Test Wonder Boy The Dragon's Trap sur PS4 et Nintendo Switch sur PS4
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Certes, Wonder Boy : The Dragon’s Trap est un remaster comme on en voit fleurir partout, sur toutes les consoles depuis maintenant quelques années. Mais au risque de nous répéter, il y a des bons remasters et des mauvais remasters. Le travail de restauration de la part des développeurs français de Lizardcube est tel qu’il est important de ne pas passer à côté de cette jolie pépite. Pour votre culture de gamer tout d’abord, mais aussi parce qu’il s’agit-là de l’un des plus beaux remasters qu’il nous ait été donné de voir à l’heure actuelle. Et comme les concepteurs avaient à cœur de ne pas trahir l’œuvre originale, on a en sus la possibilité de retrouver le feeling d’antan, avec ces quelques rigidités dans le gameplay qui pourra énerver les joueurs les moins avertis. Cela dit, comparé à l’expérience que nous offre le jeu et au prix auquel il est vendu (moins de 20€), ça serait tellement con de faire abstraction.
- Un travail de restauration tout simplement exemplaire !
- Des animations incroyables
- Retrouver le feeling d’antan
- Possibilité de switcher à la volée avec le jeu original 8-bit
- Les musiques entièrement retravaillées
- Vendu moins de 20€
- Attaques un peu rigides en 2017
- L'inertie des sauts aurait mérité à être revue
- Se finit en 3h en ligne droite
- Difficulté à l’ancienne qui peut rebuter les newbies
Définitivement ancrés dans le paysage du jeu vidéo, les remasters se classent en deux catégories : ceux qui sont uniquement là pour faire de l’argent facile et les autres, qui ont pour objectif de rendre hommage à une œuvre culte, méritant ainsi une mise à niveau avec la technique d’aujourd’hui. L’arrivée sur PC, PS4, Xbox One et même Nintendo Switch de Wonder Boy : The Dragon’s Trap remplit évidemment tous les critères du jeu qui a été retravaillé par passion et un peu par fanboyisme aussi, il faut bien l’admettre. C’est d’autant plus vrai que si le remaster est aujourd’hui une réalité, ce n’est pas parce que Ryuichi Nishizawa avait un regain de nostalgie pour sa propre création, mais parce qu’un jeune studio français, Lizardcube, s’est donné les moyens de nous faire revivre un monument du jeu de plateforme des années 80/90. Et quand c’est bien fait, on n’a qu’une envie : le faire savoir au monde entier.
Ceux qui ont grandi dans les années 80-90 le savent, deux écoles s’affrontaient dans les cours de récré. D’un côté, ceux qui crânaient avec leur NES et Super Mario Bros. 3, et de l’autre, les possesseurs de Master System qui tentaient vainement d’expliquer à ces derniers que Wonder Boy III : The Dragon’s Trap proposaient une aventure aussi riche et palpitante que les nouvelles aventures du plombier moustachu. Il faut dire que le jeu de SEGA permettait aussi à son héros de se transformer en différentes créatures aux aptitudes bien spécifiques. Une feature de gameplay qu’on retrouve bien évidemment dans ce remaster, qui partage énormément de points communs avec le jeu original. Les Français de Lizardcube avaient tellement à cœur de ne pas vouloir dénaturer le matériau d’origine qu’ils en ont fait un jeu quasi similaire en tout point. Il suffit d’ailleurs d’appuyer sur le bouton de tranche pour passer du jeu retravaillé à la version 8-bit, sans la moindre latence. Le changement est immédiat, quasi instantané, si bien qu’il est tout à fait possible de jouer normalement en switchant d’une version à l’autre. Les développeurs ont poussé le délire encore plus loin, puisqu’il est en effet possible de changer à la volée la bande originale, permettant d’écouter soit les musiques réorchestrées, soit les sons vintages de l’époque. Du délire.
MASTER EDITION
Mais malgré cette ressemblance frappante, le travail de restauration est d’une qualité assez incroyable. Les dessins en 2D sont d’une beauté effarante, qu’il s’agisse des différents sprites ou des environnements qui ont pour le coup gagné en richesse, en profondeur et en vie. Mais ce n’est pas tout car Wonder Boy : The Dragon’s Trap jouit aussi d’une direction artistique très réussie, gardant le style japonais propre au jeu d’origine, tout en insufflant une belle influence franco-belge héritée de l’ADN des développeurs. Le jeu est certes plein de couleurs, mais le choix d’un coup de crayon fin et d’une palette pastel lui confère un charme certain. C’est simple, tout a été transcendé visuellement, à tel point qu’on se demande s’il ne s’agit pas de l’un des plus beaux remasters qu’il nous ait été donné de voir à l’heure actuelle. Car au-delà d’un graphisme noble, Wonder Boy : The Dragon’s Trap jouit également d’un chouette travail au niveau des animations. Les mouvements du héros et des ennemis ont été détaillés afin de leur donner une souplesse dans leurs déplacements. Très à cheval visiblement sur le souci des détails, les petits gars de chez Lizardcube n’ont pas hésité non plus à ajouter des expressions faciales aux différents personnages en fonction de leurs actions. Des mimiques qui rendent ainsi chaque situation unique et souvent attachante.
Si l’on pourrait presque parler d’un sans-faute sur le plan visuel, côté gameplay, Wonder Boy : The Dragon’s Trap est également remarquable, notamment en ce qui concerne le feeling, fidèle en tout point à la jouabilité d’antan.
Si l’on pourrait presque parler d’un sans-faute sur le plan visuel, côté gameplay, Wonder Boy : The Dragon’s Trap est également remarquable, notamment en ce qui concerne le feeling, fidèle en tout point à la jouabilité d’antan. Alors oui, dit comme ça, proposer un gameplay vieux de 30 ans n’est pas forcément un argument positif, mais ça serait sous-estimer la prise en main du jeu qui reste encore aujourd’hui très appréciable. Les sauts demeurent en effet millimétrés, les actions précises et seule l’inertie des sauts peut en revanche taper sur le système. Bon, il est vrai que les attaques sont quand même assez rigides avec des coups d’épée qui manquent de spontanéité et qu’il faut souvent anticiper pour ne pas se retrouver à la merci d’un ennemi qui vous blessera au moindre contact. C’est d’autant plus vrai que le jeu ne propose aucune protection, même si notre héros se balade avec un bouclier. Un certain temps d’adaptation est donc requis avant de pouvoir s’habituer à ce retour en enfance. De toutes les façons, le gameplay du jeu demeure basique au possible, malgré les quelques transformations qui permettent de varier le gameplay. Par contre, s’il y a bien un aspect du jeu qui a permis à Wonder Boy III : The Dragon’s Trap d’être considéré comme un grand jeu de plateforme à son époque, c’est le côté Metroidvania. Contrairement aux autres jeux de sa catégorie, le joueur peut se balader quasiment librement dans tous les tableaux, avec en prime des zones qui deviennent accessibles selon l’équipement qu’on débloque grâce aux pièces récupérées ici et là durant l’aventure.
LAISSEZ LE CHARME AGIR
Le seul gros bémol de Wonder Boy : The Dragon’s Trap reste alors sa durée de vie. En ligne droite et si vous connaissez le jeu original, il ne vous faudra pas plus de 3 heures pour faire défiler le générique de fin. Mais parce qu’il a conservé son feeling d’antan, le titre revu et corrigé par Lizardcube affiche une difficulté qui rappelle que les jeux d’antan ne font pas beaucoup de cadeaux. Du die & retry, vous allez donc en manger pas mal si vous découvrez le jeu avec ce remaster, d’autant que les checkpoints sont suffisamment espacés pour passablement énerver les jeunes joueurs qui n’ont pas l’habitude des mécanismes d’il y a 30 ans. Ça serait cependant dommage de passer à côté de cette jolie pépite uniquement pour cet obstacle, surtout quand on sait que le jeu n’est vendu que 20€…