TGS 10 > El Shaddai

Autant jouer franc jeu dès le départ : El Shaddai : Ascension of the Metatron divise déjà l'opinion de la presse vidéoludique. Entre ceux qui s'attendaient à beaucoup mieux, et ceux qui sont déjà sous le charme de l'univers et de la direction artistique du titre, il y a de quoi être invité à Levallois pour débattre. Le point sur lequel tout le monde est d'accord en tout cas, c'est que le scénario d'El Shaddai : Ascension of the Metatron s'inspire du fameux Livre d'Hénoch et raconte l'histoire d'Enoch - notez la nuance orthographique -, un envoyé des Dieux, qui va devoir s'occuper des anges déchus décidés à semer le chaos sur Terre. Pour y parvenir, le héros sera épaulé par Lucifer qui, lorsque l'aventure débute, n'a pas encore été renvoyé du royaume céleste par le Créateur pour l'avoir défié. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Takeyasu et ses équipes marchent sur des oeufs en s'appuyant sur des écrits religieux. On ne sait pas s'ils ont l'expertise nécessaire pour tisser une histoire tout autour du Livre d'Hénoch, mais il sera intéressant de voir comment les événements évolueront au fil de l'aventure, d'autant plus que Lucifer sera amené à un moment donné à changer de camp. Quoi qu'il en soit, El Shaddai est doté d'une réalisation qui décontenance au départ, avant de finir par séduire. Pour éviter l'effet copier-coller avec Okami, les développeurs du jeu se sont efforcés d'exploiter le cel-shading d'une manière totalement différente. Autant le titre de Capcom donne l'impression d'évoluer dans un véritable tableau avec des coups de pinceau quasi palpables, autant El Shaddai : Ascension of the Metatron adopte un style beaucoup plus épuré que l'on adore déjà. On a quand même relevé un certain déséquilibre artistique entre les niveaux que nous avons pu visiter, mais on ne peut pas reprocher à Sawaki Takeyasu de ne pas prendre de risques.

Si le jeu d'Ignition Entertainment nous a envoûtés avec sa réalisation qui flirte parfois avec le sublime, on reste par contre plus prudent en ce qui concerne toute la partie technique d'El Shaddai : Ascension of the Metatron qui reste perfectible."

El Shaddai multiplie les effets de lumière à la perfection - surtout dans le troisième level - et propose des environnements dans lesquels on aimerait se perdre. On pourra toujours reprocher à certains décors d'être un peu beaucoup vides, mais c'est totalement assumé. Si la modélisation d'Enoch est impeccable, et son animation fluide, on regrette en revanche que les ennemis n'aient pas fait l'objet de la même attention. Non pas qu'ils soient laids comme des poux, mais on aurait apprécié un coup de crayon plus convaincant à ce niveau-là. Toujours est-il que l'on espère que la version définitive d'El Shaddai fera le grand écart graphique d'un niveau à l'autre, comme c'était déjà le cas dans la démo que nous avons pu essayer. Passer d'un lieu glacial à une zone où se succèdent des vagues en papier recyclable, sans oublier les vitraux en background qui claquent la rétine, c'est assez grisant. En termes de gameplay, le titre se divise en deux parties si l'on peut dire. La première concerne les phases de combats qui se déroulaient à travers une vue à la troisième personne type God of War, avec un Enoch capable d'exécuter des enchaînements en combinant les boutons. Il ne fallait pas forcer son talent pour venir à bout des ennemis à vrai dire ; les développeurs avaient d'ailleurs précisé au moment de l'annonce que El Shaddai : Ascension of the Metatron serait accessible à tous les joueurs, aussi bien aux novices qu'aux confirmés. On comprend mieux. Cela dit, le jeu possède quelques petites subtilités qu'il faudra certainement utiliser lorsque les affrontements deviendront un peu plus tendus. On pense notamment aux contre-attaques toujours aussi efficaces, mais également à la possibilité de chiper l'arme de son adversaire.