*Test* Warriors Orochi 4 : quand la formule ne fait plus recette
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Avec Warriors Orochi 4, Omega Force délaisse, au moins temporairement, ses plans de monde ouvert pour revenir aux fondamentaux. Le résultat ne risque pas de convertir les détracteurs du genre à sa cause, mais l’action se montre assez nerveuse et la gestion des personnages suffisamment complète pour faire le job. On regrette cela dit que le jeu se révèle aussi fade que ses prédécesseurs au niveau des graphismes, même si c’est le prix à payer pour une animation rapide et sans saccade. On peut également trouver à redire sur le choix de ne proposer le mode Challenge qu’avec le Season Pass, mais débloquer et faire évoluer les 170 combattants disponibles assurent tout de même une durée de vie solide d’office.
- Des combats très énergiques et défoulants
- 170 personnages jouables et relativement variés
- L’action demeure fluide sur PS4 non Pro
- Les graphismes désespérément dépassés
- Le mode Challenge réservé au Season Pass
- Les détracteurs du genre ne seront toujours pas convaincus
A croire les commentaires souvent dédaigneux que l’on peut lire sur la toile, Dynasty Warriors et ses variantes ne bénéficient pas d’une image particulièrement populaire en Occident. Pourtant, Omega Force, le développeur, et Koei Tecmo, l’éditeur continuent à exploiter leur vision du jeu d’action à un rythme particulièrement soutenu.
En effet, rien que depuis 2016, l’éditeur compte dans son catalogue des titres tels que Samurai Warriors Spirit of Sanada, Berserk And The Band of The Hawk, Fire Emble Warriors et Warriors All-Stars, auxquels s’ajoutent la Definitive Edition d’Hyrule Warriors ainsi que l’ambitieux Dynasty Warriors 9. Avec sa construction en monde ouvert, ce dernier était l’occasion pour le studio japonais d’expérimenter quelque chose d’un peu différent. Mais, malgré les correctifs et ajustements apportés depuis sa sortie, les nombreux problèmes techniques rencontrés alors semblent indiquer qu’il est encore trop tôt pour en faire la nouvelle norme. C’est pourquoi Warriors Orochi 4, dernière production en date, revient à la recette linéaire classique tout en reprenant le concept de super crossover des volets précédents. D’ailleurs, cette nouvelle réunion entre les grandes figures de la guerre des Trois Royaumes et celles de l’ère Sengoku culmine désormais à 170 personnages jouables, ce qui a valu à Koei Tecmo et Omega Force une place dans le livre Guinness des Records. Avec une liste aussi fournie, il ne semblait donc pas nécessaire de faire appel à des invités d’autres séries, comme Hayabusa de Ninja Gaiden ou Sophitia de SoulEdge, présents dans Warriors Orochi 3. Mais l’histoire de ce nouvel épisode a tout de même servi de bonne excuse pour inclure des personnages issus des mythologies grecque et nordique. En effet, amusé par la bataille qui a opposé les généraux chinois et japonais à l’effroyable Orochi, Zeus a décidé de relancer la confrontation en y ajoutant quelques joyeusetés de son crue, à savoir les bracelets du pouvoir. Et il n’hésite à se mêler lui-même à cette grosse foire d’empoigne, rejoint par Athéna et Arès, puis Odin et Loki.
UNE GUERRE MYTHO(LOGIQUE)
Cependant, ce n’est certainement pas pour le scénario que les connaisseurs devraient s’attarder sur ce Warriors Orochi 4 : l’histoire est avant tout un prétexte pour expliquer ces rencontres improbables et la narration demeure on ne peut plus basique, pour ne pas dire austère. En revanche, l’intervention des figures mythologiques est aussi l’occasion d’enrichir quelque peu le système de combat, puisque chaque personnage dispose d’une arme divine. Celle-ci donne accès à différentes attaques supplémentaires : outre les touches pour les attaques rapides, les attaques dites chargées ou Hyper selon que l’on contrôle un personnage de Dynasty Warriors ou Samurai Warriors, et l’attaque Musô, appuyer sur une gâchette donne accès à des variantes magiques pour nettoyer le champ de bataille avec toujours plus d’efficacité. Enfin, il s’agit à nouveau de partir au combat avec une escouade de trois combattants qui se succèdent sur le champ de bataille même en plein combos ; ils sont, en outre, accompagnés de quatre personnages de soutien qui améliorent les statistiques comme la puissance ou la vitesse en fonction de leur affinité personnelle. Jongler avec ces différentes mécaniques permet alors de remplir la jauge d’unité afin de lancer l’attaque ultime réunissant l’ensemble de son équipe pour une explosion spectaculaire.
Au final, si les détracteurs du genre ne devraient y voir qu’un jeu toujours aussi bourrin et répétitif, Warriors Orochi 4 se montre particulièrement énergique, d’autant que les nombreux personnages répartis en trois classes, à savoir puissant, rapide et technique, apportent une relative variété à la manière de moissonner le champ de bataille. Du coup, pour les amateurs, la question est surtout de savoir si l’on arrive ou non à une certaine saturation. En effet, un joueur qui aurait récemment retourné d’autres titres du genre risque de ressentir une grosse lassitude. En revanche, un autre qui n’aurait pas touché à un Musô depuis longtemps devrait trouver là une bonne occasion de goûter à nouveau à ce bon gros défouloir. Car, malgré des graphismes qui restent dépassés, notamment au niveau des décors désespérément vides ou le choix discutable de réserver un mode annexe au détenteur du passe saisonnier, Warriors Orochi 4 a au moins le mérite de se montrer efficace dans son genre.