de soumettre l’intégration du ‘trouble du jeu vidéo’ dans la version finale de la CIM-11 qui doit être validée l’année prochaine.
Nous savons que l’industrie et l’ensemble de son écosystème à travers le monde continueront à faire entendre leur voix pour s’opposer à cette initiative. Nous encourageons l’OMS à ne pas prendre des mesures qui engendreraient des implications injustifiées de la part des systèmes de santé nationaux, à travers le monde.
Chez les médecins, cette nouvelle classification divise également. Comme le souligne Le Figaro, le Dr Marc Valleur, psychiatre à l’Hôpital Marmottan à Paris, estime qu'il s'agit d'une bonne nouvelle. "Je pense que cela permettra d’assurer la prise en charge des soins dans certains pays", a-t-il déclaré. En revanche, Yann Leroux, docteur en psychologie et spécialiste des jeux vidéo, pense que "le jeu vidéo n’entraîne pas d’addictions mais que certains joueurs souffrent des pathologies préexistantes qui peuvent les pousser à s’enfermer dans le jeu." A noter qu'une validation est prévue en mai 2019 pour une entrée en vigueur en 2022.