FIFA 14 : nos impressions balle aux pieds !
Lorsqu’il s’agit de FIFA, la communication d’Electronic Arts est toujours réglée comme du papier à musique : une première présentation afin de mettre l’eau à la bouche, une seconde pour éprouver toutes les nouveautés énoncées quelques semaines plus tôt. FIFA 14 n’échappe pas à la règle, et c’est avec une certaine impatience que nous nous sommes rendus au loft parisien privatisé par l’éditeur, pour prendre le jeu en main. Nos impressions.
Surprenant. Voilà le mot qui convient le mieux pour qualifier ce premier contact avec FIFA 14, qui est pourtant bien parti pour devenir la nouvelle référence du football virtuel. Sebastian Enrique nous avait prévenus : les développeurs d’EA Canada sont allés encore plus loin en termes de réalisme, en introduisant un certain nombre d’améliorations sur lesquelles le producteur du jeu est revenu en préambule. Pure Shot, Real Ball Physics, Protect the Ball, Teammate Intelligence, voilà les principales notions qu’il fallait retenir jusqu’à présent, et que notre avant-centre Florian Velter avait décrites juste là. A cela s’ajoute désormais le Precision Movement, un nouvel aspect de FIFA 14 qui a non seulement un impact sur l’inertie du joueur, mais aussi sur la conduite de balle et les contrôles. Plus concrètement, le poids des footballeurs sera nettement plus palpable à chacun de leurs déplacements, avec des crampons qui mordront vraiment dans le gazon. Et quand on parle de poids, ce n’est pas seulement celui des jambes mais de l’ensemble du corps. Les changements de direction nécessiteront un réel effort et ne se feront plus d’un simple claquement de doigts. Consciencieux, Sebastien Enrique avait même emmené dans ses valises une vidéo qui illustrait parfaitement les bienfaits du Precision Movement, autour duquel des nouvelles animations ont d’ailleurs été créés. "Désormais, chaque appui comptera", a-t-il martelé en montrant un joueur qui freinait sa course avec des petits pas. Dans le même ordre d’idée, les foulées ne seront plus régulières et les courses plus naturelles ; tout ça pour rendre le jeu encore moins prévisible. Bien évidemment, on peut s’attendre à ce que le Precision Movement, qui a demandé deux ans de développement visiblement, soit présent dans le moteur Ignite fraîchement dévoilé par Electronic Arts. Du coup, il sera intéressant de voir si les développeurs comptent profiter de la puissance des consoles next-gen pour intégrer quelques subtilités supplémentaires.
A cela s’ajoute désormais le Precision Movement, un nouvel aspect de FIFA 14 qui a non seulement un impact sur l’inertie du joueur, mais aussi sur la conduite de balle et les contrôles."
En attendant, c’est bel et bien une version développée sur Xbox 360 et bouclée à 60% que nous avons pu tester durant tout un après-midi ; et même si le constat est sévère pour l’égo, il va falloir repartir de zéro avec FIFA 14. Les dribbles sont en effet plus délicats à exécuter, et parvenir à conserver le ballon relevait presque de l’impossible pendant les premières minutes d’acclimatation. Inutile de chercher à placer des crochets vicieux en récitant ses leçons apprises dans FIFA 13, le Precision Movement rappelle immédiatement à l’ordre et il est préférable de faire circuler le ballon pour s’approcher des buts adverses. Jamais dans l’histoire de la franchise il a été nécessaire d’aligner autant de passes pour se créer une occasion. On frôle la boulimie, c’est vrai, mais c’est surtout une question d’équilibre et d’habitude. D’ailleurs, au bout de cinq matches, la sensibilité du contrôle n’était plus aussi insurmontable et le caractère imprévisible de ce FIFA 14 était un pur régal. Puisque la conduite de balle est dorénavant irrégulière, se lancer dans un sprint tête baissée est le meilleur moyen de se faire subtiliser le cuir. Même les top players style Iniesta, Ibra ou encore Messi ont fait l’objet d’ajustements pour réduire certains abus rapportés par la communauté. Cela dit, ce sont encore eux qui s’en sortent le mieux, surtout dans les petits périmètres où il est facile de déstabiliser un défenseur qui croque dans la première feinte. Se retourner pour rattraper le coup est désormais plus douloureux, ce qui oblige à la plus grande attention avant de tendre la jambe.
AUX ARMES !
Cette mise en bouche a également été l’occasion de mieux apprécier de quoi l’I.A. serait capable lors des phases défensives. Même si nous avons noté quelques courants d’air, il faut bien reconnaître que les lignes sont plus resserrées que dans FIFA 13. Ce qui est tout aussi saisissant, c’est le positionnement de la défense lorsque l’on décide d’agresser le porteur du ballon. Les partenaires collent les attaquants et ne se laissent plus aussi facilement berner par une course dans le dos. Dans ces conditions, difficiles d’espérer filer au but sur une passe en profondeur au sol ou aérienne, une astuce trop souvent utilisée pour que le studio canadien n’y mette pas son grain de sel. En ce qui concerne la protection de balle, là encore il va falloir passer des nuits entières pour en saisir toutes les finesses. Pourtant, la manip’ n'exige pas d’être diplômé HEC puisque d’une simple pression sur la gâchette gauche, le joueur se met en opposition et il suffit alors d’incliner le stick gauche en fonction du pressing exercé par l’adversaire. C’est plutôt au niveau du timing qu’il va falloir accumuler les heures d’entraînement, histoire de savoir passer l’épaule efficacement en pleine course sans avoir l'air ridicule. A ce petit jeu, on a remarqué que les joueurs au physique imposant partaient avec un net avantage, mais faire preuve d’anticipation permettait de combler ce déficit de muscles pour ensuite écarter du bras l’opposant, et l'obliger à faire faute. S’il faut donc batailler sévère pour récupérer le ballon, la relance est aussi une notion qui a pris du poids dans FIFA 14. Plusieurs fois nous avons dû multiplier les passes dans notre moitié de terrain, en attendant qu’un coéquipier se démarque pour lui transmettre le ballon. Une fois l'étreinte desserrée, on pouvait placer une attaque fulgurante.
Les effets ont gagné en réalisme et plusieurs fois nous avons pu voir le ballon adopter une trajectoire plongeante, flottante, vrillante ; un véritable cauchemar pour les gardiens."
Et c’est à ce moment-là que l’on tombe amoureux du Pure Shot qui change radicalement le système de frappe de la série. En clair, en fonction de sa position au moment d’armer, de sa vitesse, du pressing du défenseur et de tout un tas d'autres facteurs sur lesquels se pencheront sans doute les mathématiciens en herbe, le joueur placera un plat du pied ou expédiera une mine, en ajustant sa foulée si nécessaire pour être le plus efficace possible. Une nouveauté qui incite vraiment à tenter sa chance des 25 mètres, d’autant que la physique de balle a elle aussi été remaniée. Les effets ont gagné en réalisme et plusieurs fois nous avons pu voir le ballon adopter une trajectoire plongeante, flottante, vrillante ; un véritable cauchemar pour les gardiens. Terribles, aussi, les exter pied droit qui flirtent avec le poteau ou finissent dans la lucarne quand toutes les conditions s'imbriquent parfaitement. Ces effets de dingue, on peut aussi s’en servir sur les passes pour mettre en difficulté les défenseurs, et bien évidemment sur les centres. Pour autant, nous n'avons pas assisté à un déluge de ciseaux et autres reprises de volée spectaculaires. Les tentatives ont été nombreuses, mais en phase d'adaptation, mieux vaut s'en remettre au jeu au sol. On remarque alors que les attaquants sont plus attentifs au placement des défenseurs, et les hors-jeu signalés se jouaient souvent au millimètre près. Puisqu'il ne s'agissait pas de la version définitive du jeu, on espère que les développeurs d'EA Canada gommeront les quelques toiles des gardiens que nous avons aperçues ici et là, et qu'ils soigneront certains visages comme celui de Benoît Cheyrou que l'on a eu énormément de mal à reconnaître. La loi des seconds couteaux, quoi.
SOLIDE SUR SES APPUIS
On croise aussi les doigts pour que des ramasseurs de balle fassent leur apparition, histoire de ne pas voir systématiquement les joueurs aller récupérer le cuir eux-mêmes ; ça cassait le rythme. Concernant l'interface, elle est beaucoup moins austère que ce que l'on a connu jusqu'à présent. On n'a pas réellement eu l'occasion de s'y balader, mais on nous a fait comprendre que des retouches pouvaient être effectuées avant la sortie du jeu. Soit. Prometteur sur le papier, FIFA 14 l'est donc aussi la manette entre les mains. Malgré tout, le Precision Movement en a fait flipper plus d'un ; certainement parce qu'il rend le First Touch encore plus diabolique que dans FIFA 13. En effet, si la première touche de balle était foireuse, il était suicidaire de se lancer dans un dribble brésilien derrière. De quoi calmer les fans qui aiment s'appuyer sur leurs habitudes. Et c'est justement celles-ci que les collaborateurs de David Rutter veulent chambouler. Sur ce point, ils ont fait mouche.