Test Zoo Tycoon sur Xbox One sur Xbox One

Lorsqu'une nouvelle génération de consoles voit le jour, il est toujours tentant de s'attarder un peu plus que d'habitude sur l'aspect technique des titres de lancement. Si cela se justifie pleinement pour Ryse : Son of Rome ou Dead Rising 3, Zoo Tycoon peut légitimement échapper à cette inquisition. En effet, non seulement le jeu sort également sur Xbox 360, mais il s'agit en plus d'un titre grand public, qui ne recherche pas la prouesse technologique. Ainsi, les graphismes, le design et la musique bon enfant font penser aux Sims et cherchent donc à viser un public familial plutôt qu'à impressionner les foules. Ici, la puissance de la Xbox One est surtout mise à profit pour afficher des animaux "propres" et détaillés. Qu'il s'agisse des plis sur la peau des éléphants ou de la fourrure des bêtes à poils, le résultat est plutôt plaisant. Pas de quoi sauter au plafond non plus, mais ça fait clairement le job ! D'autant plus que chaque animal du zoo peut être observé de près, grâce à une caméra dédiée qui le suit dans ses déplacements. Mais la plupart du temps, le joueur utilisera plutôt la vue à la troisième personne et la vue créateur. La première permet de diriger notre avatar dans le zoo comme on le ferait dans la réalité, à une vitesse agréable car bien réglée (ni trop lente, ni trop rapide). De plus, il est possible d'appeler une voiturette pour aller plus vite, effectuer quelques dérapages, ou même foncer sur les visiteurs qui s'écarteront toujours au bon et dernier moment. Mais pour plus d'efficacité, le mieux est encore de passer en vue créateur. Le jeu y est affiché depuis une caméra aérienne, et la manette sert alors à déplacer un curseur. On peut ainsi facilement construire, supprimer ou déplacer les différentes sections du zoo, chacune d'entre elles pouvant prendre la forme d'un enclos, d'une installation dédiée aux visiteurs ou d'un bâtiment administratif. Par ailleurs, lorsqu'on retourne à la vue à la troisième personne, notre avatar se voit téléporté à l'emplacement actuel du curseur. En alternant entre la vue TPS et la vue créateur, on peut donc très rapidement se rendre d'un bout à l'autre du parc.

HAKUNA MATATA

D'une manière générale, l'interface est plutôt bien fichue et facilement compréhensible. Développer un jeu de gestion pour consoles n'est jamais simple, et il faut avouer qu'ici on trouve rapidement ses marques. En contrepartie, on passe beaucoup de temps à faire des allers et retours dans des menus correctement organisés, certes, mais un peu trop nombreux. Car il y a finalement pas mal de choses à gérer dans ce Zoo Tycoon, aussi bien du côté des animaux que des visiteurs. Il faut s'occuper du bien-être, de la faim, de la propreté, de l'habitat et du besoin de compagnie des premiers. Quant aux seconds, leurs revendications sont réparties en sept catégories (bien-être, nourriture et boissons, propreté, divertissement, toilettes, décor, diversité des animaux). Ajoutez à cela la gestion du personnel (soigneurs, agents d'entretien et spécialistes de la reproduction), les questions financières (rentrées et sorties d'argent, prix du ticket, campagnes publicitaires...), le développement d'un arbre de recherche qui apporte différents bonus, ainsi que la possibilité de faire se reproduire les animaux et même de les réintroduire dans la nature. De quoi effrayer les joueurs les plus jeunes ou occasionnels ? Non, car ils peuvent se rabattre sur le mode libre, où les questions d'argent ne sont pas prises en compte. Le mode défi permet quant à lui de démarrer une partie avec un terrain nu et un budget restreint, et se destine donc plutôt aux joueurs chevronnés. Enfin, le mode campagne convient à tous. Il regroupe vingt scénarii mettant en scène des zoos pré-existants et nous demandant ici d'améliorer le bien être des animaux, ou là de rétablir la situation financière. Un bon moyen de prendre en main les différentes fonctionnalités du jeu, qui propose en plus dix toutes petites misions de didacticiel.

Le studio Frontier Development a clairement positionné Zoo Tycoon à mi-chemin entre Kinectimals et Rollercoaster Tycoon, deux autres de leur productions."

Les développeurs ont très clairement cherché à ratisser large, et à proposer un jeu pouvant convenir à tout le monde. Le but est atteint, mais convenir à tous ne veut pas dire convenir parfaitement à tous ! Des compromis ont été faits sur la construction des zoos, et c'est ici que le bât blesse pour les joueurs chevronnés. Il est impossible de tracer précisément des routes, de vraiment personnaliser la taille des installations ou encore de choisir exactement l'emplacement des objets dans les enclos. Autrement dit, pas question de fignoler son zoo aux petits oignons ! La construction générale du parc se résume à placer de gros blocs prédéfinis (centre de reproduction, enclos moyen de savane, grand enclos de forêt tropicale...) tandis que la personnalisation de ces derniers s'effectue en installant différents objets (station de nourrissage des animaux, banc pour les client du fast-food...) à des emplacements internes également prédéfinis. Ce manque de liberté est clairement frustrant pour les habitués des jeux de gestion, même s'il a le mérite de simplifier la tâche des joueurs occasionnels. Par ailleurs, les uns comme les autres s'amuseront quelques temps avec les fonctionnalités Kinect, mais finiront rapidement par les abandonner. Donner une banane à un éléphant en tendant une paume devant la caméra, ou bien diriger un jeu d'eau en bougeant les mains, est certes amusant. Mais à la longue, c'est surtout fatiguant et moins rapide que d'utiliser la manette. Quant au fait de grimacer devant des singes et les voir reproduire nos gestes, c'est très bien pour amuser deux minutes des enfants, mais ça ne va guère plus loin. Le studio Frontier Development a clairement positionné Zoo Tycoon à mi-chemin entre Kinectimals et Rollercoaster Tycoon, deux autres de leur productions. Et au final, si tout le monde pourra y trouver son compte, personne ne considérera le jeu comme un incontournable.