Test Windjammers 2 : disque d'or pour la suite du jeu culte de la NeoGeo sur PS4
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Windjammers 2 fait clairement partie de ces jeux ou l’affect et la nostalgie vont joueur une part importante dans le plaisir qu’on tirera du jeu. En clair, ceux qui ont poncé le premier opus peuvent s’y jeter à corps perdu. Pour un jeune joueur, l’histoire est plus compliquée. Il faut en effet avoir l’envie de s’investir dans un titre clairement orienté compétitif, et dont les premières heures peuvent s’avérer hyper frustrantes du fait de la profondeur du gameplay, et de la rudesse de l’apprentissage. Il faudra se former à la dure, sans tuto, et se prendre de nombreuses fessées en ligne, avant que le cuir de notre séant ne s’épaississe, et qu’on puisse enfin goûter à la victoire face à des adversaires avertis. Néanmoins, comme la plupart des jeux qui proposent ce genre de challenge, maitriser Windjammers est un kif qui vaut clairement de serrer les dents au début, et tout ce qu’on espère, c’est qu’assez de jeunes loups s’investiront afin que le titre puisse vivre longtemps sur la scène compétitive.
- DA colorée
- Refonte graphique séduisante
- Les nouveaux persos bien variés
- L’Arène Stadium aux dimensions XXL
- Gameplay hyper addictif
- Prix compétitif : moins de 20€
- Pas de tuto jouable
- Un mini-jeu en remplace un autre
- Les maps Clay et Rooftop trop similaires
- Une BO un peu moins léchée que sur d’autres productions de DotEmu
Si vous n’êtes pas un fan d’arcade, des productions SNK, ou alors un trentenaire, il y a peu de chances pour que vous ayez pu profiter de Windjammers à sa sortie en 1994. Pourtant, un portage est sorti grâce aux bons soins de DotEmu en 2017 sur PS4 et PS Vita, avant d’arriver sur Switch en 2018. Seulement voilà, pas question d’en rester sur un simple portage, du coup, la même année, le studio français se met en tête de développer Windjammers 2, en faisant absolument tout le boulot en interne. Après le succès rencontré par les précédents projets tels que Wonder Boy et Streets of Rage 4, on attendait d’un pied ferme le retour du championnat de Flying Power Disc, et sans surprise, notre fibre nostalgique n'a jamais autant vibré...
Si vous n’avez jamais entendu parler de Windjammers, sachez qu’il s’agit d’un jeu compétitif qui reprend peu ou prou le concept de Pong, à savoir deux joueurs qui se renvoient un objet à travers un écran, les bords faisant office d’en-but. Sauf qu’avec Windjammers, l’enrobage est nettement plus poussé, avec un univers hyper coloré et des perso hauts en couleurs, tandis que le gameplay est d’une profondeur indéniable, avec une couche tactique qui fait penser au tennis, et un maniement qui s’inspire clairement des jeux de baston. Le jeu nous propose de prendre part au championnat de Flying Power Disc (c’est le nom du jeu au Japon d’ailleurs). Classiquement, l’en-but est divisé en 3 zones, le milieu offrant 5 points, les côtés 3, tandis qu’un frisbee qui touche le sol octroie 2 points (certaines arènes changent cette répartition des points). Un match est remporté en deux sets gagnants, sachant qu’il faut 15 points pour gagner une manche. D’ailleurs, si les vétérans de la licence se rappellent que ces chiffres étaient paramétrables dans le premier opus, sachez que c’en est fini de ces fioritures. Cette simplification permet aussi d’avoir un seul et unique format qui sera appliqué en solo (mode arcade), comme dans le multi, qu’on soit en local, en ligne ou en match classé.
LE DISQUE N'EST PAS RAYÉ NON
La première chose qu’on remarque en lançant Windjammers 2, c’est bien entendu sa refonte graphique complète. Les fans s’y retrouveront tout de suite, puisqu’on retrouve la patte stylistique des productions DotEmu, et le tout se rapproche pas mal des autres productions de l’éditeur, Streets of Rage 4 en tête. L’ensemble est hyper coloré, et pour autant, l’action reste toujours lisible même lorsque les choses s’accélèrent, et que les joueurs déploient leurs coups spéciaux. L’autre bonne surprise, c’est de pouvoir enfin profiter du jeu en 16/9 ! En effet, le premier Windjammers était en 4/3, tout comme son portage qui se contentait de remplir les côtés de l’écran avec des artworks. Désormais on peut profiter des écrans larges, tandis que du public a été ajouté afin de combler les espaces, ce qui améliore encore l’immersion. Niveau contenu, on ne peut pas dire qu’on soit volé. Windjammers offrait 6 personnages, Windjammers 2 en propose 11 (dont un est caché), soit cinq nouveaux arrivants. Rien à dire niveau variété, puisque tous les styles de jeu ont été couverts. On accueille entre autres S-Delys, une française hyper rapide, mais aux petits bras, et H-Max, un gros lard bien lourd, capable de faire passer le mur du son au frisbee.
C’est la même histoire au niveau des arènes de jeu. L’opus original offrait 6 terrains, Windjammers 2 en propose 10, dont 5 nouvelles. Les anciens regretteront peut-être la disparition de Concrete (même si c’était probablement l’une des pires destinations), qui a été remplacée par Junkyard, avec ses obstacles mobiles en milieu de terrain. On regrette aussi que la map Rooftop soit quasiment identique à Clay, si ce n’est le décor. Néanmoins, certaines maps proposent de jolies nouveautés, comme Casino et sa surface de but unique dont la valeur est déterminée par un tirage au sort avant chaque service. On peut donc se retrouver à faire des échanges pour un pauvre point, comme pour huit, ce qui signifie qu’on peut remporter un set en deux coups gagnants. Ring met à l’honneur les smashs, avec 4 points si un frisbee finit à terre, tandis qu’Arena offre une surface de jeu étendue en longueur, ce qui permet des angles de folie, un peu comme le Court Philippe Chatrier de Roland-Garros avec ses dégagements immenses.
PLUG & PLAY
Entre deux matchs en mode arcade, on va aussi avoir droit à des mini jeux. Si le premier reste le classique Hot-Dog (on contrôle un chien qui doit attraper le frisbee lancé par notre perso), le second n’est plus le bowling, mais une sorte d’entrainement appelé Disc Attack, où une machine nous envoie pleins de disques qu’il faut rattraper. Si l’idée nous a séduits initialement, on se rend rapidement compte que le pattern de cette dernière est le même à chaque fois, et que dans cette discipline, les personnages les plus légers (et les plus rapides donc) sont largement avantagés. Une fois le mode arcade terminé avec un perso, au lieu d’une remise de prix suivie d’un Game Over, on a désormais droit à une petite cinématique humoristique autour de chaque personnage, ce qui enrichit un peu le lore du jeu. On y apprend par exemple des choses insoupçonnées sur K.Wessel (l’Allemand moustachu) ! Les nouveautés ne s’arrêtent pas au contenu, puisque le gameplay a également évolué par petites touches. Les bases sont toujours là (ce qui veut dire que ceux qui ont poncé le premier Windjammer vont pouvoir défoncer les noobs en ligne) avec les demi-cercles pour les effets, les lobs, les smashs, ou encore les contrôles pour envoyer un coup spécial. Mais désormais, notre joueur va remplir une barre de spécial qui permet d’utiliser ce fameux coup spécial dès qu’on le souhaite. Mieux, on pourra également sacrifier notre barre afin d’envoyer le frisbee en l’air, et ainsi sauver un coup qui était perdu. Si cela ne semble pas grand-chose, la dimension stratégique de l’utilisation de cette barre de spécial rend les matchs encore plus compliqués à gérer.
EASY TO LEARN, HARD TO MASTER
L’accès au titre est d’ailleurs globalement assez compliqué puisqu’aucun tutoriel jouable n’est disponible. Les novices vont donc devoir se contenter d’une liste des coups possibles, sans pouvoir les essayer spécifiquement. Si les coups de base suffisent pour marquer de premiers points face à une IA en mode easy, il va falloir passer de longues heures en mode arcade, ou à se faire rosser en ligne par les joueurs plus expérimentés afin de maîtriser les subtilités du gameplay. Ajoutez à cela les spécificités de chaque terrain, et de chaque personnage, et vous comprendrez qu’on fait face à un exemple parfait d’un jeu dit Easy to Learn, Hard to Master. D’ailleurs, en allant faire un tour du côté du online classé, et malgré pas mal d’heures passées sur le premier opus, votre serviteur s’est fait tout simplement fait humilier par certains adversaires, ce qui laisse entrevoir à quel point la marge de progression est vaste. L’avenir du jeu passera clairement par l’eSport, le titre étant taillé pour la compétition à haut niveau. D’ailleurs, le premier opus était présent lors de l’EVO en 2018 et 2019 via la Windjammers Flying Power League. Sachez, si vous souhaitez en découdre en ligne, que le jeu autorise le crossplay entre PC et Xbox, et entre PS4 et PS5, mais qu’il sera impossible de jouer contre un joueur Switch, ou d’affronter un joueur Sony depuis une machine Microsoft. Puisqu’on parle de la console de Nintendo, on doit avouer que le jeu y tourne aussi bien que chez la concurrence, avec un framerate à 60fps quel que soit votre plateforme, et aucune option graphique disponible sur PC. Attention toutefois à disposer d’une bonne manette, le jeu étant particulièrement exigeant, un pad de qualité fera immédiatement la différence (en clair, privilégiez le Pro Controller sur Switch).