WWE 2K20 : on y a joué, le spectacle est-il toujours au rendez-vous ?
Discipline ultra-vénérée à travers le monde, le catch a droit, chaque année, à son traditionnel WWE 2K. Un immanquable rendez-vous pour tous les fans qui, cette fois-ci, occasionne un changement de taille : cette mouture 2020 est effectivement entièrement développée par Visuel Concepts, reprenant le flambeau auprès de Yuke’s qui s’était tenu, tout ce temps, à confectionner les différents opus. Un premier pas important pour fonder l’avenir de la saga qui, depuis quelque temps, commence à tourner en rond sérieusement. WWE 2K20 est-il donc l’épisode du renouveau tant espéré, bénéficiant du talent reconnu de ses nouveaux développeurs ? Le temps d’une journée, nous sommes allés à Londres poser quelques german suplex bien sentis : premier verdict en attendant l’arrivée du jeu final le 5 novembre prochain.
En réalité, Visual Concepts n’est pas tout à fait nouveau dans l’équation WWE : si Yuke’s officiait bien en tant que studio principal auparavant, la firme américaine, à qui l’on doit aussi les excellents NBA 2K, filait déjà un coup de main aux développeurs japonais sur l’écriture, les animations et la partie sonore. Pour une raison qui n’est pas encore très claire (même si l’on a déjà notre petite idée sur la question), Visual Concepts a donc entièrement hérité de la franchise et en fabriquera tous les prochains volets. D’avance, WWE 2K20 nous est présenté comme les bases du futur de la saga, qui devrait toutefois prendre réellement son envol lors de la nouvelle génération – du moins, on imagine. Pour le moment, cette nouvelle itération semble encore bien timide sur les innovations, préférant se concentrer sur son atout majeur : un contenu gargantuesque à faire trembler tous les amateurs de wrestling.
TOUT EN MUSCLES
Déjà exquis auparavant, le casting de WWE 2K20 se voit encore plus approfondi avec plus de deux cents bonhommes mis à disposition. Beaucoup de superstars, bien sûr, mais aussi des personnalités des ligues inférieures, moins connues, afin de faire gonfler les scores de façon légitime. D’AJ Styles à Undertaker en passant par Ronda Rousey ou les deux égéries de cette année, Becky Lynch et Roman Reign, le choix est monstrueusement vaste et c’est incontestablement l’une de ses forces majeures. Tous disposent de moves signature qui viennent souligner la passion et l’authenticité des développeurs : néanmoins, force est de constater que le tout n’a pas beaucoup évolué, voire quasiment pas. Visual Concepts affirme toutefois se concentrer d’avantage sur la narration avec le mode maCARRIÈRE qui disposera carrément de 270 cutscenes, 2 700 lignes de dialogue et 18 chapitres qui s’étaleront sur une centaine de matchs. C’est beaucoup, bien plus que l’année dernière puisque l’on nous annonce une durée de vie de vingt heures. Toutefois, parce que la quantité de rime pas forcément avec la qualité, on émet quelques réserves sur la pertinence de la narration et du rythme, des domaines qui n’ont jamais vraiment brillé par la passé.
Une nouvelle fois, ce nouveau volet de la fameuse franchise de 2K Sports fait preuve d’une passion et d’une authenticité absolument respectables.
Toujours sectorisé par modes de jeu, WWE 2K20 proposera cette fois-ci un 2K Showcase centré sur les femmes, et plus précisément un quatuor de choix composé de Becky Lynch, Bayley, Charlotte Flair, et Sasha Banks. Narré par des anecdotes des superstars en face caméra et une tonne d’images d’archives, on y suivra leur parcours depuis leur arrivée en NXT en 2014 jusqu’au premier WrestleMania Main Event féminin de l’histoire, en 2019. C’est évidemment très efficace et l’on sent la bonne volonté de Visual Concepts à mettre en avant la gent féminine. Les Towers font également leur retour (dont une consacré à Roman Reigns en partenariat avec LLS, la Leukemia & Lymphoma Society) et d’autres modes plus farfelus ont aussi été présentés, comme « Originals », permettant de se battre dans des environnements plus fantaisistes avec même une note de magie (oui, oui). Une nouvelle fois, ce WWE 2K20 peut s’appuyer sur la tonne de choses qu’il propose de faire, en sachant sa partie multijoueur a aussi été revue afin de faciliter le matchmaking.
Côté gameplay, cette nouvelle mouture s’appuie toujours sur les rouages précédents : on notera toutefois l’ajout d’un mode assisté afin de faciliter la prise en main et d’élargir l’accessibilité. Une idée franchement pertinente car le titre n’est clairement pas facile à assimiler et demande un certain apprentissage. Si la palette de mouvements disponibles s’avère profonde avec, en plus, des variétés en fonction des catcheurs, il faudra toutefois s’impliquer réellement pour commencer à s’amuser un tant soit peu. C’est sans doute l’un des grands problèmes de la saga : le temps de l’arcade ultime semble désormais bien loin avec un parti pris plutôt terre à terre qui peut rebuter les non-initiés. Le timing servant à contre-attaquer semble toutefois un peu élargi, bien que son fonctionnement ne soit pas toujours très logique (voire même rébarbatif pour beaucoup). Il n’y a donc pas beaucoup de prise de risque et c’est assez dommageable, les déplacements souffrant d’une réelle rigidité que l’on reprochait déjà les années précédentes.
DES MUSCLES PAS SI SAILLANTS
Autre fait stagnant, le jeu n’a pas évolué graphiquement – on s’y attendait, bien évidemment – avec une modélisation des catcheurs correcte et toujours ces mêmes tares. Le public n’est toujours pas convainquant, un problème puisque l’on est amené à le côtoyer souvent, et des problèmes de collision ci et là. Très clairement, le moteur que l’on trouvait déjà vieillot en 2018 ne va pas en s’arrangeant et, plus que jamais, nous sommes très impatients de voir quand les développeurs auront la possibilité de faire un véritable level up. En voyant le travail accompli sur NBA 2K20, on les sait particulièrement talentueux et l’on ne peut donc s’empêcher d’être déçu devant ce WWE 2K20 qui n’est clairement pas une claque graphique. En revanche, toujours dans un souci d’authenticité, Visual Concepts a rajouté 2000 nouvelles lignes de dialogue du côté des présentateurs pour un rendu sonore toujours plus pertinent. L’ambiance spectaculaire de la discipline est donc plutôt bien retranscrite et ça, on se le doit de le souligner.