FIFA 09
L'interface de FIFA 09 ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de FIFA 08. Rien de bouleversant donc, pas même le mode "Be a Pro" qui se contente de s'étendre désormais sur quatre saisons, et permet d'accéder à l'équipe nationale pour que le rêve soit complet. C'est déjà ça de pris. D'un point de vue visuel, FIFA 09 pourra faire difficilement mieux que FIFA 08, soyons clairs. Les artistes d'Electronic Arts ont une connaissance de l'ère next gen' plus affûtée que ceux de Konami, et la mise à jour du moteur graphique leur a surtout permis d'ajouter des détails supplémentaires pour un réalisme plus profond. On pense notamment aux tifos dans les tribunes qui tentent d'enflammer l'ambiance, ou bien encore aux traces de crampons que l'on peut distinguer ici et là en fronçant les sourcils. Les stades sont toujours aussi classes, la pelouse toujours aussi consistante, les dribbles toujours aussi saisissants. Au niveau du character design, les développeurs se sont efforcés de fournir des faciès plus respectables que ceux de l'année dernière ; obligé. Si Franck Ribery et Karim Benzema - les parrains de FIFA 09 en France - s'en tirent plutôt bien, on aime aussi William Gallas et sa coiffure très tendance, ou bien encore Wayne Rooney rarement défiguré dans pareille situation. Par contre, Electronic Arts s'est carrément planté sur Samir Nasri, Ze Roberto, ou bien encore Gregory Coupet pour ne citer qu'eux. Un détail pour les néophytes, un désastre pour les connaisseurs qui devront attendre encore de nombreuses années avant que chacun des joueurs de la base de données FIFA, du plus petit club à la plus grande sélection nationale, soit parfaitement modélisé. En parlant des effectifs, il faut savoir que les équipes que nous avions sous les yeux n'étaient pas toutes à jour. Si l'arrivée de Hugo Lloris dans les cages lyonnaises était bel et bien prise en compte, Jérôme Alonzo figurait par contre toujours dans l'équipe parisienne. David Rutter, producteur de FIFA 09 sur Xbox 360 et PlayStation 3, a tenu à préciser que la version définitive du jeu comprendrait tous les transferts du mercato. Heureusement. Même constat pour les stades : toutes les enceintes n'avaient pas fait le voyage jusqu'à Paris, et il faudra patienter jusqu'à la sortie du jeu pour profiter de la liste complète. Cela dit, le Parc des Princes, San Siro, le Velodrome, Old Trafford ou bien encore le Camp Nou étaient déjà prêts à être foulés, et faire résonner les milliers de poumons des supporters.
La main de Dieu ?
FIFA 09 ne s'annonce pas révolutionnaire, c'est vrai, mais le moteur physique du jeu permet désormais à la simulation de football virtuel d'Electronic Arts de combler clairement les lacunes que lui reprochaient jusqu'à présent les aficionados de Pro Evolution Soccer. La gestion des collisions est d'une précision chirurgicale : le moindre choc est susceptible de déséquilibrer le joueur, surtout celui qui tente un passage en force. Les duels aériens, eux, tourneront systématiquement en faveur de celui qui jouera le ballon, ce qui limitera considérablement les actes d'anti-jeu et les coups du postérieur vicieux. Parmi les 250 corrections affichées par FIFA 09, on notera aussi l'attention particulière portée à la jambe d'appui dans les phases offensives. Plus concrètement, l'attaquant ne s'écroulera pas obligatoirement sur la pelouse au moindre tacle adverse, et poursuivra sa course vers les buts s'il en a la capacité. Un élément qui était déjà pris en compte dans Pro Evolution Soccer 2008, c'est vrai, mais de façon plus aléatoire. Indulgent envers les attaquants, FIFA 09 l’est aussi avec les défenseurs en sélectionnant le meilleur pied en fonction de l'angle du tacle. Ce qui devrait éviter d'enfiler les cartons à la vitesse de la lumière, du moins les rouges immédiats. L'animation des joueurs n'est pas nécessairement plus rapide que celle de FIFA 08, et privilégie toujours autant le beau jeu et les actions construites. Rien de bien nouveau sur ce plan, si ce n'est que l’on peut dorénavant se muer en véritable coach, et aiguiser des tactiques dignes des plus grands entraîneurs via l'option "Team Tactics". Les plus audacieux pourront décider d'agresser le porteur du ballon dans sa moitié de terrain, en dressant un premier rideau défensif avec les attaquants. Quant aux plus frileux, ils auront la possibilité de défendre beaucoup plus bas en laissant venir les joueurs s’enfermer dans l’entonnoir, une psychose chez tous les supporters des Bleus depuis un certain France-Roumanie. Que ce soit face à une défense regroupée ou une équipe qui presse haut, il existera toujours une faille que l'on pourra exploiter. Dans le premier cas, une passe en profondeur suffira à déstabiliser la défense, tandis qu'il sera nécessaire de jouer dans un petit périmètre pour contourner une muraille dressée devant les cages. FIFA 09 oblige à construire, à développer du jeu sur toute la largueur du terrain, et c’est un véritable régal de constater qu’Electronic Arts sait parler football. Pour le moment, si l'on devait relever un point sombre au terme de la présentation de FIFA 09, c'est la physique de la balle qui est encore faiblarde par rapport à ce qui se fait chez Pro Evolution Soccer. Elle n'est pas catastrophique non plus, mais force est de constater que les transversales mettent dix plombes à arriver sur le partenaire; de même que les effets lors des frappes ne sont guère convaincants. Bref, Electronic Arts dispose d'encore un peu de temps pour résoudre le problème, la sortie de FIFA 09 étant programmée pour la rentrée prochaine.