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Très prometteur sur le papier et à travers les images distillées par Capcom, Under The Skin est finalement une déception. Cela peut paraître très cruel mais quand l’intérêt ne suit pas, la réalisation ne rattrape pas un soft. On aurait aimé que Capcom se complique un peu plus la vie au niveau des missions plutôt que de se concentrer sur une unique récolte de pièces. Under The Skin est beau, jouable et c’est ça qui est le plus triste !!!
- L'originalité du jeu
- Graphismes tapent à l'oeil
- Jouabilité plaisante
- Le clin d'oeil à la série Resident Evil
- Intérêt très limité
- On s'ennuie rapidement
Capcom joue la carte de l’originalité et laisse de côté ses séries phares pour proposer aux joueurs PS2 d’incarner un extraterrestre en couche-culotte dans Under The Skin. Les Terriens seront bien les seuls à se souvenir de son passage.
Il faut être désormais suicidaire pour proposer un nouveau jeu aux gamers. Ubisoft en a fait les frais l’année dernière avec Beyond Good & Evil, un titre magique qui n’a pas su trouver sa place parmi les Need For Speed Underground, le Seigneur des Anneaux ou les Dragon Ball Z : Budokai. Mais Ubisoft a su essuyer cet échec grâce à de grosses productions telles que Prince Of Persia ou bien encore XIII (NDMaxime : mouais il s’est pas vendu des masses non plus). C’est un petit peu ce qui risque de se passer avec Capcom et son Under The Skin. Même si ce dernier n’a pas la trempe d’un BG&E.
Cosmi, un héros malgré lui
On a pour habitude de considérer les extraterrestres comme de redoutables envahisseurs qui en veulent à notre bonne vieille planète bleue. Mais Capcom ne voit pas les petits hommes verts sous cet angle-là. Leur venue sur Terre n’est en réalité qu’un simple rituel. Les habitants de la planète Malice, les créatures célestes, ont pour habitude de jouer des mauvais tours aux peuples des autres planètes. Il s’agit d’une formation tout ce qu’il y a de plus sérieux qui intervient dès leur troisième anniversaire. En réussissant différentes épreuves, ils prouveront qu’ils sont aptes à devenir adultes. Mais dans la masse des aliens en couche-culotte, on retrouve Cosmi. Tête en l’air, il n’arrive jamais à décrocher son certificat. Alors qu’il est envoyé sur une nouvelle planète, il percute un satellite et se retrouve précipité sur Terre. Parlons-en de la Terre ! Considérée par tous comme le « Mont Everest des mauvais tours » à cause de ses habitants, les êtres les plus cruels et barbares de toute la galaxie, seuls quelques grands maîtres ont réussi cette terrible épreuve. Et notre pauvre petite boule bleue va devoir faire ses preuves à travers 8 niveaux dangereux. Niveau originalité scénaristique on est gâté ! Capcom a eu envie de changer un petit peu de ritournelle et c’est pas plus mal !
Dis-moi qui tu es, je te dirais qui je serais
Comment se présente la formation des mauvais tours ? Même si la saison s’y prête, il ne s’agit pas de frapper bêtement aux portes en tendant son sac à bonbons. Notre gentil E.T. n’a que faire des friandises ! Le but du jeu est de gagner un maximum de pièces afin de remporter un trophée et les honneurs de Maître Itazura, votre instructeur. Pour ce faire, vous devez vous déguiser et embêter les humains autour de vous. Finalement, Halloween n’est pas si loin que ça. Le déguisement assurera votre survie sur Terre. Lors de votre crash, les médias ont annoncé au monde entier que des extraterrestres avaient débarqué. Donc pour passer inaperçu, vous devez ressembler à un humain. Pour prendre une apparence humaine, utilisez votre fusil de capture. Chaque personnage que vous allez rencontrer dans Under The Skin peut être absorbé par votre arme. Hommes, femmes, enfants, tout y passe. Seulement vous ne pouvez enregistrer qu’une seule identité par métamorphose. Lorsque vous avez récupéré un personnage dans votre fusil à capture, vous pouvez lui ressembler en vous positionnant sous une soucoupe volante synonyme de transformation. Choisissez bien quel être vous voulez devenir car chaque humain possède une série d’objets utiles pour jouer des tours à ses compatriotes. Après chaque métamorphose, la précédente entité incarnée réapparaîtra dans le niveau. Faites attention à ne pas la capturer de nouveau car en sus de ne plus avoir d’items, elle vous démasquera rapidement.
Ce n’est pas le tout de faire mu-muse avec l’ADN mais il faut se mettre au boulot. Récupérer un maximum de pièces est un vrai challenge. Vous devez agacer les humains pour que ces derniers fassent tomber l’argent de leur poche. Vous avez à votre disposition des dizaines et des dizaines d’objets afin de les rendre furibonds. Ça peut aller des simples punaises insidieusement placées sur la chaussée à la tarte à la crème en pleine figure façon Noël Godin. Le jeu se veut avant tout loufoque et petit à petit vous allez découvrir des objets délirants à la portée de plus en plus grande. Voici une liste non exhaustive de votre arsenal : hamburger géant, gant de boxe, feu d’artifice, troupeau d’éléphant, tank, bazooka, chiens de cirque, requins, boules de bowling, bombe etc. Les Terriens vont en voir de toutes les couleurs. Ecrasés, brûlés, électrocutés, peu après votre exploit, ils vous auront dans le collimateur. Et c’est à ce moment-là qu’il faudra changer de peau afin de leurrer vos poursuivants car s’ils vous choppent vous allez passer un sale quart d’heure. Au bout de deux arrestations, vous redeviendrez un alien aux yeux de tous et votre pactole se verra amputer de quelques pièces. Préférez la fuite après avoir récolté votre butin pour ne pas subir les foudres des humains. Pour amasser un maximum d’argent, il existe une période appelée « panique » durant laquelle vous êtes plus vulnérable mais où l’or tombe en abondance. Selon les niveaux, il faudra prendre certaines précautions : évitez tel ou tel personnage, ressembler à un pirate ou jouer sans radar.
Un intérêt finalement assez limité
En Mode Scénario, il existe 8 niveaux que vous devrez terminer afin de devenir le héros reconnu de Malice. Le jeu n’étant pas linéaire, vous pouvez choisir n’importe quelle zone de jeu. Lorsque vous terminé un niveau, les objets découverts seront disponibles dans les maps suivantes. Gérez au mieux votre parcours afin de faciliter les prochaines étapes. Coco Town est une simple mise en bouche. Il s’agit d’une ville tout ce qu’il y a de plus classique afin que vous vous exerciez à faire des mauvais tours. Frontiersville ressemble aux patelins que l’on retrouve dans les meilleurs films de western. High Stakes Hills s’apparente à Las Vegas avec des machines à sous dans tous les coins. Les amateurs de piraterie découvriront avec grand plaisir Big Booty Bay alors que les fans de films d’horreur préfèreront Pranksylvania. On retrouve également un immense temple égyptien qui crache des boules de pierres dans Paraoh Island. Capcom a eu l’excellente idée de faire un clin d’œil à la série Resident Evil en exportant Racoon City, ses zombies et son Nemesis. Les fans de la saga reconnaîtront sans problème les différents protagonistes en perpétuel combat contre Umbrella. Pour terminer, le niveau Bioland sera à débloquer. Les 8 niveaux ont malheureusement le même style d’objectifs : soit récupérer plus de pièces que votre adversaire, soit voler les pièces d’un seul personnage en s’associant avec un autre extraterrestre. Chaque niveau se joue en dix minutes, donc forcément la durée de vie en prend un coup car en plus le jeu n’est pas très difficile. Ce ne sont pas les modes multijoueur (Versus et Coopération) jouables à deux qui confèrent à Under The Skin un plus grand intérêt. Malgré la bonne volonté de Capcom, on s’ennuie ferme dès les premières minutes de jeu ! Le jeu est plutôt rythmé mais ultra répétitif. Dommage que l’intérêt soit au ras des pâquerettes parce que le reste de la réalisation suivait. Graphiquement, on a droit à un cel-shading du meilleur effet. Coloré, détaillé, Under The Skin séduit par ses visuels. Il en est de même pour la maniabilité, instinctive et simpliste. Et pourtant malgré cette réussite, Under The Skin reste et restera un jeu ennuyeux !