The Last of Us Épisode 4 : un Joel cruel et sans pitié, notre analyse et comparaison avec le jeu vidéo
C’est désormais devenu un rituel, comme tous les dimanches soirs, ou plutôt lundi matin très très tôt, on se donne rendez-vous sur Jeuxactu, pour faire un débrief et une analyse complète du dernier épisode de la série de HBO : The Last of Us. Cet épisode 4 est particulièrement attendu, surtout après la polémique générée par le précédent épisode que beaucoup de personnes n'ont pas apprécié... Allez, trêve de mondanités, place à notre décryptage de cet épisode numéro 4.
Comme nous l'avions anticipé il y a un mois au moment de la sortie de notre vidéo-critique de la saison entière (soit des 9 épisodes), l'épisode 3 de The Last of Us a fait couler beaucoup d’encre. À tel point que l’épisode a été review-bombé sur des sites tels que IMDB ou Metacritic, en raison de cette histoire centrée sur la relation homosexuelle entre Bill et Franck. À tous les choqués, les intolérants et ceux qui ne savaient pas que cette homosexualité existait déjà dans le jeu vidéo de 2013, vous allez sans doute adorer l’épisode 4. Car ce dernier reprend une routine plus classique, avec tous les ingrédients qui vont vous permettre de revenir sur l’histoire centrée entre Joel et Ellie. Par contre, on préfère vous prévenir par avance, la série va aussi explorer l’homosexualité d’Ellie, puisque comme vous le savez via les trailers, le DLC "Left Behind" est traité également dans le show de HBO. Mais revenons à nos moutons et à cet épisode 4 qui a été réalisé par Jeremy Webb, qui a également mise en scène l’Episode 5 et on comprend pourquoi compte-tenu du cliffhanger de fin. Un épisode 4 qui ne dure que « 45 min » (les guillemets sont importants) et qui pourrait être considéré comme étant un épisode de transition, plus posé, mais il s’agit en réalité d’un épisode très important. Parce qu’il permet d’explorer un peu plus la relation entre Joel et Ellie, une relation encore un peu conflictuelle, les deux personnages ne se faisant pas encore super confiance mutuellement. Même si c’est du côté de Joel que ça coince le plus, mais dans cet épisode 4, ça va se détendre. Notre duo va apprendre à mieux se connaître, sans doute aussi parce que la route se fait désormais à voiture, de manière plus calme et moins dans le stress.
Et cette relation "parent/enfant", "papa/fille" va se développer avec des moments de joie, de déconne également mais aussi d’apprentissage. On voit Joel expliquer à Ellie comment fonctionne le système de syphon pour gratter du carburant, lui fait découvrir le café et son odeur marqué et son goût amer, lui apprendre à manier correctement un pistolet, pendant qu'Ellie essaie de faire la lecture à Joel à deux reprises. La première avec son bouquin qu’elle garde avec elle et la deuxième fois, quand elle tombe sur un magazine porno que Bill a laissé dans sa voiture. Une scène complètement videogame accurate, jusque dans la couverture du mag et des dialogues. Les fans du jeu vidéo vont évidemment apprécier. Cet épisode 4 est aussi l’occasion d’apprécier à nouveau les effets visuels, avec un monde post-apo ultra crédible. On avait pu le découvrir dans l’épisode 2 avec nos personnages qui étaient à pied, cette fois-ci, c’est en voiture et avec des plans aériens qu’on va voir ce pays ravagé par la solitude, le silence et la nature qui a repris ses droits. Ce processus de road trip est d’ailleurs appuyé par la musique de Hank Williams intégrée directement dans le script de la série, de cet épisode 4, puisque c’est Ellie qui trouve une K7 du chanteur. C’est d’ailleurs le même morceau que dans le jeu vidéo qui est joué, le fameux Alone and Forsaken.
Mais le principal intérêt de cet épisode 4, c’est l’introduction d’une espèce de milice, ou plutôt un mouvement révolutionnaire inédit au jeu vidéo et qui est menée par l’impitoyable Kathleen, jouée par Melanie Linskey, peu connue du grand public et qui a essentiellement joué dans des séries-télé. Une femme au physique presque angélique, avec un visage rond, avec un côté très maternel également, qui tranche radicalement avec ce qu’elle est réellement, à savoir un personnage à la personnalité froide, sans pitié et capable d’exécuter les gens sur un simple coup de tête. Comme ce vieil homme à qui elle essaie de soutirer des informations concernant Henry. Kathleen est d’ailleurs accompagné d’un homme, toujours bien armé, plutôt grand et surtout avec une grande barbe qui n’est autre que le comédien Jeffery Pierce, qui jouait Tommy, le petit frère de Joel, dans le jeu vidéo The Last of Us. Lui aussi a réussi à décrocher un rôle dans la série, mais aux antipodes de son rôle de Tommy, puisqu’il joue un antagoniste cette fois-ci, à l’image de Troy Baker qui joue Joel dans le jeu vidéo, mais qui a un rôle de méchant qu’on découvrira un peu plus tard dans la série. Je ne vous en dis pas plus, les trailers ont déjà donné quelques indices.
Mais ce qu’on retiendra de cet épisode 4, c’est l’embuscade en pleine ville par des hommes de cette milice qui renvoie à une scène du jeu vidéo, quasiment à l’identique. Une séquence très importante, parce qu’elle permet de rappeler qui est Joel, de le remettre au centre de cette histoire post-apo où il a vécu des choses terribles, mais aussi fait des choses atroces. D’ailleurs, ça serait pas mal qu’on explore le passé de Joel, les 20 ans entre le début de la pandémie de cordyceps jusqu’à l’arrivée de Ellie. Il a dû faire des trucs assez sales le Joel. Et donc, cette scène nous permet de rappeler ce dont il est capable, à savoir achever un jeune adulte sans la moindre pitié. Une scène forte en émotions, où l’on parvient une fois encore à percevoir la haine dans le jeu et le regard de Pedro Pascal, tandis que Ellie / Bella Ramsey nous transmet la peur. Autant dans le premier épisode elle avait aimé quand Joel avait tabassé le militaire au sol, autant là, elle est carrément flipper de la situation. Et ce qui est pire, c’est que Joel achève le gamin au couteau, ce qui est encore plus atroce qu’avec un gun je trouve. Le fait aussi qu’il demande à Ellie de retourner la pièce à côté augmenter le côté glauque de l’attitude de Joel. Il va faire un truc atroce et il le sait.
La scène de gunfight est elle aussi très aussie, car elle fait pas mal écho au gameplay du jeu vidéo, avec des ennemis qu’on voit en second plan, en mouvement, en train de se parler, mais aussi de se checker. Ça renvoie pas mal à l’IA des ennemis dans The Last of Us 2, avec cette part d’humanité qui est insufflé à ces ennemis qui ne sont pas juste des mecs lambda à abattre. Voir ce jeune adulte supplier Ellie de ne pas le tuer, tout en paniquant avec sa blessure, ça rend la scène encore plus tragique et montre à quel point Joel n’est pas un homme tendre, ni que le monde dans lequel ils évoluent tous engendrent violence et haine. Soit tu tues, soit c’est toi qui finis les 4 fers en l’air… D’ailleurs, c’est en voyant le cadavre de ce jeune homme que Kathleen père un plomb et met une balle au vieux docteur dans sa cellule. C’est pour toutes ces thématiques que cet épisode 4 est un épisode encore très réussi, qui continue à étendre l’univers, intègre de nouveaux personnages, retranscrit la violence qu’était le jeu vidéo, en les respectant au plus haut point. Bref, encore un très bon épisode qui se termine d’ailleurs avec un énorme cliffhanger, l’arrivée de Henry et Sam, deux personnages importants de cette histoire. Ceux qui connaissent le jeu vidéo savent, les autres vont être choqués.