Test également disponible sur : PlayStation 2

Test Urban Reign sur PlayStation 2

Test Urban Reign
La Note
note Urban Reign 9 20

Après Capcom, c’est au tour de Namco d’enfiler le bonnet d’âne pour devenir, l’espace de quelques minutes, la risée de tout un public qui attendait bien mieux de l’équipe à l’origine des séries Tekken et Soul Calibur. Présentant un mode "Histoire" sans queue ni tête, Urban Reign propose également un gameplay répétitif auquel s’ajoute une difficulté complètement aberrante. Il est évident que Namco a opté pour la voie de la facilité en nous offrant un jeu qui ressemble à tout sauf à un beat’em all. Et ce n’est pas la présence de guest-stars tels que Paul Phoenix et Law Marshall qui sauvera le titre de l’hydrocution.


Les plus
  • Prise en mains facile
  • Modélisation des persos détaillée
  • Le système d'esquive
Les moins
  • Difficulté rédhibitoire et frustrante
  • Ultra répétitif
  • Palette de coups limitée
  • L'absence de garde
  • Mode Histoire sans queue ni tête
  • Persos peu charismatiques
  • Décors sans vie
  • Multiplie les clichés
  • Un Tekken mal déguisé


Le Test

S’il y a bien un genre qui a de nouveau le vent en poupe ces derniers temps, c’est bien le beat’em all. Ancien porte-parole de la génération 16-bits, la baston de rue trouve pourtant difficilement ses marques depuis que les polygones ont sauvagement remplacés les pixels. A l’exception près de The Warriors, aucun autre titre n’a réussi à redonner au genre ses lettres de noblesse. C’était sans compter sur l’arrivée de Namco qui, confiant de son savoir-faire, nous propose sa vision de la bagarre urbaine.


Une voix rauque, des riffs de guitare bien lourds et une mise en scène aussi kitsch que celle d’un vieux film de Jean-Claude Van Damme, la cinématique d’introduction d’Urban Reign respire le cliché américain à plein poumons. Brad Hawk, le personnage principal du jeu, n’échappe pas lui non plus à la caricature avec sa petite gueule d’amour et sa carrure d’athlète façon Schwarzenegger. En deux minutes seulement, Namco donne le ton et nous annonce la couleur : Urban Reign est un jeu de mâles développé par des mecs pour des mecs. Premier symptôme de cette surdose de testostérone : l’absence totale de scénario. Bien qu’il s’agisse d’un simple détail auquel le joueur n’apporte que peu d’intérêt, il faut reconnaître que Namco ne s’est pas franchement creusé la tête pour nous proposer une histoire qui traite une fois de plus des sempiternelles guerres de clans. Green Harbor est une ville rongée par la violence urbaine où seules les gangs de voyous et de malfrats règnent en maître. Brad, notre beau gosse des collines va se retrouver au beau milieu d’un conflit qu’il va devoir résoudre à coup de poings et autres middle kicks.

 

Tom-Yun-Goong

 

Si l’histoire ne tient qu’une place infime dans ce type de jeu, le mode "Histoire" d’Urban Reign n’en reste pas moins l’un des plus insipides que le jeu vidéo ait pu accoucher ces dernières années. Peu importe, ce n’est pas le plus important et Urban Reign va tenter de se faire une identité autrement, comme ce chassé-croisé entre baston et beat’em all par exemple. C’est d’ailleurs l’un des éléments qui différencie Urban Reign des autres jeux de sa catégorie. Le titre de Namco ne se présente en effet pas comme un beat’em all classique où le joueur doit progresser d’un point A à un point B en lattant un maximum d’ennemis. Décomposé en 100 missions, il nous invite à enchaîner toute une série de combats dans des arènes closes face à des écervelés à la résistance quasi herculéenne. Plusieurs itinéraires sont possibles mais il faudra en venir à bout pour espérer passer à la série de missions suivantes. De la première à la dernière mission, le déroulement de l’histoire restera la même tant et si bien qu’on tourne rapidement en rond et que la monotonie prend instinctivement ses droits. A cela s’ajoute une difficulté rédhibitoire, souvent aléatoire, et qui frustrera bon nombre de joueurs déjà assez déboussolés par un système de fight peu commun pour le genre. Ici, les ennemis ne restent pas au tapis après une série de deux/trois manchettes balayettes. Que nenni. Il va falloir faire preuve d’un peu plus de patience et de réflexion pour venir à bout de chacun d’entre eux. 

 

Ces derniers disposent à ce propos d’une palette de coups qui se rapproche des attaques dont dispose Brad et affichent également une barre d’énergie assez conséquente, qui permet de renseigner le joueur sur l’état de santé de ses antagonistes. Très vite, on se rend compte que les ennemis sont coriaces et qu’ils aiment travailler en tandem pour infliger un maximum de dégâts. Certains n’hésiteront pas d’ailleurs à nous reprendre de volée pendant qu’on s’occupe difficilement de l’un de ses copains. La reprise de volée est d’ailleurs l’une des spécialités de Urban Reign qui n’est pas sans rappeler Tekken avec ses enchaînements interminables qui ne donnent même le temps à un combattant de toucher le sol et se défaire d’une série de combos. On retrouve donc le même principe dans Urban Reign qui s’applique aussi bien du côté du joueur que des ennemis contrôlés par le CPU, qui n’hésite d’ailleurs pas à user de cette technique pour achever Brad définitivement. C’est d’autant plus frustrant que notre pugiliste a tendance à tomber les pommes assez facilement, faisant de lui une cible parfaite pour se prendre une série de mandales et ne plus jamais se relever par la suite.

 

Parade urbaine

 

C’est assez regrettable car le gameplay proposé dans Urban Reign s’annonçait des plus intéressants. La prise en mains est d’ailleurs très simple si bien qu’un enfant de bas âge est capable de sortir des coups dévastateurs. Rendre accessible un jeu est un effort louable qu’on ne peut que saluer. Malheureusement, on constate assez rapidement que la palette de coups est bien trop limitée pour espérer nous captiver au-delà d’une trentaine de missions. Série de coup de poings, prises (qui varient en fonction de l’angle) et autres interactions (très minimes) avec le décor, attaques spéciales, la liste s’annonce plutôt honnête mais on a vite fait d’en faire le tour. Urban Reign tente néanmoins de se distinguer des autres jeux en optant pour une approche nouvelle et qui sort des sentiers battus. A la grande surprise de chacun, la garde a été tout simplement évincée pour laisser place à un système de contre et d’esquive. Ainsi, le joueur peut, dans les moments les plus délicats, échapper à une attaque frontale en glissant vers les côtés ou faire une roulade au sol pour éviter de se prendre un mawashi-geri en pleine poire. Selon la position du personnage, ces esquives peuvent se transformer en contre-attaques des plus percutantes. Il est même possible d’assommer deux types simultanément si jamais notre personnage était pris en sandwich. Toutefois, aussi astucieux qu’il soit, ce système s’essouffle rapidement dans le sens où le joueur se doit d’être sur le qui-vive en permanence car un manque d’attention peut entraîner une série de combos qui peut achever une partie sans prévenir. Il aurait été bienvenu que Namco offre également la possibilité de bloquer certaines frappes, surtout lors d’assauts simultanés où les ennemis n’hésitent pas à latter des quatre points cardinaux. C’est assez frustrant et le plaisir de jeu laisse aussitôt place à un sentiment de dégoût total.

 

Néanmoins, parmi ce déluge d’erreurs liées à un game design beaucoup trop rigide, quelques bons points arrivent à sauver Urban Reign de la catastrophe absolu. La réalisation technique par exemple fait partie des atouts que possède le jeu. Dans un souci de facilité et de gain de temps, Namco n’a pas hésité à utiliser le moteur de Tekken, plutôt efficace dans son genre. Les personnages sont nombreux et présentent un souci du détail rarement vu dans un beat’em all. Si dans l’ensemble, l’animation des persos est plutôt convenable, il en ressort quelques couacs qui nous obligent à faire la grimace, tels que les positions trop figées qui nous font irrémédiablement penser à Tekken, ce qui est loin d'être un compliment. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise que de voir Law Marshall et Paul Phoenix en guest-stars dans le jeu. De même, l’interactivité du décor aurait gagné en intérêt s’il était possible de faire autre chose que de prendre appui sur un mur pour faire le guignol en l’air. Saluons en revanche le nombre assez conséquent de modes de jeux, notamment le multijoueur qui permet de choisir parmi 32 combattants au style radicalement différent. Il sera même possible de ramasser des armes blanches pour jouer les casseurs du dimanche. De quoi se défouler avant de ranger le jeu dans le tiroir des déceptions de l’année.




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