X06 > Gears of War
L’argument choc de la Xbox 360 de cette fin d’année ne nous n’a pas snobé au X06. Après s’être laissé approcher à l’E3 dernier via une session multijoueur forte jouissive, ce fut au tour du mode solo de nous dévoiler tout son potentiel de destruction. CliffyB ne nous a pas escroqué, manier le colosse Marcus Fenix est un plaisir de tous les instants. Chronique d’un jeu qui risque de tout balayer sur son passage.
48 jours, ni plus ni moins. Voilà le temps qui nous sépare de l’arrivée de Gears of War sur Xbox 360 en Europe. C’est à la fois long et court. Court parce qu’un mois et demi file généralement à vive allure et long parce que pour la seconde fois depuis son apparition live à l’E3, le titre d’Epic Games est un monstre de technicité et d’efficacité. Et après avoir goûté au jeu, difficile de patienter jusqu’au 17 novembre prochain. Certes, l’effet de surprise n’est plus là mais cette fois-ci au X06, nous avons pu jouer au mode solo de Gears of War et la claque est encore plus méchante.
Avanie sanglante
Rappel des faits. Nous sommes dans un futur lointain et l’Humanité est en guerre avec les Locust, une race extra-terrestre venue s’emparer de Sera (une planète fictive où vivent les Humains) par la force et la violence. Afin d’empêcher cette invasion, l’armée de Sera a décidé de se défendre et d’utiliser elle aussi les armes comme arguments de persuasion. Pour porter ces armes au front, un seul homme semble convenir à la situation : Marcus Fenix. Déchu de ses fonctions pour avoir désobéi aux ordres de ses supérieurs, il est jugé comme traître de guerre et envoyé en prison. Sa présence sur le terrain étant chaudement recommandée, il est aussitôt libéré et rejoint une équipe de 4 soldats surentraînés parmi lesquels il retrouvera Dom Santiago, son ancien compagnon de guerre et ami dans la vie. Tous ensemble, ils grimpent aussitôt dans un hélicoptère pour aller massacrer du Locust.
Que ce soit les cinématiques – réalisées avec le moteur du jeu – ou bien encore les actions lors des affrontements, Gears of War offre une claque technique de tous les instants. Ce n’est pas pour rien s’il est le fer de lance de la seconde génération de jeux sur Xbox 360. La modélisation des personnages, humains comme Locusts, a bénéficié d’un soin tout particulier et les expressions faciales diffèrent en fonction de la situation sur le terrain. ClyffyB, lead-designer du jeu chez Epic Games, nous en a fait la démonstration lors de la présentation privée au X06. Lorsque Marcus s’adosse à un mur juste après une course, on le voit faire une petite grimace, comme si l’action lui avait été douloureuse. Des moments de ce type, Gears of War en regorge, tout comme les petites vannes lancées ici et là lors d’affrontements sanglants. De l'hémoglobine, on en verra couler par hectolitres. Ce n’est pas pour autant de la violence gratuite. En réalité, il s’agit plutôt d’un détail faisant partie intégrante du gameplay. Il permet ainsi au joueur de lui signaler que l’ennemi sur lequel il tire est bien touché par ses balles. Quand on tire sur quelqu’un dans la vraie vie, il saigne. Je ne comprends pas l’absence de sang dans les FPS basés sur la Seconde Guerre Mondiale, c’est une avanie envers ces anciens vétérans qui ont connu cette guerre atroce précise le lead designer de Gears of War. Pour ceux qui n’auraient pas tilté, CliffyB fait référence à la série des Medal of Honor et autres Call of Duty. Mais cette violence qui se dégage de Gears of War n’est pas à prendre au premier degré. Au second plutôt. On le constate lors des parties où réussir à trancher en deux un Locust avec la tronçonneuse engendre un fou-rire assuré.Toujours est-il que cette violence de second degré ne sera accessible qu’à un public averti, 18+ même si l’on se réfère à la recommandation PEGI.
Brutalisant
Bourrin, Gears of War semble l’être à première vue. Mais comme tout un chacun le sait désormais, le titre d’Epic Games est loin d’être un vulagire third person shooter où l’on avance tout en tirant sans la moindre réflexion. D’ailleurs adopter une telle attitude dans le jeu et c’est la mort prématurée assurée. Si les ennemis ne sont pas aussi futés que CliffyB le prétend, il n’en demeure pas moins que leur nombre suffit pour nous faire mordre la poussière assez rapidement. Gears of War apporte donc une touche plus subtile à son gameplay en se basant notamment sur la couverture, ce qui devient rapidement la force du jeu. Se cacher derrière un élément du décor devient donc le leitmotiv de survie dans le jeu. Une fois en position de couverture, les manœuvres sont nombreuses et diverses. On peut alors tirer à l’aveuglette façon kill.switch mais aussi bien se caler pour viser l’ennemi avec précision. En cas de situation délicate, il est possible de faire une roulade sur les côtés ou alors prendre l’ennemi d’assaut en sautant par-dessus l’obstacle. Parfois, il vaut mieux faire appel à ses co-équipiers, pris en charge par le CPU mais qui peuvent également obéir à quelques ordres basiques tels que attaquer, couvrir ou défendre une position. Autrement, nous avons découvert la touche Y, appelé focus point dans le jeu et qui permet d’avoir accès rapidement à un point d’intérêt dans le jeu à l’aide de la caméra qui dirigera le joueur vers ce point précis. Il peut s’agir d’une arme ou des munitions à ramasser où un détail sur le décor jugé important.
Parmi les petits détails qui tuent et qui font la différence à long terme, le rechargement des armes a bénéficié d’une étude approfondie. En effet, afin d’apporter un peu plus de piment dans cette action, les développeurs ont ajouté une petite jauge d’indication qui permet au joueur de situer le degré de réussite du rechargement de son arme. Pour que la recharge de l’arme soit parfaite, il faut respecter un bon timing qui en cas de réussite permet d’obtenir quelques balles supplémentaires à la force de frappe plus importante. A l’inverse, en cas d’échec, Marcus enrayera sa machine et devra patienter quelques secondes avant que son arme ne redevienne fonctionnel. Un petit détail en apparence qui deviendra une référence lors des affrontements musclés avec les Locusts ou lors des parties en multijoueur. Comme si cela ne suffisait pas, Epic Games a également laissé les journalistes essayer le mode co-op pris aussitôt d’assaut par ceux qui préféraient jouer aux jeux vidéo que de profiter de cette merveilleuse soirée post-conférence de presse. Néanmoins, nous avons pu regarder avec attention l’une de ses parties, jouables aussi bien en écran splitté que sur le Live. CliffyB a d’ailleurs souligné qu’un joueur pourra facilement entrer dans une partie quelconque pour jouer en coopération. Le cas échéant, il prendra aussitôt la place de l’un des membres de la squad gérée par le CPU. Déjà bien jouissif en multijoueur, Gears of War est également un monstre de jeu en mode solo. Espérons que sur la longueur, il saura tenir la cadence pour ne pas nous décevoir. Pour cela, il n'y a plus qu'à attendre le 17 novembre prochain pour en avoir le coeur net.