Test TMNT Shredder’s Revenge : Turtles in Time de Konami a trouvé son héritier sur Xbox One
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En allant chercher Turtles in Time de Konami en référence, Tribute Games et DotEmu avaient peu de chances de se planter. Véritable cri d’amour à un jeu culte de l’ère Super Nintendo, Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder's Revenge est bel et bien ce petit bonbon sucré qu’on garde en bouche le plus longtemps possible pour en tirer aux maximum toutes les saveurs. Entre les graphismes volontairement rétro et pixel-art (qui ne plairont pas aux Millennials sans doute), le gameplay aux mécaniques parfaitement huilées, les nombreuses références et autres easter eggs, difficile de bouder son plaisir et de ne pas se laisser transporter à une époque où le jeu vidéo se voulait simple et sans prise de tête. Remake à peine déguisé de Turtles in Time, TMNT Shredder's Revenge n’arrive cependant pas à sortir de son carcan de titre-hommage, en allant plus loin. Car une fois l’aventure bouclée (5/6h grand max), rien ne nous permet de rester accroché au jeu. Hormis quelques défis (pas bien intéressants en vrai), le jeu ne propose aucun mode supplémentaire pour relever le défi. C’est d’ailleurs le principal reproche que l’on peut faire à ce Teenage Mutant Ninja Turtles Shredder's Revenge, à savoir l’absence de challenge. Les ennemis s’éliminent en 2/3 coups maximum, les boss ne présentent aucune difficulté avec une barre de vie qui se vide en 60 secondes montre en main (et on n’a perdu aucune vie face à eux). C’est d’autant plus surprenant que le titre s’adresse à un public précis, les plus de 30 ans qui ont l’habitude des beat’em all 2D. Sur ce point-là, Streets of Rage 4 et Astérix & Obélix Baffez-les Tous étaient plus excitants. Reste évidemment la possibilité de jouer en coop jusqu’à 6 joueurs, mais on ne va pas se mentir, au-delà de 3 personnages sur le même écran, ça devient illisible, voire pénible à regarder.
- Un hommage vibrant à Turtles in Time
- 7 personnages jouables complètement différents
- Gameplay nerveux et parfaitement maîtrisé
- Bestiaire riche
- Grande variété des décors
- Ça fourmille de détails et d’animations
- Des références et des easter eggs partout
- La coop en ligne !
- Vendu le prix juste (25€)
- Un manque cruel de challenge
- Des boss aux patterns trop simples...
- ...et qui s’éliminent en même pas 2 minutes
- Impossible de changer de personnage à la volée
- Au-delà de 3 joueurs en coop’, c’est le capharnaüm
- Une fois le jeu fini, on n’y revient pas trop
- Pas de voix françaises
Si les remasters et les remakes sont – tristement – devenus les nouvelles poules aux œufs d’or des éditeurs, il y a également un autre courant qui a le vent en poupe ces dernières années, à savoir les revivals. Ressusciter des vieilles licences (70’s, 80’s, 90’s), tout en les remettant au goût du jour (mais en conservant cette nostalgie sucrée d’antan), est quelque chose qui plait au public ; ou du moins à un certain public. Certains éditeurs / studios l’ont compris et en ont même fait leur spécialité. On pense évidemment à DotEmu, qui est devenu en quelques années un nom garant d’une certaine qualité quand il est question de transposer le passé vers le présent. Après Wonder Boy III en 2017, Streets of Rage 4 en 2020 et Windjammers 2 il y a quelques mois, c’est au tour des Tortues Ninja de faire leur come-back en 2022 dans un beat’em all 2D qui rappelle évidemment les consoles 16-bit et le Konami de la belle époque. Et autant vous spoiler d’emblée : vous allez vous prendre un shoot de nostalgine (contraction entre nostalgie et adrénaline, on vient de l’inventer).
Quand on évoque les Tortues Ninja en jeux vidéo, deux noms nous viennent aussitôt à l’esprit : le Teenage Mutant Hero Turtles sorti sur NES en 1989 et le Teenage Mutant Ninja Turtles : Turtles in Time paru deux ans plus tard sur Super Nintendo. Ces deux titres signés Konami sont restés dans l’inconscience collective les deux meilleurs jeux estampillés TMNT, même s’il faut quand même citer l’excellent TMNT : Tournament Fighters (Mutant Warriors, son nom original japonais) si on aime un tant soit peu la baston 2D. Les enfants d’autrefois devenus adultes – et développeurs – aujourd’hui n’ont pas oublié cette période dorée où « tout était mieux avant », et l’envie de retrouver les sensations d’antan les ont poussés à rendre hommage à ces jeux à leur façon. C’est à partir de ce postulat de base que DotEmu et le studio canadien Tribute Games se sont associés pour donner naissance à Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder's Revenge. Si les deux entreprises se sont trouvées un peu par hasard (les deux ambitionnaient de faire un jeu Tortues Ninja néo-rétro), l’objectif était en revanche le même : donner une suite – au moins spirituelle – au Turtles in Time de Konami. Depuis son annonce, ses screenshots et ses trailers distillés ici et là, on savait que le beat’em all de 1991 allait être respecté à la lettre. Visuellement et artistiquement pour commencer, Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder's Revenge est une franche réussite, avec son design rondelet et ses couleurs pastels qui rappellent la série animée de 1987, le but est clairement de nous renvoyer à notre enfance. Tribute Games a même opté pour le choix du rendu en pixel-art, en lieu et place des graphismes en 2D HD comme on a pu le voir dans Streets of Rage 4 ou le récent Astérix & Obélix : Baffez-les Tous de Microids et Mr Nutz Studio. Pour les quarantenaires comme nous, c’est un kiffe immédiat, pour la jeune génération, sans doute un peu moins. Mais que voulez-vous, tout le monde n’a pas la science du bon goût…
INTERDIT AU MOINS DE 30 ANS
De toutes les façons, avec ce Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder's Revenge, DotEmu et Tribute Games se fichent de plaire aux Millenials, le public visé étant les enfants d’autrefois, ceux qui possèdent un pouvoir d’achat conséquent aujourd’hui. Tout a été pensé pour eux, des graphismes au gameplay, en passant par les innombrables références qu’on trouve dans le jeu, comme cette fameuse map qui reprend celle du jeu TMNT sur NES de 1989, sans oublier les musiques façonnées par Tee Lopes qui s’est lui aussi imprégné du jeu Turtles in Time et de la série animée de 87. Difficile pour des grands enfants comme nous de pas tomber sous le charme de Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder's Revenge qui reprend tous les codes (mais aussi la structure) du Turtles in Time de Konami, à tel point qu’on est plus proche d’un remake de 2022 que d’un hommage rendu. D’ailleurs, comme dans le jeu de 1991, l’histoire de TMNT : Shredder's Revenge tourne encore autour de la Statue de la Liberté. Elle ne va pas disparaître pour voyager à différentes époques cette fois-ci, mais elle est à nouveau l’objet de toutes les convoitises de Shredder et de son clan des Foot.
De toutes les façons, avec ce Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder's Revenge, DotEmu et Tribute Games se fichent de plaire aux Millenials, le public visé étant les enfants d’autrefois, ceux qui possèdent un pouvoir d’achat conséquent aujourd’hui. Tout a été pensé pour eux, des graphismes au gameplay, en passant par les innombrables références qu’on trouve dans le jeu.
Nous voilà donc transbahutés dans un New York séduisant à travers 16 niveaux, chacun se terminant par un boss à abattre. Il y en a d’ailleurs 20 au total, certains apparaissant en duo, ce qui n’aura malheureusement aucun effet sur la difficulté du jeu, mais ça, on y revient un peu plus tard. Quant au casting, Tribute Games s’est montré particulièrement généreux, puisqu’on retrouve évidemment nos quatre célèbres tortues, auxquelles viennent s’ajouter Maître Splinter, April O’Neil, mais aussi Casey Jones, qui se débloque automatiquement une fois l’aventure terminée. Ce qui est plutôt chouette, c’est que chacun de ces personnages sont différents, dans le sens où ils se distinguent par leur palette de coups différents, mais aussi par leurs compétences découpées en trois catégories : Portée, Vitesse et Puissance. Chacun fera son choix en fonction de ses affinités, et de notre côté, on ne vous cachera pas un petit faible pour Donatello et April O’Neil, le premier pour son allonge et le fait qu’il utilise un Bô, et la deuxième pour sa vélocité et ses attaques qui rappellent la Chun-Li de Street Fighter. En parlant du jeu de baston de Capcom, Raphael y fait également référence, puisqu’il est capable de réaliser un dragon (Sho Ryu Ken), pratique pour toucher les ennemis aériens.
STREET BRAWLER
Mais la grande force de Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder's Revenge, c’est de loin sa variété, à la fois dans son gameplay, mais aussi ses environnements. Contrairement au Astérix & Obélix Baffez-le Tous de Microids qui n’hésitaient pas à recycler jusqu’à l’écœurement certains niveaux (le bateau pour ne pas le citer hein), TMNT Shredder's Revenge ne répète jamais deux fois le même stage. Ruelles crasseuses, centre commercial, métro, zoo, building télé, salle d’arcade, parc, immeuble en chantier, on passe d’un décor à un autre avec un réel plaisir, d’autant qu’ils fourmillent tous de détails, d’animations et d’interactions bienvenues. Il faut d’ailleurs plusieurs passages pour tout découvrir, mais c’est aussi ça le principe d’un beat’em all 2D, à savoir une certaine replay value en enchaînant les runs avec des personnages différents. Comme dit plus haut, le gameplay ne manque pas de charme ni de variété non plus, avec une palette de mouvements assez conséquente. Si l’on retrouve les attaques et les combos standards à faire en appuyant sur le même bouton, on se rend rapidement compte que les possibilités sont nombreuses. Double-saut, roulade avant ou arrière pour esquiver les attaques ennemies, frappes aériennes, coups anti-air (avec des différences selon le perso choisi), attaque glissée au sol, choppes avec plusieurs variantes, coup puissant (en maintenant le bouton d’attaque quelques secondes) et enfin les furies à déclencher lorsque la barre de super le permet, autant vous dire que les possibilités sont nombreuses et garantissent l’absence totale d’ennui. Le bestiaire lui aussi ne manque pas de caractère, d’autant qu’il sait se distiller au fur et à mesure que l’on avance dans les niveaux. Bien sûr, ce sont les Foot qu’on verra le plus souvent, sachant qu’ils se différencient selon leur couleur et donc leur comportement, mais d’autres ennemis viendront s’ajouter dans des rixes qui in fine manquent cruellement de challenge.
PIECE OF CAKE
En effet, la difficulté est d’ailleurs le gros point faible de TMNT : Shredder's Revenge et ce dernier va à l’encontre de son public quarantenaire visé. Entre les ennemis qui possèdent que très peu de points de vie (une série de 3 coups et c’est fini), leur nombre à l’écran assez limité et des patterns ultra lisibles, on enchaîne les niveaux à une vitesse hallucinante. Et ce ne sont malheureusement pas les boss de fin de stage qui vont venir corser le challenge, puisqu’ils ont été façonnés dans ce même moule de simplicité. Très sincèrement, jusqu’au niveau 13, c’est une balade de santé et il est même quasi impossible de mourir face à un boss si l’on a été biberonné aux beat’em all 2D. On parle évidemment du mode de difficulté standard et en mode Difficile, le jeu est certes un peu plus ardu, mais rien d’insurmontable non plus, soit l’opposé de ce qu’était Astérix & Obélix Baffez-les Tous en termes de challenge. En 5h à peine, l’aventure TMNT : Shredder's Revenge est pliée et laisse d’ailleurs un arrière-goût d’inachevé, comme s’il manquait quelque chose à grignoter. Pas de mode supplémentaire comme un Time Attack ou un Survival pour nous tenir en haleine, tout juste peut-on compter sur les défis qui apparaissent en cours de partie, comme parvenir à ne pas se faire toucher une seule fois dans un niveau. C’est sans doute sur ce point que le jeu déçoit et ne parvient pas à transformer un essai en véritable coup de maestro. Bien sûr, on n’oublie pas que TMNT : Shredder's Revenge possède une autre grande qualité à ne pas négliger : la possibilité de jouer jusqu’à 6 en coop, aussi bien en local comme en ligne. C’est un bonus non négligeable, d’autant que Tribute Games a intégré une mécanique pour réanimer son partenaire s’il tombait au combat, ce qui permet de renforcer les liens d’amitié, même avec quelqu’un qu’on ne connaît pas online. C’est assez plaisant, mais on ne vous cachera pas que 6 personnages à l’écran, c’est rapidement la foire à l’empoigne et que l’ensemble devient rapidement un joyeux bordel à suivre. En vrai, le jeu reste agréable jusqu’à 3 personnes en simultané, après ça devient un capharnaüm visuel assez détestable. Mais on souligne (et on salue) néanmoins la possibilité.