Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Torment Tides of Numenera sur PC, PS4 et Xbox One sur PS4

Test Torment Tides of Numenera sur PC, PS4 et Xbox One
La Note
note Torment : Tides of Numenera 14 20

Fidèle à ses racines Torment : Tides of Numenera nous ramène instantanément à l'époque des premiers Fallout, Baldur's Gate et autres Planescape Torment. Non seulement il y a énormément de choses à lire pour pouvoir se plonger dans cet univers si particulier, mais en plus la qualité d'écriture est vraiment très élevée. Etonnamment et pour ne rien gâcher, la traduction française se montre à la hauteur ! En revanche, la dernière production d'inXile Entertainment a parfois tendance à délaisser un peu trop l'aspect ludique. Une meilleure interface et des mécaniques de combat plus fouillées lui permettraient certainement de toucher un plus large public. En l'état, si vous n'êtes pas particulièrement un adepte du genre "RPG verbeux", nul doute que vous passerez votre chemin.


Les plus
  • Ecriture extrêmement riche
  • Dialogues plus importants que les combats
  • Entièrement traduit en français
  • Univers vraiment dépaysant
  • Direction artistique séduisante
  • Première moitié du jeu formidable
Les moins
  • Combats assez anecdotiques
  • Certains éléments sous-exploités
  • Interface inutilement complexe
  • Coupes avouées par les développeurs
  • Versions consoles en retrait
  • Seconde moitié du jeu moins réussie


Le Test

Au crépuscule du siècle dernier sortait Planescape Torment. Particulièrement verbeux, voire carrément littéraire, ce jeu de rôle pas comme les autres est rapidement devenu culte parmi les amateurs du genre. Pourtant, aucune suite n'a jamais vu le jour. Cet affront est quasiment réparé aujourd'hui puisque, sans être directement relié au titre de Chris Avellone, Torment : Tides of Numenéra en est clairement le successeur spirituel. C'est donc bien volontiers que nous avons plongé dans cette grande aventure.


Torment : Tides of NumeneraPrécisons avant tout que nous n'avons pas affaire à une suite directe de Planescape Torment. Les deux jeux ne partagent pas les mêmes personnages, ni le même univers. Mais comme son nom l'indique, Torment : Tides of Numenera cherche définitivement à se placer dans la même lignée que son modèle. Grâce à quelques développeurs en commun, mais surtout un esprit identique. Et les deux titres se rejoignent avant tout sur leur littéralité, qui dépasse même celle des premiers Fallout et des Baldur's Gate. C'est bien simple, les développeurs annoncent la présence d' 1,2 million de mots dans le jeu. Pour vous donner un ordre d'idées, sachez que cela représente plus que l'intégralité des sept volumes de Harry Potter. Et à peu près autant que la trilogie du Seigneur des Anneaux à laquelle vous ajouteriez Guerre et Paix, connu entre autres pour son épaisseur record... Autrement dit, vous allez avoir de la lecture ! Ce qui aurait pu rapidement devenir un problème s'il ne s'agissait que de remplissage maladroit. Heureusement, on est vraiment loin d'un tel écueil. Même si on n'échappe pas à certaines descriptions longuettes, la qualité d'écriture est vraiment très élevée. On prend donc un réel plaisir à parcourir les dialogues et à découvrir les riches histoires des différentes personnages secondaires.

Torment : Tides of NumeneraCe point est renforcé par la présence d'un traduction française intégrale et de bonne qualité. Mais en réalité, ce qui rend cette profusion de texte réellement digeste, c'est tout simplement l'originalité de l'univers futuriste de Numeréra, qui nous change agréablement du sempiternel médiéval fantastique. Loin de faire les choses à moitié, le jeu nous plonge un milliard d'années dans le futur, alors que huit civilisations successives se sont déjà élevées avant de mourir. Dans le Neuvième Monde auquel vous appartenez, il est bien difficile de tracer une frontière entre la magie et la technologie, tant cette dernière est avancée. C'est l'un des points forts de cet univers, qui regorge par ailleurs de concepts ésotériques inédits, qu'on ne spoilera pas ici, mais dont on vous garantit que la découverte vaut le détour. Magie, technologie, âmes, esprits, labyrinthe mental, philosophie, passé et présent se mêlent pour former une ambiance unique et franchement dépaysante.

 

NOUVELLE VAGUE

Torment : Tides of NumeneraC'est ainsi que le jeu démarre dans votre propre esprit, alors même que vous êtes en pleine mort/renaissance. Tout juste tombé du ciel, vous incarnez le Dernier Reliquat, vestige de la conscience du Dieu Changeant, transféré dans un nouveau corps, et fuyant une créature tentaculaire appelée Affliction, dont on ne sait trop si elle est réelle ou symbolique (puisque vous la croisez dans votre esprit…). Mais arrêtons-là avec ces maladroites tentatives de descriptions du scénario et de l'univers, car nous ne pourrons jamais rivaliser avec la richesse et la subtilité de l'écriture du jeu. Tout juste préciserons-nous que vous croiserez régulièrement des lieux, des machines et des personnages étonnants, dont certains deviendront vos compagnons. Dans la plus pure tradition des bons jeux de rôle, il est possible de discuter avec ces derniers, de profiter de leurs talents spécifiques et de s'en séparer, volontairement ou non. C'est ainsi qu'en vous réveillant, vous tomberez nez à nez avec Aligern, qui possède des tatouages vivants, et Callistege, en permanence entourée de plusieurs versions fantomatiques d'elle-même, toutes légèrement différentes car issues de diverses dimensions parallèles… Et ce n'est que le début ! Par la suite, vous irez de surprise en surprise. Du moins dans la première partie de l'aventure, qui nous présente des villes à l'architecture grandiose, peuplées de marchands, prêtres, assassins et aventuriers qui ont tous des choses passionnantes à raconter. Le soufflé retombe clairement ensuite, avec des lieux relativement vides et une direction artistique moins inspirée, même si certaines villes continuent de nous régaler. Notons tout de même que les développeurs ont eux-même avoué avoir dû procéder à des coupes par rapport à leurs ambitions initiales, mais qu'ils ont également annoncé une série de contenus téléchargeables gratuits pour remédier à cela. Le premier d'entre eux introduira par exemple un compagnon supplémentaire. En l'état, il vous faudra tout de même déjà une trentaine d'heures pour voir le bout de l'aventure.
 

Torment met en avant un système d'effort, qui consiste à dépenser des points de puissance, de célérité ou d'intellect afin d'augmenter les chances de réussite de telle ou telle action.


Torment : Tides of NumeneraIl aurait d'ailleurs sûrement été contre-productif de rallonger encore plus la sauce car, sur le fond, le système de jeu montre assez rapidement ses limites. Torment met en avant un système d'effort, qui consiste à dépenser des points de puissance, de célérité ou d'intellect afin d'augmenter les chances de réussite de telle ou telle action. C'est bien vu, d'autant plus que l'échec n'est quasiment jamais synonyme de game over. Il nous entraîne juste dans une voie différente, le jeu se targuant de proposer en permanence des choix qui ont une influence sur la suite des événements. Mais une fois les bons compagnons trouvés, il devient un peu trop facile d'atteindre les 100% de chances de succès, ce qui a tendance à ruiner l'intérêt du système. De même, il ne faut surtout pas compter sur les combats pour amener du challenge. Appelés Crises, ils interviennent extrêmement rarement, le dialogue et les actions non agressives constituant l'immense majorité du gameplay. Selon qu'on soit belliqueux ou non, on pourra le regretter ou s'en féliciter. Dans tous les cas il faut reconnaître que la rareté des combats rend relativement inutile certains éléments de gameplay. Pouvoir choisir entre un Glaive, un Nano et un Jack en début de partie (c'est à dire grosso modo un guerrier, un magicien et un personnage équilibré) n'est finalement pas si important que cela. Et l'interface apparaît inutilement complexe puisque qu'elle présente de nombreux éléments qui ne servent finalement que rarement.


LES BONNES VIEILLES RECETTES


Torment : Tides of NumeneraDe même, le prometteur système de flux (les fameuses "Tides" du titre)  s'avère finalement plus anecdotique que prévu. Il s'agit d'un système de réputation avancé qui associe des couleurs à des émotions et réactions psychologiques. Bleu pour la sagesse et le mysticisme. Rouge pour la passion et l'action. Indigo pour la justice et le compromis. Or pour le sacrifice et l'empathie. Argent pour le pouvoir et la célébrité. Hélas, en pratique, on voit trop rarement l'influence de ces cinq flux sur nos relations avec les différents habitants du Neuvième Monde. Certains talents et compétences semblent également peu utiles tandis que d'autres, notamment ceux portés sur les dialogues, peuvent sensiblement augmenter l'intérêt d'une partie. On vous conseille par exemple vivement de choisir le talent permettant de lire dans les pensées des personnages. D'un point de vue purement technique, on pourra toujours reprocher à Torment de proposer des animations un peu simples mais, dans l'ensemble, le moteur de Pillars of Eternity fait correctement son travail. Du moins sur PC, car les versions consoles souffrent de forts ralentissements, ainsi que d'une interface guère pratique. Au final, Torment : Tides of Numenera ne deviendra certainement pas aussi culte que son prédécesseur. Mais il plaira tout de même aux rôlistes ayant pris goût aux jeux singuliers, riches et très bien écrits.


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