Test Unravel 2 : une suite mieux ficelée ? sur PS4
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Unravel Two réussit davantage là où son prédécesseur s’était aventuré maladroitement. Abordant un concept coopératif bien ficelé appuyé d’un level-design au poil et de panoramas sublimes, cette suite s’inscrit surtout moins dans la niaiserie pure pour proposer un message plus léger et une mise en scène véritablement poétique. Si certains de ses penchants restent toujours un peu mièvres, on lui pardonne largement pour sa jouabilité aux petits oignons : le nouveau titre de Coldwood Interactive parvient en effet à renouveler son gameplay tout en gardant le game-design filandreux qui avait fait sa réputation. Malgré tout, le jeu manque quelque peu de consistance, tant dans son challenge que dans sa variété visuelle ou sonore. Il n’en propose pas moins une aventure chaleureusement imagée, certes empruntant beaucoup à d’autres jeux de plateforme (LittleBigPlanet en tête de mire), mais suffisamment bien taillé pour intéresser les amateurs du genre du moment qu’ils soient deux à jouer. Un bon cru.
- Un rendu photo-réaliste qui donne lieu à des panoramas sublimes
- Le lien de l'amitié bien représenté
- Un level-design vraiment bien pensé et totalement adapté à la coop
- Un gameplay très efficace à deux et plutôt potable quand on est seul
- Tout de même un peu court malgré une certaine rejouabilité
- Une difficulté toujours faiblarde
- Une bande-son un peu niaise qui a tendance à se répéter
- Un plaisir de jeu qui perd évidemment de son efficacité quand on joue seul
Rares sont les jeux à porter aussi bien leur nom. Dans Unravel Two, rien n’est laissé au hasard, du premier terme anglais à la textualisation du chiffre. En effet, là où le personnage de Yarny, poupée de chiffon vivante née de l’imagination d’un enfant, se détricotait au fil de ses pas dans le premier épisode, notre nouveau compère est ici lié directement à un autre avatar solitaire. Après s’être malheureusement échoués sur une sombre plage, les deux héros se voient unis par un même trait de laine, élément primaire de leur constitution et représentation épurée de l’Amitié. Il s’agit surtout là d’une belle occasion d’inclure de la coopération, Unravel Two se basant presque exclusivement sur de l’entre-aide, on peut le dire d’avance, particulièrement bien pensée.
INCASSABLE
Cette fois-ci, Yarny ne se délie plus au gré de son avancée : ce concept pourtant original a été mis de côté au profit d’une coop soudée et totalement adaptée au level-design. Ainsi, deux joueurs peuvent s’essayer à Unravel Two et c’est même conseillé puisque l’ensemble de ses mécanismes reposent sur des bases multijoueurs. Il sera alors possible d’extraire des cordes de son corps afin de s’en servir comme trampoline, pour faire du rappel, pour se balancer ou pour se hisser en haut d’un obstacle. La grande particularité du game design consiste en le fait que ces liens ne peuvent pas être coupés et devront donc obligatoirement être rembobinés. Comprenez par-là que tous les détournements d’objets deviennent alors un brin plus complexe que si vous agissiez indépendamment l’un de l’autre, notamment lorsqu’un levier doit être activé d’un côté tandis que l’autre personnage ira esquiver un obstacle. De manière globale, on peut saluer l’intelligence des niveaux, à la difficulté croissante et majoritairement composés d’énigmes à résoudre tandis qu’une mineure partie sera consacrée à des phases (gentilles) de runs et de réflexes, provoquées par les rares apparitions d’ennemis mortels.
SOUDÉS JUSQU’À LA PELOTTE
Heureusement, Unravel Two peut également être joué en solo et, ici, Coldwood Interactive a su inventer un système efficace tout à fait praticable. Ainsi, par le biais d’une simple touche, il sera possible de changer de personnage, ce qui maintiendra l’action entamée par l’un et permettra de reprendre celle de l’autre. Avec ce même bouton, les deux Yarny pourront aussi ne faire qu’un, simplifiant la tâche au joueur lors de phases plus traditionnelles : bien qu’il soit solide et parfaitement fluide, ce gameplay ne dessert pas non plus toute la saveur coopérative pensée par ses développeurs ; obligeant parfois à réfléchir pour deux et à jongler entre les personnages un peu maladroitement. Ce n’est finalement qu’au bout de l’aventure – sept niveaux pour cinq ou six heures de jeu environ - que la jouabilité sera pleinement appréhendée. On ne peut donc que vous inciter à y jouer à deux, le jeu étant pleinement pensé pour. Et si le plaisir de jeu est bien présent, avec une sacrée influence de LittleBigPlanet pour l’apparence et le moteur physique ainsi qu’une petite pointe de Rayman, on reproche tout de même à Unravel Two d’être un peu court et de ne pas se diversifier beaucoup dans ses rouages, occasionnant une certaine répétitivité. Sans doute un peu de difficulté supplémentaire n’aurait pas fait de mal : il existe heureusement quelques niveaux optionnels qui demandent alors une certaine dextérité.
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU D’EAU DE ROSE
Nous avions reproché au premier Unravel de procéder à une mise en scène trop forcée : force est de constater que cette suite s’inscrit davantage dans la simplicité, sans non plus mettre de côté sa poésie légèrement mièvre. Pourtant, impossible de ne pas souligner le soin apporté à l’ensemble du décor : si le premier opus était magnifique, celui-ci ne déloge pas à la règle avec un rendu photo-réaliste de ses environnements. Fourmillant de détails, parfois enchanteur, sombre ou métallique, le monde miniature affiche un rendu époustouflant et ce sans avoir recourt à une 4K qui le lui rend pourtant à merveille. Certains panoramas et effets de lumière s’avèrent somptueux et appuient quelques jolies scènes – un voyage à dos de cygne, de la plateforme entre les nénuphars ou quelques interactions douces et fraternelles – qui marquent l’esprit. Ceci dit, le jeu atteint vite ses limites lorsqu’il doit sortir de sa zone de confort, par exemple avec les animaux (on se fait parfois courser par des poules ou des poissons) dont les animations sont bien rigides. Il en est de même pour les humains, ici présents uniquement sous la forme de spectres retraçant des enfances un peu difficiles. Là aussi, on regrette que l’histoire ne soit pas plus consistante, le message évident de l’amitié et de l’amour ne portant pas non plus le joueur des heures durant. La bande-son, quant à elle, s’avère plutôt répétitive bien que plus discrète qu’auparavant, ambiance fantaisiste et violons voyageurs à l’appui. En résulte néanmoins une aventure franchement sympathique, colorée et au level-design ingénieux malgré une certaine légèreté qui lui cause parfois du tort.