Ubisoft : un appel à la grève dans les studios parisiens suite aux propos d'Yves Guillemot
Ubisoft est en train de vivre sa plus grosse crise économique. Quelques jours après les propos alarmistes d'Yves Guillemot dans le dernier bilan financier du groupe français, un appel à la grève chez Ubisoft Paris a été lancé hier par le syndicat Solidaires Informatique. Dans le communiqué publié juste ici, le PDG d’Ubisoft a déclaré "avoir été surpris par la sous-performance de Mario + Lapins Crétins : Sparks of Hope et Just Dance 2023 dans les dernières semaines de 2022 et début janvier." Des ventes décevantes qui ont un impact direct sur la santé financière du groupe, puisqu'il s'agissait des deux seuls jeux commercialisés en 2022, Ubisoft ayant reporté de nombreux titres à l'année fiscale 2023/2024, sans compter que trois jeux non annoncés ont été annulés également. Conséquence de cette situation, Yves Guillemot, avec l’aval du conseil d’administration, a décidé de prendre des décisions stratégiques et opérationnelles supplémentaires importantes. Le PDG évoque aussi des "attritions naturelles" et "des ajustements organisationnelles", des termes qui n'ont évidemment pas plus aux employés d'Ubisoft qui se dresse face à cette situation inquiétante.
Pour le syndicat Solidaires Informatique, ces "restructurations" sont une manière adoucie d'annoncer des licenciements déguisés, réductions d’effectifs, fermeture discrète des studios, compression salariale, etc. Les employés d’Ubisoft Paris (basés en réalité à Montreuil) sont donc appelés à faire grève le 27 janvier prochain de 14h à 18h, tandis et Solidaires Informatique revendique une augmentaire des salaires immédiate de 10%, revendiquant que le rachat de Tencent de la Guillemot Holdings l'été dernier a permis au patronnat d'engrenger des millions d'euros. Il est aussi demandé une amélioration des conditions de travail, avec mise en place de la semaine de 4 jours, une transparence sur l'évolution des effectifs et une condamnation ferme contre les méthodes managériales abusives. Evidemment, dans le secteur du jeu vidéo, un appel à la grève est perçu comme très impoli, mais la prise de parole d'Yves Guillemot, jugée "catastrophique" par le syndicat, l'oblige à prendre des mesures. Il faut dire que la prise de parole publique du PDG d'Ubisoft était davantage destinée aux marchés financiers qu’aux joueurs, mais ses propos ont été massivement relayés par les médias spécialisées dans le jeu vidéo. Pour l'heure, Yves Guillemot ne s'est exprimé publiquement suite à cette affaire.