Test WWE 2K20 : le jeu balancé par-dessus la troisième corde ? sur PC
8 20
- Un roster massif de catcheurs-catcheuses
- Un contenu de jeu toujours aussi maousse costaud
- L’introduction d’une catcheuse dans le mode Carrière
- Une réalisation technique beaucoup trop buggée, malgré les patchs
- Graphiquement indigent, avec une modélisation parfois ratée
- Une Carrière assez soporifique
- Une jouabilité bancale donc pas du tout appréciable
- Des VC, encore et toujours des VC
Au moment d’écrire ces lignes, de nombreux bugs ont été corrigés, et les pires gags recensés par nos confrères et la plupart des joueurs ont en grande partie disparu. Mais il serait beaucoup trop utopique – et pas franc du tout, finalement – d’évoquer WWE 2K20 dans sa globalité sans s’attarder sur les (trop) nombreuses lacunes techniques dont souffre cette version 2020. Car c’est bien là le talon d’Achille du jeu qui aurait probablement mérité de voir sa sortie dans les bacs être repoussée. WWE 2K20 est techniquement inabouti, et les raisons de ce couac retentissant sont nombreuses. Le changement de studio – les anciennes versions étaient entre les mains des Japonais de Yuke’s – en est assurément une. Habitué à travailler sur NBA 2K, Visual Concepts s’est retrouvé avec cet imposant bébé sur les bras et un moteur datant de Mathusalem, avec les conséquences que bon nombre d’entre vous ont pu voir ici et là sur le net. Cheveux décollés de la tête des catcheurs, éléments du décor fusionnant avec les catcheurs, prises dans le vent, catcheurs pris d’immobilisme, ou encore cascades totalement lunaires ; la Toile a pu se nourrir ces dernières semaines d’un florilège de ratés techniques aussi risibles que navrants.
PAS SOLIDE COMME THE ROCK
Vous l’aurez compris, le moteur de WWE 2K20 est en fin de vie, et malgré les correctifs apportés par l’éditeur, le résultat final est loin d’être satisfaisant. Si on reconnaît la plupart des stars du catch, leur cinématique d’entrée trahit d’emblée leur difficulté à se mouvoir correctement dans l’espace et leur propension à saccader à chaque changement de direction. Le rendu est encore plus éprouvant sur le ring, avec une hitbox douteuse et des temps de latence longs comme un jour de grève entre la demande d’une prise et son exécution – on ne parlera même pas des temps de chargement, beaucoup trop longs mais pas dépaysants pour les habitués de NBA 2K. Problématique pour un titre qui joue la carte de la diversité en matière de coups et d’interaction avec le décor, que ce soit sur et autour du ring. Embêtant, aussi, lorsqu’on doit placer efficacement un contre – ce qui demande un timing bien précis – se sortir d’une prise de soumission, ou encore se relever après un tombé. Et pour ne rien arranger à cela, les combats sont dans l’ensemble inégaux…et trop longs. L’I.A. peut vouloir en finir très vite sur le ring – avec des catcheurs propices à contrer TOUS vos coups, ce qui rend le duel un brin cheaté tout de même – comme préférer prendre son temps. Dans ce deuxième cas de figure, le combat peut durer des plombes. Inutile de vous faire un dessin lorsqu’une prise finale ne passe pas – sacré latence, sacré problème technique – et qu’en contre-partie, vous finissez au sol sur un tombé lapidaire. Damned.Vous l’aurez compris, le moteur de WWE 2K20 est en fin de vie, et malgré les correctifs apportés par l’éditeur, le résultat final est loin d’être satisfaisant.
WWE 2K20 est frustrant au possible et n'est surtout pas à mettre entre les mains de néophytes. Pas de mode entraînement, pas de tutoriel, des explications pas toujours claires, et des tips sans fin et pas ordonnés lors des temps de chargement. On est d’autant plus blasé que le jeu reprend le contenu proposé dans le volet précédent. Combat en cage, valise d’argent à décrocher, dernier debout sur le ring, combat à 4 et plus ; tout y est. L’expérience solo, à défaut d’être chamboulée, est tout aussi riche. Outre les Tours 2K – des combats à thème mêlant des superstars de la discipline, Roman Reigns en particulier dans cet opus - on retrouve le mode Showcase qui met cette fois à l’honneur les Four Horsewomen, à savoir Charlotte Flair, Sasha Banks, Becky Lynch et Bailey. Chacune d'elles retrace son histoire et son ascension à travers des joutes dédiées. Là encore, si les vidéos les introduisant IRL sont appréciables, elles ont du mal à faire oublier leur pauvre modélisation ingame, d’une laideur assez affligeante. La campagne solo permet aussi d’épouser la carrière d’un ou de deux catcheurs de son choix et de ses vœux. Soucieux de s’ouvrir encore un peu plus au catch féminin, WWE 2K20 fait la part belle à ses dames ; outre les Four Horsewomen dans le mode Showcase, le jeu impose la création d’un avatar féminin en plus de votre modèle masculin.
Vos deux créations (Red et Tre), qui démarrent leurs tribulations à la fac, vont tenter de se serrer les coudes pour atteindre les sommets de la WWE. Soyons francs, leur carrière est peu réjouissante et comporte des passages franchement inutiles – la scène de la cantine, un all-must de ce que l’on pouvait s’épargner – sans parler des temps de chargement beaucoup trop longs (on y revient) et des répliques pas plus abouties qu’un bon vieux soap sud-américain. D'ailleurs, mention spéciale à Tre et ses fins de phrases absolument infâmes, car à chaque fois teintées d’un humour on ne peut plus faiblard. Et dites-vous qu’avec 18 chapitres au programme et près de 270 cinématiques dédiées, il y aura de quoi critiquer, notamment en repensant à l’aventure de WWE 2K19 beaucoup mieux fichue et intéressante sur la durée. Là encore, le constat est dommageable au vu de la personnalisation très complète proposée au joueur pour son avatar, de sa tenue de combat à la couleur de sa barbe. Pour le reste, à savoir les provocations envers ses adversaires ou pour exciter la foule, il faudra passer par la fameuse case VC qui pas étrangère aux joueurs de NBA 2K. Elle est moins onéreuse que dans la simulation de basket mais bien présente dans WWE 2K20, notamment pour ce qui est de l’obtention des catcheurs historiques de la firme comme Bret Hart, Sting, Undertaker ou encore Shawn Michaels. Au total, on se retrouve avec pas moins de 186 catcheurs-catcheuses répartis selon leur style et leur poids.
Si leurs coups signatures sont bien présents, et si on reconnaît sans peine les caractéristiques des uns et des autres (technique et agilité pour certains, force et endurance pour les autres), cela ne se traduit pas toujours non plus manette en main, la faute encore à cette technique mal optimisée.
Si leurs coups signatures sont bien présents, et si on reconnaît sans peine les caractéristiques des uns et des autres (technique et agilité pour certains, force et endurance pour les autres), cela ne se traduit pas toujours non plus manette en main, la faute encore à cette technique mal optimisée. Histoire de faire passer les nombreuses pilules de cet opus à oublier définitivement, Take Two – qui n’a pas eu l’envie/le courage de repousser la date de sortie de WWE 2K20 malgré les nombreux problèmes remontés lors des différentes présentations – fait comme si de rien n'était avec quatre DLC, dont deux sont déjà disponibles (Bump in the night et Wasteland Wanderers). Les deux autres (Southpawn Regional Wrestling et Empire of Tomorrow) débarqueront dans le courant de cette année. Pas sûr que cela fasse remonter WWE 2K20 en tête des charts.