FIFA 12


FIFA 12

C'est désormais devenu un rituel : chaque saison, à quelques semaines de l'E3, Electronic Arts organise un événement privé dans les quartiers parisiens pour présenter le nouveau FIFA. Un privilège auquel nous avons eu droit la semaine dernière, et qui nous a donc permis de découvrir, manette en main, FIFA 12 et son lot d'innovations pensées par les développeurs d'EA Canada. Nos impressions, à froid comme c'est préférable lorsqu'il s'agit de parler de football.


Quand on a eu la chance de se rendre au stade mythique de Wembley pour assister à la finale de la Ligue des Champions, qui a opposé le week-end dernier le FC Barcelone à Manchester United, on a forcément encore la tête dans les étoiles au moment d'évoquer FIFA 12 et l'évolution qu'il est censé représenter. On pense tout d'abord à l'Impact Engine sur lequel le producteur du jeu, David Rutter, a lourdement insisté durant la présentation du jeu. L'un des défauts majeurs de FIFA 11 était la gestion hasardeuse des collisions, ce qui donnait souvent lieu à des contres favorables abusifs, pour ne pas dire meurtriers lorsque l'on se retrouvait en position de dernier défenseur. Cette fois-ci, chaque contact devrait – sur le papier – être "unique" avec une meilleure prise en compte du profil physique du joueur. En clair, un Didier Drogba ne se fera pas secouer de la même façon qu'un Eden Hazard par exemple, et la majorité des animations scriptées lorsque deux joueurs se percutent devraient être éliminées ; toujours en théorie. Car le peu de rencontres que nous avons pu disputer avec nos confrères ne nous ont pas vraiment permis de bien saisir toutes ces nuances, même s'il est évident que le moteur physique de FIFA 12 a été remanié en profondeur. Au point que certains gestes nous ont paru exagérés, à l'image des coéquipiers qui perdent du temps à sauter par-dessus un joueur adverse au sol, alors qu'il suffit de poser le pied sur le ballon pour le récupérer. Bien que l'on croisait les doigts pour l'inverse, il semblerait que l'Impact Engine accorde toujours une place de choix à l'impact physique, peut-être même plus que dans FIFA 11. Il faudra naturellement enchaîner les matches avant de l'affirmer solidement, mais les premiers duels tournaient systématiquement à l'avantage des pitbulls.

"L'un des défauts majeurs de FIFA 11 était la gestion hasardeuse des collisions, ce qui donnait souvent lieu à des contres favorables abusifs, pour ne pas dire meurtriers lorsque l'on se retrouvait en position de dernier défenseur."

C'est d'ailleurs pour réduire leur emprise sur le jeu, que les développeurs d'EA Canada ont procédé à une refonte totale du système de blessure. En effet, multiplier les accélérations exposera les joueurs à des claquages, afin d'inciter à faire tourner le ballon et ne pas espérer un exploit individuel d'un Didier Drogba, Cristiano Ronaldo et autres Wayne Rooney. Cela dit, on s'attend quand même à ce que les joueurs costauds soient un peu plus épargnés par les pépins physiques, et qu'ils disposent d'une faculté de récupération largement au-dessus de la moyenne. Prions seulement pour que FIFA 12 se montre juste à ce niveau-là. L'autre point soulevé par David Rutter pendant cette mise en bouche concernait les dribbles, qui se montrent encore plus incisifs qu'en 2010. Alors qu'il était facile de casser des reins dans un petit périmètre avec le stick analogique, l'exercice était assez délicat lorsque l'on passait par la croix directionnelle du DualShock 3. Ce n'est plus le cas dorénavant, et sortir un flip flap assassin est un jeu d'enfant. Dans l'ensemble, il n'est même plus nécessaire de combiner avec le stick droit pour perforer les défenses ; l'efficacité des crochets est telle que les défenseurs sont susceptibles d'être mis au supplice à chaque un contre un, ce qui hausse bien évidemment le nombre de situations dangeureuses. Face à des attaquants aussi habiles, la gestion de la défense est vitale pour ne pas rentrer à la maison avec une valise. FIFA 12 introduit une toute nouvelle façon de presser le porteur du ballon qui nécessite non seulement du skill, mais également un sens aigu du timing. Jusqu'à présent, il suffisait de presser Croix/A pour qu'un défenseur aille harceler l'attaquant, et tente de lui chiper le ballon. Ici, il faut d'abord presser Croix/A une première fois pour "cibler" le joueur d'en face, puis, une fois correctement positionné, appuyer sur B/Rond pour faire opposition et tenter de récupérer le cuir. Une manoeuvre qui ne laisse pas la place à la moindre approximation : un tacle dans le vide et on s'expose à un crime derrière.

"Le ballon dans le zig mais il est parti dans le zag"

Cette nouvelle vision de la défense présente deux avantages : le joueur ne peut plus se ruer sur le porteur du ballon sans réfléchir, et les actions offensives deviennent beaucoup moins prévisibles qu'auparavant. En cela, EA Canada souhaite rendre FIFA 12 beaucoup plus naturel que son prédécesseur, moins stéréotypé, plus en phase avec le football moderne qui ne repose pas uniquement sur deux types d'actions. Parmi les autres retouches annoncées par les développeurs figure le Vision Map, qui, là encore, se chargera de limiter les transversales abusives avec un milieu de terrain incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Comprenez par là qu'un Yoann Gourcuff n'aura pas une vision du jeu aussi affûtée que celle d'un Xavi ou d'un Iniesta par exemple, et qu'il ne lui sera donc pas autorisé de faire des passes en profondeur aussi délicieuses que celles des deux phénomènes du Barça. Bien vu. Du coup, chaque équipe est supposée avoir sa propre identité de jeu, ce qui devrait donner lieu à de véritables oppositions de styles. D'ailleurs, le Personality + inauguré l'année dernière, s'appuiera encore plus sur les caractéristiques physiques et techniques des joueurs. Avec un Peter Crouch à la pointe de l'attaque par exemple, l'I.A. cherchera constamment à solliciter son jeu de tête, tandis qu'elle aura tendance à faire circuler le ballon si Lionel Messi ou David Villa sont aux avant-postes. En ce qui concerne la réalisation, il est encore trop tôt pour se prononcer sur FIFA 12, mais la gestuelle des joueurs est toujours aussi criante de réalisme. Les développeurs canadiens se sont attachés à ce que leur comportement sur le terrain gagne en authenticité, mais ont aussi décidé d'épurer quelque peu l'interface du jeu jugée trop lourde. Une chose que l'on n'oubliera pas de vérifier au moment de notre test de FIFA 12, d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, EA Canada dispose encore de suffisamment de temps pour peaufiner ce qui doit l'être, et il est certain qu'après avoir assisté au spectacle de samedi dernier, David Rutter – présent dans les tribunes de Wembley avec quelques-uns de ses proches collaborateurs – ne pouvait pas rêver meilleure source d'inspiration. Enfin, on se demande comment seront traités les arbitres et les gardiens de but ; car certains tacles par derrière non sanctionnés et des performances façon Apoula Edel ont fait grincer quelques dents. Réponse lorsque nous disposerons de la version définitive de FIFA 12, dont la sortie est prévue quelque part en automne.




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