Activision réclame 400 millions $ à EA
Le litige qui oppose Vince Zampella et Jason West, fondateurs du studio Infinity Ward qui avaient été renvoyés par Activision en mars dernier, à l'éditeur américain connaît un nouveau rebondissement. En effet, le groupe de Bobby Kotick accuse à présent les deux protagonistes d'avoir conspiré avec Electronic Arts pour rompre leur contrat, qui courait encore sur deux années. En s'appuyant visiblement sur de nouvelles preuves, Activision affirme que le rapprochement entre les deux parties ne date pas d'hier, et que les discussions auraient commencé en juillet 2009, soit huit mois avant que West et Zampella soient mis à pied. Jeff Brown, Vice-Président Communication chez Electronic Arts, qualifie l'attitude d'Activision de "mesquine" et de totalement "infondée". "En réalité, Activision veut masquer le fait qu'ils n'aient aucune preuve tangible pour justifier leur attaque en justice contre deux salariés qui ont été virés, et qui veulent obtenir leur dû", a-t-il entre autres déclaré. Justement, en ce qui concerne les bonus, Activision indique que les deux ex-dirigeants d'Infinity Ward "s'octroyaient le tiers des primes trimestrielles accordées aux développeurs". Vince Zampella et Jason West auraient alors tout mis sur le dos d'Activision, dans le but de débaucher des membres du studio et de les recruter chez Respawn Entertainment. Mieux, John Riccitiello et John Schappert, respectivement CEO et COO d'Electronic Arts, auraient mené les discussions ; Activision affirme posséder des documents qui le prouvent. "Le 28 août 2009, Electronic Arts a affrété un jet privé pour faire venir West et Zampella à San Francisco, où ils ont participé à une réunion secrète au domicile de John Riccitiello", peut-on lire dans la motion soumise par le premier éditeur mondial.
Celui-ci ajoute que le but de son concurrent était, bien évidemment, de "détruire" Infinity Ward qui, avec Call of Duty, est capable de générer beaucoup plus de recettes que les séries Battlefield et Medal of Honor réunies. Par ailleurs, les deux hommes n'étaient pas très chauds pour collaborer avec Treyarch sur le récent Call of Duty : Black Ops, et auraient tout fait pour leur mettre des bâtons dans les roues. "Le jour où Treyarch a diffusé un trailer pour assurer la promotion d'un nouveau contenu téléchargeable destiné à Call of Duty : World at War, West et Zampella ont dévoilé une nouvelle vidéo de Call of Duty : Modern Warfare 2 dans l'unique but de leur faire de l'ombre", lit-on un peu plus bas. Enfin, on apprend que Seamus Blackley, l'un des géniteurs de la Xbox connu pour avoir également planché sur DirectX chez Microsoft, et aujourd'hui à la tête de la division Jeux de la Creative Artists Agency, aurait contacté Zampella en août 2009 pour lui parler du projet "extraordinaire" que John Riccitiello comptait lancer. Ce sont toutes ces raisons mises bout à bout qui poussent aujourd'hui Activision à réclamer à Electronic Arts 400 millions de dollars de dommages et intérêts. La suite au prochain épisode, sans doute.