Test Top Spin

Rassurez-vous, nous ne sommes pas devenus chauvins pour autant mais savoir qu’un titre de ce gabarit a été développé par une signature française, ça fait chaud au cœur. D’autant plus qu’on pouvait craindre le pire quand on sait que ces mêmes développeurs ont accouché de Pro Beach Soccer, navet par excellence ! La jeune firme française a donc retenu la leçon. A la tête de ce projet ambitieux, Microsoft et Stéphane Dupas, chef de projet mais aussi maître d’orchestre qui a donc choisi de s’attaquer au tennis, une discipline encore peu pratiquée sur PC. Car on ne peut pas dire qu’en termes de jeu de tennis, on soit gâté ces derniers temps et encore moins lorsqu’ils sont de qualité.

La main de Dieu

Top Spin présente à priori tous les atouts pour séduire les amateurs de la petite balle jaune. Tout d’abord, le soft propose un panel de 32 joueurs, hommes et femmes dont 16 professionnels de la raquette. En guise de mise en bouche, voici une liste non exhaustive de certaines de ces stars des courts centraux : Pete Sampras, Sébastien Grosjean, Lleyton Hewitt, Gustavo Kuerten, Michael Chang, Anna Kounikova, Martina Hingis pour ne citer qu’eux. Pour la plus grande majorité de ces pros, une motion capture très poussée à été effectuée afin de donner encore plus de réalisme à leurs gestes tennistiques. On reconnaîtra le revers si particulier de Grosjean et de Hewitt capables de sauter en prenant appui sur une jambe et ainsi mettre plus de force dans leur frappe ou encore le service si élancé de Pete Sampras. La modélisation a bénéficié, elle aussi, d’un soin tout particulier et des joueurs comme Sampras, Grosjean et Kournikova sont plus ou moins réussis. Pour les autres, la ressemblance n’est pas toujours flagrante et des joueurs comme Chang, Hingis ou Kuerten risquent de tirer la tronche lorsqu’ils verront leur alter ego en 3D. Si par malheur, les visages de ces pros de la raquette ne vous convenaient pas, vous pouvez créer votre avatar via le player creator, instrument permettant d’insuffler la vie tout en laissant libre court à votre imagination. Comme son nom l’indique, le joueur aura la possibilité de créer son tennisman à travers un nombre immense de critères. Imaginez que dans un premier temps, vous devez choisir le sexe puis l’ADN de votre future star. Une fois la « race » choisie, vous pourrez modifier à loisir sa corpulence, sa taille, les traits de son visage, de quelle main il tiendra sa raquette (droitier ou gaucher) et j’en passe. Grâce aux morps en temps réels et à son interface très souple, on peut intervenir sur trois zones du visage. Vous pourrez choisir la forme de son nez, l’inclinaison du front ou bien encore l’épaisseur des lèvres. Il est possible aussi de l’habiller de la tête aux pieds, ce qui plaira aux stylistes qui ont raté leur vocation. Et faire jouer votre avatar vêtu d’un pantalon moulant ou d’un pull ne pose aucun souci, fashion victim oblige. D’autres caractéristiques plus techniques viendront étoffer votre perso comme le style de son service à choisir parmi trois attitudes différentes. Bref, les possibilités sont dantesques et feront de votre joueur un être unique sur le circuit mondial. Sachez par ailleurs que la corpulence n’est pas un facteur de réussite ou de perte et qu'un joueur plus enveloppé qu'un autre a toutes ses chances pour monter sur le podium. Stéphane Dupas nous confiait qu’il serait vraiment marrant de retrouver un petit gros chauve en tête du classement. C'est certain...

La victoire est au bout de la raquette

Une fois votre tennisman personnalisé, s’ensuit une (très) longue séance d’apprentissage durant laquelle vous devrez parfaire vos coups et gommer vos travers. Le mode Carrière regroupe 100 joueurs et votre but ultime sera bien entendu de vous hisser en tête du classement. Partant en bas de l’échelle, un coach vous prendra sous son aile, s’occupera de gérer votre emploi du temps et de vous trouver un sponsor pour vous fabriquer une image. Tout cela dans un but lucratif afin de faire face aux dépenses occasionnées par vos déplacements et autres séances de coiffure. Au-delà de ces conditions financières, vous devrez vous frayer un chemin à travers les nombreux tournois du circuit. Au fur et à mesure de vos victoires, vous gagnerez des étoiles (14 au maximum) à répartir sur vos compétences composées de quatre caractéristiques de base que sont le service, le coup droit, le revers et la volée. Cinq étoiles étant le maximum autorisé par catégorie, ces points accumulés sont donc limités afin de maintenir un certain équilibre entre les joueurs dans une optique plus ou moins tactique. Ainsi votre joueur, comme celui de chacun possèdera des faiblesses sur lesquelles il faudra se pencher afin de combler ces défauts. En sus de ce mode Carrière très complet, d’autres modes de jeu sont disponibles à commencer par l’habituel mode Exhibition autorisant jusqu’à 4 joueurs à se mesurer en simple comme en double. Petit bémol, l’impossibilité de faire des matchs mixtes, problème purement technique dû notamment aux différences des animations entre les hommes et les femmes. L’éditeur de tournois, quant à lui, permet de créer ses propres compétitions tout en offrant la liberté de paramétrer le nombre de jeux et de sets gagnants. Mais la véritable boîte de Pandore de ce Top Spin réside dans le jeu en ligne capable de générer une durée de vie quasi infinie. Et sachez que le hit de PAM permet d’établir un classement sur la toile en participant au tournoi mondial avec son propre avatar. Autant vous dire que le taux des élèves optant pour l’école buissonnière risque de monter en flèche. Du néophyte au névropathe du pad, tous trouveront un challenge à la hauteur !

Sans maîtrise la puissance n’est rien

Il va s’en dire que l’abondance de ces modes ne serait rien sans un gameplay en béton armé. Et c’est bien ce que propose Top Spin. Virtua Tennis possédait une panoplie de coups assez fournie mais montrait ses limites rapidement. Chez PAM, cette frustration grandissante leur a permis de réaliser un compromis idéal entre une prise en main facile d’accès et une profondeur de jeu jamais explorée. C’est bien simple, tous les coups du tennis moderne sont reproduits avec fidélité. On retrouvera les frappes à plat pour ensuite varier ses coups avec quelques lifts et des coupés bien placés. Quant à ceux qui ont tendance à monter au filet pour conclure, un petit lob bien placé permet de les remettre à leur place. Virtua Tennis permettait à quiconque qui montait au filet de placer un coup décisif et gagner ainsi le point. Plutôt embêtant lorsqu’on préfère jouer depuis les fonds de court et qu’on se nomme Stéphane Dupas notamment. Pour le chef de projet de Top Spin, terminer un point à la volée n’est pas le reflet d'un grand jeu de tennis et c’est bien pour cela que les volées ne sont pas systématiquement décisives. Il faudra en effet être bien plus calculateur pour prendre son adversaire à revers. Un joueur puissant ne remportera pas nécessairement le match, preuve s’il en est avec l’intégration des coups risqués, frappes certes puissantes mais pas forcément décisives. A tout moment de la partie, même pendant le service, ces risks shots permettent au joueur d’accélérer la balle en appuyant sur la gâchette droite. Sitôt le coup déclenché, une jauge apparaît à l’écran, au centre de laquelle il faut réussir à stabiliser le curseur au milieu de la barre. Cette technique demande non seulement une certaine expérience mais aussi la maîtrise du timing. A cela vient se greffer une jauge de confiance placée en haut de l’écran qui, une fois remplie, vous permettra de réaliser vos coups risqués de façon plus aisée. Il existe néanmoins une règle de reproductibilité (bug non évincé Monsieur Dupas ?) qui permet de réussir ses risks shots à tout moment. Et par pur égoïsme, nous vous laissons le soin de le découvrir par vous-même. Un autre point essentiel est la maîtrise de l’amorti qui s’effectue de la même manière qu’un coup risqué en utilisant la gâchette gauche. Efficace pour casser le rythme d’un échange interminable entre deux joueurs de fond de court. Là aussi, il faudra apprendre à maîtriser le coup pour ne pas voir votre balle finir dans le filet. Cette fourberie utilisée lors du service permet d’exécuter un service à la cuillère, la même méthode qui a permis à Chang de se débarrasser de Lendl en 1989 à en finale de Roland Garros. On s’en souvient encore !

Vitua Tennis killer !

Et comme si cela ne suffisait pas, Top Spin se targue de jouir d’une qualité graphique au-delà de tout soupçon. Excepté la modélisation hasardeuse de certains tennismen et women, le titre de PAM se rapproche du rendu photo nous donnant l’impression de regarder un vrai match de tennis sur le petit écran. Les graphismes sont fins, les postures des joueurs débordantes de réalisme et les différents terrains de jeu (une cinquantaine au total !) regorgent de détails. Cerise sur le gâteau, le public est entièrement en 3D. Fini donc ces affreuses tapisseries qu’on apercevait derrière les joueurs et qui applaudissaient de manière vulgaire. L’ambiance sonore n’est pas en reste avec des coups d’une puissance rare et un public toujours prêt à scander le nom de son joueur favori (excellente idée). Les échanges bénéficient d’un rythme effréné et voir les joueurs glisser sur la terre battue avant d’asséner un coup puissant en met plein la rétine. Et pour conclure, sachez qu'à chaque point remporté, il sera possible de narguer son adversaire ou de s'apitoyer sur son sort en combinant les boutons Blanc et Noir.