9 20
- La licence FIFPro
- Les chants des supporters
- Réalisation graphique pauvre
- Gameplay imprécis
- Commentaires à la rue
- Gardiens de but invincibles
Pour conjurer le sort, Le Monde des Bleus débarque sur PSP avec un nouveau prénom sur sa carte d'identité : World Tour Soccer. S'il n'est pas aussi catastrophique que son grand frère, le titre développé par 989 Sports ne doit pas pour autant être considéré comme un produit de luxe. A vrai dire, faire pire que l'épisode sorti sur PlayStation 2 aurait été un foutage de gueule à peine déguisé.
Il y a donc matière à espérer, même si l'on ne s'attend pas à des miracles. Une fois l'UMD ingurgité par la PSP, ce sont des menus fades qui s'offent à nos yeux. Ce qui pouvait paraître sobre au départ n'est en fait qu'un manque de goût de la part des ouvriers de 989 Sports. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur les skins proposés en option pour se rendre compte que les couleurs du background ne se marient absolument pas. Cette médiocrité dans la réalisation graphique de World Tour Soccer se ressent sur le terrain, avec des joueurs aux allures peu convaincantes et un aliasing qui gangrène l'écran. Les stades et leurs gradins tentent de sauver l'honneur, mais on n'y croit pas trop. Même punition pour les visages des Thierry Henry & Cie qui ne sont pas aussi clinquants que dans le character design haut de gamme. Ajoutons à cela un frame rate attaqué par la rouille et des joueurs qui donnent l'impression de patiner sur le gazon, et voilà une affaire plutôt mal engagée.
Pro Regression Soccer
Le calvaire continue lorsque l'on se met à déterrer les différents modes de jeu dans ce bazarre footballistique. Les rubriques Jeu Rapide, Match Amical et Coupes déjà connus dans les jeux du même sang, c'est le Mode Défi qui attire astucieusement l'attention. Ici, la créativité et l'efficacité offensive sont mises en avant. Dans des rencontres où l'adversaire et le niveau de difficulté sont prédéfinis, chaque beau geste, chaque passe bien appuyée, chaque but se voit gratifié de points qui viennent plus ou moins gonfler le score. A l'inverse, les cartons et un jeu peu inspiré grignotent le pactole. Ce concept, qui se veut original, souffre d'un certain manque de crédibilité dans son système de notation. En effet, il suffit de répéter, même dans le vide, des feintes artistiques pour choper un +30 voire un +40 à l'oeil. Cette défaillance du jury est également flagrante quand on se contente de faire une passe à dix aux abords de la surface de réparation adverse. Il est donc dommage que l'incitation au beau jeu ne soit pas plus transparente. A la fin de la partie, le joueur reçoit une médaille dont le métal varie en fonction des performances de l'équipe. Pour être franc, on ne gardera pas un souvenir intarissable des défis de World Tour Soccer...
Coté gameplay, on sent encore une fois que les commandes de Pro Evolution Soccer sont devenues un standard dans le football numérique. Croix pour faire une passe courte, Carré pour tirer et tacler, Rond pour centrer et chiper le ballon, Triangle pour faire une passe en profondeur, R pour accélérer, on connaît tout ça par coeur. PSP oblige, les tricks se concentrent essentiellement sur le bouton L qui, conjugué à l'un des quatre pictogrammes, permet de sortir des roulettes, crochets ou autres passements de jambe Ronaldinhien. Trop simples à exécuter, ces acrobaties n'apportent rien de transcendant à des matches résolument tournés vers l'arcade. La prise en main est immédiate, mais le contrôle du joueur est lourd. Des indicateurs en filigrane permettent de situer les partenaires autour du porteur du ballon. On ne comprend pas trop ce qu'ils font là d'ailleurs, d'autant plus que le traditionnel radar est à sa place...
Le foot selon Ludovic Bechtold
Bien que quelques secondes d'adaptation suffisent pour mettre en danger le gardien d'en face, World Tour Soccer ne possède pas un fond de jeu assez solide pour développer des actions variées. Certes, il est toujours possible via Select de jouer par les ailes, dans l'axe ou en contre, mais les accros risquent de s'ennuyer rapidement. Les joueurs sont inégalement répartis sur le terrain, ce qui offre des boulevards inhabituels pour un jeu de football moderne. En plus d'être de temps à autre imprécises, les passes s'enchaîne un peu trop facilement. Limite si le CPU ne nous donne pas un coup de main en sous-marin. Les frappes trouvent systématiquement le cadre, même si l'on se trouve dans une position excentrée. On se croirait dans FIFA, tiens ! On se contente de doser avec la jauge de tir, et World Tour Soccer s'occupe du reste, en faisant briller des gardiens de but aussi invincibles qu'Ed Warner dans Olive et Tom. Super le réalisme ! Quant aux commentaires, c'est du 100 % tournois interquartiers.
On ne va pas faire durer le suspens plus longtemps : World Tour Soccer est laid comme un pou. Ce jugement paraîtra sévère aux yeux de certains, mais avec des FIFA 06 et Winning Eleven 9 qui se profilent à l'horizon, le jeu fait vraiment tièp. Réalisation graphique à la peine, Mode Défi peu consistant et gameplay approximatif, voilà ce que nous propose ce monde affreux. La licence FIFPro sauve les meubles, au même titre que l'ambiance dans les stades qui est assez bien retranscrite. Les bonus à débloquer ne manquent pas, mais le fait que les clubs ne soient pas accessibles dès le départ pipe les dés. Les gars de 989 Sports avaient sans doute mieux à faire, mais il ne suffit pas de développer un jeu sur PSP pour qu'il devienne irrésistiblement magique sur une console portable. N'est pas Grand Maître qui veut, faites passer le mot !