The Walking Dead Saison 1 et 2 sur PS4 et Xbox One sur Xbox One
18 20
Même en étant un hardcore gamer pure souche, il est bien difficile de résister aux charmes de The Walking Dead, dont le gameplay simple, voire simpliste, s'adresse pourtant à un public très large. Il faut dire que le jeu fait mouche au niveau de l'écriture et des rapports entre les différents personnages. Loin des jeux de zombies bêtes, méchants et orientés action (qui ont tendance à utiliser les morts-vivants comme prétexte à une intelligence artificielle déficiente) la saga de Telltale Games fleure bon l'intelligence et l'émotion. En faisant habilement passer le gameplay au second plan, elle s'adresse finalement à nous en tant qu'êtres humains plutôt qu'en tant que joueurs. Et ça fait du bien !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de The Walking Dead Saison 1 et Saison 2
- Le style graphique
- Le jeu vidéo au service de l'émotion
- Des personnages marquants
- Un gameplay épuré
- Les sous-titres intégrés dans les versions boîte
- Pas de doublage français
- Pas mal de vrais-faux choix
- Un gameplay trop épuré ?
Initialement basé sur une bande dessinée, l'univers de The Walking Dead est en perpétuelle expansion. Tout d'abord grâce à la série télévisée, qui vient d'entamer sa cinquième saison, mais également à travers les jeux vidéo. On se souvient ainsi du catastrophique The Walking Dead : Survival Instinct d'Activision... même si on préfèrerait l'oublier ! En revanche, la saga de Telltale Games, découpée en plusieurs épisodes et saisons, mérite vraiment qu'on s'y attarde. La resortie des deux premières saisons sur PS4 et Xbox One nous en donne l'occasion.
Tout commence à l'arrière d'une voiture de police où, menotté, Lee Everett a tout le loisir de réfléchir à son sombre et mystérieux passé, ainsi qu'à son triste destin qui semble devoir passer immanquablement par la case prison. Mais, tout représentant de l'ordre qu'il soit, voilà que le conducteur du véhicule heurte de plein fouet une créature décharnée, qu'en d'autres lieux on qualifierait volontiers de zombie. Suite à cet accident, Lee s'évade dans la nature et découvre rapidement que le monde, ou tout au moins l'Amérique, est en proie à une invasion de morts-vivants. Pas de doute, nous sommes bien dans l'univers de The Walking Dead, cette bande dessinée à succès devenue sérié télévisée depuis. Les graphismes proches du cel-shading dont est coutumier le studio Telltale Games siéent d'ailleurs très bien à un jeu issu d'un comics. Cette direction artistique dissimule habilement les éventuelles faiblesses du moteur graphique, et participe pleinement à la réussite de l'aventure. Car nous avons bel et bien affaire à un jeu d'aventures, et non à un bête jeu d'action. Quelques séquences de QTE, qui nous demandent d'appuyer rapidement sur des boutons sous peine de game over, viennent bien ajouter de la tension ici ou là, mais ce gameplay minimaliste reste assez permissif la plupart du temps.
WORLD WAR Z
Les autres actions du joueur consistent essentiellement à se balader dans les décors, à ramasser quelques objets qui serviront à résoudre des énigmes relativment simples, et à discuter avec les nombreux personnages croisés sur la route. Loin d'être anecdotiques, ces séances de dialogues se déroulent en temps limité pour nous empêcher de briser l'immersion en réfléchissant trop, et forgent en réalité les événements à venir, à travers des choix implicites comme explicites. Suite à telle ou telle réplique, tel compagnon vous portera par exemple plus ou moins dans son cœur. De l'autre coté du spectre des décisions possibles se trouvent ces quelques passages où l'on vous demande clairement de sauver ce personnage ou bien celui-là. Que ce soit votre cœur, votre cerveau ou vos réflexes qui parlent, le déroulement futur du jeu s'en trouvera alors bouleversé puisque le héros sacrifié n'apparaîtra plus dans l'aventure, tandis que vous retrouverez dans les épisodes suivants, celui que vous aurez su protéger.
Qu'on se rassure, les sous-titres en français répondent à l'appel ! Cela peut vous sembler une évidence, mais sachez que les versions dématérialisées du jeu n'en disposaient pas jusqu'à récemment.
Si nous avons déjà évoqué le personnage de Lee Everett, qu'on contrôle plus ou moins directement, c'est surtout Clémentine, une fillette que Lee prend rapidement sous son aile, qui marquera les esprits de tous les joueurs succombant aux charmes de The Walking Dead. Face aux hordes de zombies affamés et à la cruauté de l'âme humaine qu'une telle situation ne manque pas de révéler, on ne songe qu'à protéger cette fragile créature à couettes. Et toute la force du jeu est de réussir à opérer un transfert des sentiments du héros vers ceux du joueur. Situations fortes, choix cornéliens et stress imposé par le temps limité ne sont pas étrangers à ce phénomène. Mais la qualité générale de l'écriture y est également pour quelque chose.
MARCHE OU CRÈVE !
Rares sont les dialogues totalement dispensables, puisqu'ils participent quasiment tous à la construction de l'ensemble des personnages, même des plus secondaires, qui héritent par là même d'une forte personnalité. Du coup, on s'attache à certains, on en détestent ou on en méprisent d'autres, et on se pose des questions sur la majorité d'entre eux. Jouent-ils franc-jeu ? Peut-on vraiment leur faire confiance ? Qui doit-on aider en priorité ? L'excellent doublage américain peut aussi être mis au crédit du jeu, même si les plus anglophobes regretteront de ne pas pouvoir profiter des dialogues en VF. Qu'on se rassure, les sous-titres en français répondent à l'appel ! Cela peut vous sembler une évidence, mais sachez que les versions dématérialisées du jeu n'en disposaient pas jusqu'à récemment. Un défaut de moins pour une aventure qui n'en comptait déjà pas beaucoup ! Reste évidemment le problème des vrais-faux choix, le jeu nous demandant régulièrement de prendre des décisions (en termes d'action comme de dialogues) dont l'issue est habilement tournée de manière à convenir en réalité à plusieurs possibilités présentées, voire à toutes. Un tour de passe-passe qu'on accepte bien volontiers, d'autant plus qu'on ne le découvre généralement qu'en testant d'autres choix lors d'une seconde partie ou d'une recharge de sauvegarde motivée par la curiosité. Cerise sur le gâteau, chaque fin d'épisode est l'occasion d'un récapitulatif des choix effectués, mis en comparaison avec ceux des joueurs du monde entier. Une bonne idée de plus pour un jeu dont la formule ne manque jamais d'efficacité !