Gears of War 3 : le Versus Multi
C'était il y a quelques jours : Epic Games annonçait le report de Gears of War 3 de plusieurs mois, faisant sombrer par la même occasion de nombreux fans dans une certaine forme de déprime. Cinq mois supplémentaires à attendre, en sachant que le jeu était programmé initialement pour le 8 avril 2011, il n'y a plus qu'à prendre son mal en patience et se convaincre qu'il faudra attendre Noël prochain – pas celui-là, l'autre – avant de pouvoir retrouver Marcus Fenix et son équipe de têtes brûlées. Mais histoire de consoler un peu la profession, et donc par procuration le public, Epic Games et Microsoft ont eu la très bonne idée d'inviter la presse internationale à venir voir le jeu d'un peu plus près, et nous prouver qu'il s'agit là d'une stratégie purement marketing et non d'une quelconque raison de développement ou de production. JEUXACTU faisait partie des rares privilégiés à prendre le vol American Airlines AA 173 en partance pour Raleigh afin de nous rendre chez Epic Games. Compte-rendu d'un séjour certes court mais intense...
Depuis l'E3 dernier, Epic Games n'a pas changé ses méthodes de communication autour de Gears of War 3 : silence de mort autour de la campagne solo et ouverture des vannes en ce qui concerne les informations pour le mode multijoueur. C'est en effet pour cette raison que nous avons été conviés dans les studios d'Epic Games, afin de constater pour la deuxième fois consécutive (la première fois fut lors de la soirée Gears of War 3 en plein E3 2010) que cette nouvelle itération de la franchise risque encore une fois de casser la baraque. D'ailleurs, histoire de calmer nos ardeurs quant au retard de calendrier annoncé quelques jours plus tôt, Rod Fergusson, Executive Producer sur le jeu, nous a rassuré quant à l'avancement du projet. "Gears of War 3 sera bel et bien prêt pour le 8 avril 2011, mais nous nous sommes mis d'accord avec Microsoft pour repousser la sortie de cinq mois afin de profiter de la lancée économique que génèrent les fêtes de fin d'année. Sortir le jeu au printemps aurait été pour le coup un véritable challenge, étant donné que chaque épisode de Gears a toujours été programmé pour Noël..." Vous l'aurez compris, il n'y aura pas de langue de bois durant cette présentation, qui aura tout de même duré près de trois heures. Trois heures pendant lesquelles Rod Fergusson, Cliff Bleszinski et deux autres de leurs camarades nous ont tour à tour parlé des principales nouveautés et évolutions de ce mode "Versus Multijoueur". Ces derniers n'ont d'ailleurs jamais hésité à prendre leur manette respective pour nous faire quelques démos, histoire d'illustrer comme il se doit leurs propos.
Let the boucherie begins !
En juin dernier, à Los Angeles, lors de la première présentation de Gears of War 3, Epic Games avait mis l'accent sur le mode "Beast" que vous pouvez d'ailleurs retrouver en détails juste ici. Cette fois-ci, c'est le mode "Versus Multijoueur", sans aucun doute celui qui mérite le plus d'attention, qui nous a été révélé lors de cette journée découverte. Il faut bien avouer que les nouveautés apportées sont tellement nombreuses qu'une journée entière n'aura pas été de trop pour faire connaissance avec tous ces éléments nouveaux. Le premier d'entre eux que Rod nous a annoncé avec une certaine retenue n'est autre que la présence de serveurs dédiés. Des parties hostées par Epic Games de manière continue et permanente, voilà certainement l'une des plus belles nouvelles de cette présentation. Toutefois, Rod nous a avoué que des serveurs dédiés avaient d'ores et déjà été mis en place ces derniers mois pour Gears of War 2, sans qu'une annonce officielle n’ait été faite. Proposer un service de qualité et une certaine stabilité dans les parties, mais aussi face à la généralisation de ce système aujourd’hui, Epic Games ne pouvait passer à côté d'une telle opportunité. Quoiqu’il en soit, terminé les hurlements à la mort à la découverte fortuite que le host s’est subitement déconnecté et les plaintes incessantes à l’égard des lags intempestifs, tout devrait se passer comme sur des roulettes, même si Rod Fergusson a tout de même précisé que les résultats ne seront évidemment pas les mêmes d’un pays à un autre. Toutefois, le but est de contenter un maximum de monde avec une qualité de service irréprochable. On peut faire confiance au studio pour cela…
Il faut bien avouer que les nouveautés apportées sont tellement nombreuses qu'une journée entière n'aura pas été de trop pour faire connaissance avec tous ces éléments nouveaux. Le premier d'entre eux que Rod nous a annoncé avec une certaine retenue n'est autre que la présence de serveurs dédiés."
On le sait, Gears of War 3 poursuivra le scenario instauré dans le premier épisode avec des personnages plus torturés que jamais (cf Dominic Santiago et ses tendances suicidaires) et une présence féminine plus importante qu’auparavant avec l’arrivée de Sam Byrne et de Queen Myrrah notamment. Ces nouveaux personnages, on les retrouvera également dans chaque mode multijoueur puisque le joueur prendra le soin de sélectionner son avatar avant chaque partie. Dans leur délire, Cole (le gros black costaud) a troqué son treillis militaire pour une tenue de footballeur américain qui lui sied à merveille. Trashball Cole aura sa page Wikipedia, on en est persuadés ! Bien sûr, qui dit nouveaux persos, dit nouvelles armes. Là encore, Epic Games a pris le soin d’upgrader l’armement, aussi bien du côté Humain que Locuste. On ne poussera pas le vice à vous les énumérer et les détailler comme Rod et Cliff nous l’ont fait pendant près de 30 minutes, mais sachez que désormais, chaque arme disposera d’une exécution qui ravira sans peine les joueurs sadiques comme nous. Connaissant les goûts très esthétiques des gars d’Epic Games, attendez-vous à exploser des têtes à longueur de partie, le résultat est effectivement hautement jouissif.
En guerre
Côté maps, Gears of War 3 proposera au départ 5 cartes au lancement. C’est peu, chiche même, mais avec la politique du DLC, il faudra attendre encore un peu avant de pouvoir profiter d’autres maps, qu’elles soient gratuites ou payantes. Toujours est-il que les cinq qui ont été choisies pour figurer par défaut dans le jeu offre des actions de haute volée. Pêle-mêle, vous allez retrouver "Thrashball" (un terrain de football américain en ruines), "Overpass" (qui joue avec les niveaux), "Checkout" (un ancien centre commercial aux couloirs étriqués), "Trenches" (avec l’apparition en fin de match d’une tempête de sable qui réduit à fond la visibilité) et enfin "Mercy" (qui mélange verdure et église). Fidèles à leurs principes, Cliff, Rod et leurs équipes préfèrent des petites cartes intelligemment agencées que des terrains de jeu gigantesques où l’on se perd à se chercher pendant des heures. Leur choix est toujours aussi payant car il ne se passe une seule minute où un soldat ne se fasse embrocher. D’ailleurs, la charge, baïonnette en avant, fait partie des nouvelles aptitudes disponibles dans le jeu, à condition d’avoir ce RetroLancer dans les mains. Bien placée, elle permet de tuer un adversaire d’un coup d’un seul, un peu comme ce nouveau fusil de sniper, le Heavy Sniper, qui dispose d’un pointage laser qui fout toujours la pression quand ce dernier balaye une map et que le son d’activation se fait entendre au loin.
Toutes ces nouveautés ne seraient rien sans une relecture du gameplay de Gears of War 3. Celui-ci ne réinventera pas le genre, c’est évident, mais il continue encore et toujours de s’améliorer, à tel point qu’il reste encore aujourd’hui une référence en la matière."
Toutes ces nouveautés ne seraient rien sans une relecture du gameplay de Gears of War 3. Celui-ci ne réinventera pas le genre, c’est évident, mais il continue encore et toujours de s’améliorer, à tel point qu’il reste encore aujourd’hui une référence en la matière. Seule la course peut paraître un brin rigide, mais le reste tient tellement la route qu’on passera outre ce défaut mineur. Le système de couverture, toujours aussi efficace, gagne d’ailleurs en puissance avec l’apparition du Mantle Kick, un bon coup de tatane que le joueur peut administrer à son opposant si ce dernier a le malheur de se planquer derrière le même élément de décor. Un geste qui peut paraître anodin sur le papier, mais qui permet d’enchaîner par un bon gros coup de Sawed-off, le gun à canon scié qui réduit en miettes n’importe quel Locuste, aussi robuste soit-il. Nous avons aussi apprécié la vision thermique, baptisée ici Tac/Com, et qui permet de repérer les armes et ses coéquipiers à travers les murs. Le choix de pouvoir repérer les ennemis fut un grand dilemme chez Epic Games, avec un Cliff au départ assez sceptique par cette idée, mais qui au final la trouve absolument ingénieuse. Elle consiste en effet à pointer un ennemi repéré par un membre de l’escouade pendant quelques instants, de quoi faciliter le travail d’un sniper planqué dans les hauteurs par exemple. Le self-revive pourra également diviser l’opinion puisque désormais, le joueur pourra se relever de ses blessures en tapotant sur la touche A le plus vite possible, à moins qu’il ne préfère se déplacer plus rapidement pour se mettre à l’abri. Très honnêtement, sur le terrain, les moments où l’on peut profiter de ce système de revival sont assez rares. En revanche, le Bad & Tag a réuni tous les suffrages des journalistes présents puisque cette manœuvre consiste à prendre un ennemi en otage, à lui planter une grenade dans le dos pour voir ensuite sa victime voler en éclats. Le kiffe.
God of War
Mais cette présentation était loin d’avoir dit son dernier mot, étant donné que la partie consacrée aux modes de jeu n’avait pas été évoquée. Si le gros du poisson reste évidemment le "Team Deathmatch", avec des parties endiablées et qui risquent de ruiner quelques unes de nos prochaines nuits, nous avons apprécié le "Capture the Leader". Remplacez le drapeau par une cible vivante et vous aurez saisi le concept. D’ailleurs, histoire de faciliter les choses, il suffit d’attraper le leader d’une équipe et de le maintenir pendant quelques secondes pour remporter le match, peu importe l’endroit de la carte où l’on se situe. Le mode "King of the Hill", l’équivalent du classique mode "Domination" a lui aussi fait son petit effet, avec des matchs aussi serrés que largement dominés. Bien sûr, on imagine qu’Epic Games garde d’autres surprises dans sa hotte, qui seront méticuleusement mises en ligne par le biais de DLC malins. Que voulez-vous, on ne change pas une formule qui marche… Si Gears of War 3, du moins son mode multijoueur, semble au point et totalement fini, que faire de ces cinq mois supplémentaires ? Rod Fergusson n'a pas attendu qu'un journaliste lui pose cette question pour nous révéler l'ouverture prochaine d'une bêta fermée pour Gears of War 3. Une première pour la série et qui permettra à ce troisième épisode de bénéficier du feedback des joueurs en temps réel, afin de proposer la plus grande expérience Gears de son existence. Peaufiner jusqu'au bout leur bébé, Epic Games n'aura jamais été aussi méticuleux. Normal quand il s'agit de clôturer la trilogie de ce qui est certainement l'une de leur plus belles créations.
Note : cette preview écrite sera complétée dans les prochains jours à venir par un reportage vidéo réalisé sur place.