Test The Surge 2 : le Dark Souls futuriste est de retour sur Xbox One
16 20
- Un système de combat très riche
- Un level design ingénieux
- Plus de boss que dans le premier volet
- Dés décors plus variés
- Une difficulté élevée...
- ...qui rebutera certains joueurs
- Le scénario passe au second plan
- La caméra pas toujours au top
- Des graphismes pas vraiment à la page
- Et un héros muet de plus, un !
Certains s'en réjouiront peut-être, mais la conséquence la plus remarquable de cette liberté est plutôt négative : nous avons affaire à un protagoniste incapable de sortir la moindre ligne de dialogue, et qui perd donc directement plusieurs points de charisme.
Après s'être réveillé dans le bloc médical d'une prison, notre héros part à la découverte de Jericho City, une ville semi-ouverte qui abrite différentes factions et, surtout, différents quartiers. Alors que l'intégralité du premier jeu se déroulait dans un unique complexe industriel, on voit cette fois un peu plus de pays. Les environnements urbains restent tout de même la norme, mais le parc Gideon's Rock vient par exemple apporter un peu plus de verdure. Le plus intéressant reste la qualité générale du level design qui, dans la grande tradition des Souls, n'hésite pas à multiplier les raccourcis cachés, que l'on finit par débloquer sans même s'en rendre compte. L'abondance de ces "chemins-retours" facilite grandement l'exploration et rend même le système de voyage rapide, que l'on débloque d'ailleurs tard dans le jeu, quasiment inutile. Les différentes zones sont intelligemment connectées les unes aux autres, et les raccourcis permettent d'éviter facilement certaines zones devenues obsolètes, ce qui s'avère salutaire dans un jeu où les ennemis réapparaissent régulièrement.
LE JEU QUI NOUS EN REMET UNE TRANCHE
Le point de fort de l'aventure reste tout de même le système de combat qui, s'il reste globalement très "lourd" puisque nous avons affaire à un Souls-like, se veut quand même un peu plus rapide que celui du précédent épisode. On a d'ailleurs tout intérêt à être offensif, puisque les batteries qui permettent de nous redonner de la santé et d'infliger des démembrements se rechargent au fil des coups donnés. Plus stratégiques et riches que jamais, les combats nous demandent de gérer à la fois ces batteries, l'endurance, différentes armes, les coups horizontaux et verticaux, les combos et même des parades et contre-attaques. Directionnelles et demandant une grande précision temporelle, ces parades ne sont pas forcément simples à placer. Mais lorsqu'on réussit, le plaisir n'en est que plus grand. Naturellement, The Surge 2 reprend le système de ciblage (tête, bras gauche, bras droit, tronc, jambe gauche, jambe droite) et de démembrement du premier volet.
Il sert le spectacle grâce à quelques effets bien gores, mais il enrichit surtout la stratégie générale puisqu'on tapera plus fort en choisissant de cibler une partie dénudée de l'adversaire, alors qu'on pourra récupérer de l'équipement ou des plans en se concentrant sur une zone protégée. Ce même principe de gestion du risque s'applique au fait de pouvoir perdre nos "pièces détachées" en cas de mort, et au fait de pouvoir éventuellement aller les récupérer sur notre cadavre. Les adeptes des Souls connaissent bien le principe. Ces pièces détachées permettent notamment d'augmenter la puissance du noyau de l'exosquelette, et donc de mieux s'équiper en armes, armures et implants. Le jeu permet d'ailleurs de sauvegarder jusqu'à trois configurations d'équipement différentes, afin de pouvoir en changer rapidement et s'adapter ainsi au mieux à l'ennemi du moment. La présence de drones fort pratiques pour éliminer ou paralyser les ennemis les plus faibles et d'un système de craft complet viennent compléter la panoplie du parfait combattant.
ET SOUDAIN, SURGE 2 FACE AU VENT…
Lors du test de The Surge, nous regrettions le faible nombre de boss à affronter. Les développeurs avaient manifestement conscience de ce défaut, puisque l'on passe de cinq boss dans le premier volet à dix dans le second. Comme il se doit, ces adversaires spéciaux demandent beaucoup de patience. Sachant que foncer bêtement dans le tas est déjà une mauvaise idée en ce qui concerne les ennemis standards, dans le cas des boss il est absolument vital de prendre le temps d'étudier les schémas d'attaque et de bien réfléchir à chacun de nos mouvements. Plus de boss, plus d'environnements différents, plus d'équipement… The Surge 2 est clairement plus varié que son prédécesseur. Il se dote même de composantes sociales qui viennent compenser l'absence de tout mode multijoueurs. On peut par exemple s'équiper d'un drone dédié aux graffitis, et ainsi laisser des indications aux autres joueurs en ce qui concerne l'emplacement des ennemis, des pièges ou des coffres. Ou encore cacher une représentation holographique de notre personnage dans les décors, afin de gagner des récompenses si aucun autre joueur ne la trouve dans sa propre partie. Ces petites fonctionnalités online et asymétriques ne révolutionnent pas l'expérience de jeu mais sont toujours bonnes à prendre.
The Surge 2, c'est The Surge mais en mieux ! Ce constat n'a évidemment rien d'extraordinaire, mais il aura au moins le mérite de rassurer les amateurs du premier épisode et des Souls-like en général.
Même constat en ce qui concerne la présence d'un mode New Game + sympathique, qui augmente le niveau des ennemis et des récompenses. En ce qui concerne la durée de vie initiale, sachez qu'il vous faudra environ vingt-cinq heures (et un grand nombre de morts...) pour voir le bout de l'aventure. The Surge 2 est donc incontestablement un bon Souls-like, mais il n'est pas parfait pour autant. Ainsi, malgré la présence de nombreux PNJ et quêtes secondaires, le scénario a tendance à passer au second plan, notamment parce qu'il est distillé en grande partie à travers des enregistrements audios. Et techniquement, il y a plusieurs choses à reprocher au jeu. Le placement de la caméra est par exemple loin d'être idéal dans les lieux les plus exigus et contre les boss. Quant aux graphismes, ils évoquent plus un jeu de 2015 que de 2019. Les couleurs paraissent souvent trop délavées, l'aliasing est bien présent, on ressent une impression générale de flou, et certaines textures manquent cruellement de détails. Bref, on ne jouera pas à The Surge 2 pour ses qualités esthétiques, mais pour la puissance de ses combats et sa difficulté impitoyable.