Assassin's Creed Unity : Mélenchon maintient ses propos tout en faisant l'éloge du jeu vidéo
Il y a quelques jours, Jean-Luc Mélanchon, le leader du Front de Gauche, avait fait une sortie très remarquée sur le jeu Assassin's Creed Unity qu'il accusait de n'être que propagande. En réalité, la critique émanait d'Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche, qui avait bien expliqué sa position et le biais qu'il voyait dans le trailer du jeu réalisé par Tony Moore et Rob Zombie. Si Corbière avait été très clair dans sa critique, Mélanchon l'était nettement moins, probablement la raison qui l'a poussé a écrire un long billet sur son blog afin de préciser sa pensée.
Le leader du Front de Gauche commence par expliquer qu'à ses yeux, le jeu vidéo est un média comme un autre, et que sa critique porte bel et bien sur le fond du jeu, et non sur la forme.
Et de ce fait, le droit à la critique sur la forme comme sur le fond, loin d’être un mépris est, à l’inverse, une reconnaissance. Pour moi donc, ceux qui m’ont prié de ne pas m’en mêler, s’ils sont sincères, tirent une balle dans le pied de leur propre passion. Pourquoi la critique sur le fond et la forme d’une œuvre serait-elle réservée à certains arts et serait-elle futile pour d’autres ?
Non loin de se livrer à une simple mise au point, le patron de l'Extrême Gauche se lance alors dans une véritable déclaration d'amour au jeu vidéo, méprisé comme tant d'autres arts culturels en leur temps, et en route pour la postérité. Notre homme le compare ainsi aux romans de gare, considérés à l'époque comme de la littérature niaise de bonne femmes avant de devenir le pinnacle du monde de l'écriture qu'il est aujourd'hui.
"J’ai expliqué dans une note sur ce blog il y a déjà quelque temps le rôle qu’a joué dans mon auto-éducation ce que certains appellent avec mépris « la littérature de gare ». C’est de cette façon que j’ai découvert toute la science-fiction et la plupart des auteurs américains qui ont structuré ma manière d’écrire et de représenter les choses vues ou senties. J’attends à présent celui qui viendra m’expliquer que Philip K. Dick n’est pas un génie de la littérature."
On pourrait en tirer un parallèle avec le jeu vidéo car même si le média est relativement jeune, on commence déjà à voir les prémices de la reconnaissance par les élites. Qu'il s'agisse des cartouches Atari détérés dans le désert et vendues à prix d'or, ou bien de la création de sections jeux vidéo dans certains des plus prestigieux musées du monde comme le Museum of Modern Art (MOMA) de New York City.
Cependant, imaginer Melanchon renier ses convictions serait mal connaître le bonhomme, puisque le leader du Front de Gauche persiste et signe dans sa critique du jeu vidéo d'Ubisoft en expliquant que la critique sur le fond tient toujours, puisque la présentation des révolutionnaires dans ce trailer est biaisée selon lui.
"Il suffit de voir le « trailer », écrit par un débile américain, pour comprendre le mal que fait ce genre de scénario à l’image de la France populaire et historique ! Que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et donc de l’égalité en droit de tout être humain, soit présentée comme l’œuvre de brutes sanguinaires et absurdes ne peut-être un hasard ludique. Aux « gamers » je leur dis : cette version de l’Histoire vous manipule. Que ça ne vous empêche pas de jouer ! Au contraire, ça rajoute au jeu. Essayez de repérer les manipulations en cours de route…"