Test Valkyria Revolution (PS4) : l'épisode de trop pour SEGA sur PS4
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Si l’on était en droit de s’attendre à un très bon Action-RPG saupoudré de tactique avec Valkyria Revolution, il faut bien avouer que le résultat est plutôt raté. Le conflit dépeint entre le Royaume et Jutland et l’alliance BRuFH, avec aux centre un groupe de cinq amis prêt à se venger, promettait un scénario sympathique, où les rebondissements sont légions, mais les lacunes dans la mise en scène impactent fortement notre capacité à rentrer dans l’histoire. Bien souvent, les cinématiques n’apportent rien au scénario et il faut en plus se coltiner de nombreux chargements entre chaque scénettes. Du côté du gameplay, difficile d’apprécier pleinement le système de combat du titre qui n’arrive jamais à savoir sur quel pied danser. S’il est possible d’aborder les combats de nombreuses manières, ces derniers font preuve d’un manque de rythme frustrant. Au final, vous n’aurez qu’à appuyer sur trois ou quatre touche pendant votre combat pour utiliser tout votre panel d’attaque. Dans l’ensemble, Valkyria Revolution n’arrive pas à provoquer les mêmes émotions que son ainé Valkyria Chronicles et on se retrouve avec un Action-RPG sans âme et qui, malgré quelques bonnes idées, ne parvient jamais à nous satisfaire.
- Un scénario intéressant et riche en rebondissement
- La palette des sorts très facile à prendre en main
- L'esprit tactique de la saga est bien conservé
- La ville d'Elsinore est plutôt jolie
- Un Action-RPG au rythme complètement bancal
- Des cinématiques à rallonge et vite ennuyantes
- Beaucoup trop de chargements
- Un moteur graphique générique et sans âme
- Des combats un peu trop simplistes et même répétitifs
- Des personnages au charisme d'huître
Alors que nous avions eu le droit au très bon remaster de Valkyria Chronicles sur PS4 il y a maintenant un an, SEGA décide de surfer sur le succès de la saga et revient avec un nouvel épisode sobrement intitulé Valkyria Revolution. Malgré cela, l’éditeur japonais se dirige cette fois-ci vers un spin-off qui s’éloigne radicalement de son prédécesseur. Développé par Media Vision, le jeu débarque avec un tout nouveau moteur graphique, mais aussi un système de jeu inédit pour la licence, qui devrait en surprendre plus d’un. Mais si Valkyria Revolution propose quelques idées sympathiques, vous allez rapidement vous rendre compte des limites d’un titre qui ne parvient jamais à nous faire vibrer à la manière de Valkyria Chronicles.
En cette année 2017, SEGA souffle quelque peu le chaud et le froid sur ses joueurs. Si Sonic aura le droit à un traitement tout particulier avec Sonic Mania et Sonic Forces, qui promettent un véritable retour aux sources de la série, l’éditeur japonais prend le parti "d’innover" avec d’autres licences telles que Valkyria. Après un épisode Chronicles qui avait marqué les joueurs et la presse sur PS3 puis sur PS4, SEGA décide de partir sur un spin-off qui ne prend même pas la peine de conserver tout ce qui a fait le charme du précédent épisode. Histoire de pousser la révolution à son paroxysme, c’est le studio Media Visions qui prend le relais pour ce nouvel opus. Et si Valkyria Revolution conserve toujours son esprit stratégie, mélangé à des combats en temps réel, difficile de voir un quelconque lien entre Valkyria Chronicles et cet opus à part.
AU PAYS DES BISOUNOURS
Dans Valkyria Revolution, les joueurs incarnent un étudiant du Royaume de Jutland qui cherche à écrire un papier sur les Cinq Traitres, un groupe de 5 orphelins qui tentent de profiter de la guerre entre Jutland et l’alliance BRuFH pour renverser le terrible Klaudiusz Powlovich Kiev. Responsable de l’anéantissement du village de nos cinq jeunes héros, l’Empereur Klaudiusz a nourri une haine sans fin chez ces jeunes qui ont passé pratiquement dix ans à préparer leur revanche. Tous adoptés, nos cinq héros se sont spécialisés dans un domaine bien précis. Ainsi, le talentueux Amleth est devenu officier dans l’armée de Jutland, fondant au passage l’unité anti-Valkyrie nommée Vanagard. Basil est quant à lui un industriel puissant, capable de forger des armes pour votre équipe, alors que Fritte est devenu un écrivain qui utilise les mots pour inspirer les gens et leur donner envie de partir en guerre. Des couvertures parfaites et qui permettent à nos héros de mettre en œuvre leur plan malgré la guerre qui fait rage. L’histoire se focalise principalement sur le ténébreux Amleth mais au fil de l’aventure, ce dernier va rencontrer de nombreux personnages secondaires qui viendront mettre leur nez dans les affaires de nos héros. A l’image un peu d’Ophelia, la princesse du Royaume de Jutland, qui décide de prendre part elle aussi au conflit.
Si dans les faits le scénario promet moult rebondissements et une approche intéressante de la guerre, difficile de rester du même avis une fois le jeu lancé. Les cinématiques paraissent vides et sans rythme, à tel point que l’on perd rapidement le fil de l’histoire. Les multiples complots du jeu ne suffisent pas à nous replonger dans le scénario et très rapidement, l’envie de passer les cinématiques risque de se faire sentir. En effet, dans Valkyria Revolution, les scénettes qui composent l’aventure sont réalisées avec le moteur du jeu. Si elles ne sont pas très agréables à regarder, c’est à cause d’une mise en scène bancale voire inexistante. Les personnages restent la plupart du temps inanimés et les expressions faciales ne sont pas là pour arranger les choses. Pour couronner le tout, les dialogues sont à rallonge et rares sont les fois où ils apportent un véritable plus à l’histoire. Du coup, Valkyria Revolution enchaîne les cinématiques pour notre plus grand malheur mais le pire, c’est qu’il faudra à chaque fois se taper des temps de chargements, qui sans être trop longs, sont beaucoup trop nombreux.
LA RÉVOLUTION AU RALENTI
Du côté du gameplay, Valkyria Revolution tranche encore une fois avec ses prédécesseurs. Pour cette nouvelle cuvée, exit le tactical RPG qui laisse sa place un système beaucoup plus proche de l’Action-RPG. Bien que limité par une jauge d’action, vous pourrez déplacer librement votre personnage sur la carte et il vous suffira d’appuyer sur la touche X pour porter une série d’attaques, au corps-à-corps, relativement classique. Pour vos sorts, c’est encore plus simple, puisqu’il faudra simplement appuyer sur la touche Triangle pour accéder à une palette où l’on peut choisir d’utiliser ses sorts de Ragnite ou ses armes et grenades. A l’instar des précédents épisodes, le système de couverture est toujours de rigueur et vous pourrez vous abriter derrières des murs mais aussi dans les fourrées. On a donc tous les ingrédients réunis pour faire un bon Action-RPG qui se respecte. Néanmoins, les ingrédients seuls ne suffisent pas et il faut savoir les utiliser avec parcimonie pour obtenir un résultat satisfaisant.
En effet, si les premières parties s’avèrent assez sympathiques, ce n’est qu’après quelques combats que la lassitude se fait ressentir. Pour les attaques de bases, ne vous attendez à pouvoir choisir parmi plusieurs combos plus fous les uns que les autres. Chaque personnage ne possède qu’un seul mouvement et une simple pression sur la touche X suffit à la déclencher. Rien de bien marrant en somme. Mais là où le bas blesse, c’est surtout au niveau des sorts qui sont beaucoup trop facile à placer. Comme mentionné plus haut, une palette de sorts et attaques s’ouvre lorsque l’on appuie sur la touche Triangle. Néanmoins, lorsque vous choisissez un sort, l’action se met sur pause, ce qui vous laisse le temps d’ajuster la direction de votre attaque. Si dans les faits cela permet d’éviter de gâcher des points de magie, le système de sorts rend les combats beaucoup trop lents pour un jeu qui se veut être un Action-RPG.
LA TACTIQUE AVANT TOUT
Néanmoins, tout n’est pas à jeter et il faut bien avouer que l’aspect stratégie reste quand même fortement présent lors des affrontements. Ainsi, chaque action vous demandera de patienter quelques secondes avant d’attaquer à nouveau et vous devrez toujours composer avec une barre de PM pour alimenter vos sorts. Pour vous faciliter la tâche lors des combats, vous pourrez prendre l’avantage sur vos ennemis qui peuvent paniquer. Dès lors, ces derniers se retrouvent beaucoup plus lents, ce qui vous permet d’en éliminer un maximum sans trop subir de dégâts. Afin de profiter de cet avantage, vous devrez prendre l’ennemi à revers ou bien utiliser des armes et des sorts qui provoquent des états de peur. Il vous faudra alors utiliser vos sorts avec parcimonie et composer des équipes homogènes pour profiter des tous les talents de chaque classe du jeu. En effet, dans Valkyria Revolution, vous devrez composer une équipe de quatre combattants avant de partir sur le champ de bataille. En plus d’Amleth, l’un des Cinq Traitres, vous pourrez également compter sur la présence des soldats de l’unité Vanagard mais aussi sur Ophélia, la princesse du Royaume de Jutland. Chaque personnage appartient à une classe spécifique à l’instar des scouts, plus habiles au corps-à-corps, ou encore les sappers qui infligent de plus gros dégâts à l’aide de leur sort.
Avec cinq classes à choisir dans le jeu, les joueurs auront le choix pour former une équipe homogène et efficace. Afin d’ajouter un peu de piment, il faudra également composer avec les éléments. En effet, la Ragnite et ses pouvoirs font appel aux éléments tels que le feu, l’eau ou la terre. Chaque classe possède un élément de prédilection et un autre qui le rend vulnérable. Pour jouer avec ses affinités, vous pourrez à tout moment, pendant les combats, changer de personnage pour profiter des attaques d’un tel ou un tel. Les affrontements offrent alors de nombreuses possibilités en terme de stratégie, ce qui permet de rendre ces derniers un peu moins linéaire malgré le rythme bancal du gameplay. Comme vous pouvez le voir, le système de jeu de Valkyria Revolution oscille entre action et stratégie, ce qui donne un mélange peu agréable malgré quelques bonnes idées qui permettent de ne pas trop s’ennuyer.
ADIEU LE CANVAS, BONJOUR LA MOROSITÉ
Pour ce nouvel épisode, SEGA et Media Visions ont mis de côté le Canvas Engine, et son style proche du dessin réalisé à la main, qui avait donné une véritable identité à Valkyria Chronicles. Ici, les environnements paraissent vides à souhait et ce n’est pas la direction artistique du titre qui va changer la donne. Bien que l’on traverse de nombreux environnements durant nos combats, ces derniers s’avèrent quelconques et l’on ne prend aucun plaisir à observer ce qui se passe autour de nous. De même, les personnages paraissent sans vie et si certains bénéficient d’un character design assez classe, les autres ont plutôt le charisme proche d’une huître. Difficile alors de s’attacher aux protagonistes du jeu, d’autant plus que les cinématiques ne les mettent vraiment pas en valeur. Pour en rajouter une couche, malgré le conflit qui se trame entre Jutland et l’Empereur Klaudiusz, les personnages sont tous fringués comme des icones de manga et de J-Pop. Un choix artistique que certains pourront trouver de mauvais goût et qui rend le conflit beaucoup moins dramatique qu’escompté. De ce côté, les équipes de Media Visions se sont complètement ratés et l’on est encore plus déçu lorsque l’on découvre les différentes machines qui viennent nous barrer la route. Si certaines créatures de fer sont assez stylées et imposantes, vous devrez affronter la plupart du temps des robots génériques à souhait qui utilisent quasiment les mêmes schémas d’attaque en permanence. Enfin, comment ne pas mentionner les menus du titre qui s'avèrent incompréhensibles et ne donnent clairement pas envie de pousser ses personnages à leur maximum. Rien que pour améliorer l'arbre de pouvoirs de vos personnages il faudra passer pratiquement dix minutes à chaque fois, pour réaliser la même action avec tout le monde.