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Malgré une mise une scène qui arrive à nous tenir en haleine et à nous pousser à toujours aller plus loin dans l’aventure et quelques bonnes idées sous exploitées, The Secrets of Da Vinci : Le Manuscrit Interdit pêche cruellement par son gameplay à ne pas mettre entre toutes les mains. Rarement coincé sur une énigme, le joueur aura en effet plus tendance à bloquer pour ne pas avoir vu un objet indispensable à ramasser, et pas toujours évident ni à trouver, ni à deviner. Un jeu à réserver aux passionnés du génie italien donc, qui prendront alors plaisir à découvrir ou redécouvrir ses plus grandes œuvres au prix de longues heures de frustration à parcourir encore et encore les mêmes pièces.
- Poussé par la curiosité liée à De Vinci
- Modélisation fidèle du château
- La présence de grandes idées du maître italien
- Une certaine fidélité historique
- Pas assez intuitif
- Trop d’allers-retours
- Manque de diversité
- Jauge de conscience inexploitée
Génie italien du XVème et XVIème siècle, Léonard de Vinci connaît une nouvelle jeunesse depuis le succès littéraire 2004 de Dan Brown. Loin de la polémique du roman controversé, The Secrets of Da Vinci : Le Manuscrit Interdit oublie le Louvre et la chapelle Saint Sulpice pour nous inviter dans la dernière demeure de l’artiste, le château du Clos Lucé, et nous conter une toute autre histoire.
1522. Léonard de Vinci nous a maintenant quitté il y a trois ans, emportant avec lui nombres d’idées révolutionnaires et laissant surtout derrière lui autant d’œuvres que de mystères. Apprenti renvoyé de Francesco Melzi, le disciple à qui Léonard a légué tous ces livres et instruments d’art, vous voilà parti dans ce qui fut l’ultime demeure du maître, à la recherche de notes et de codex perdus.
Les vices de Léo
Plus d’époque que le modernisme du Da Vinci Code, The Secrets of Da Vinci : Le Manuscrit Interdit nous plonge au temps des monarchies et des grandes tenus brodées. Profitant d’une couverture de pseudo étudiant sur la vie de l’italien, vous oeuvrez en fait pour le compte d’un étrange mécène cherchant à mettre la main sur de précieux documents de De Vinci. Se déroulant exclusivement autour du château du Clos Lucé, le jeu de Nobilis se présente comme un Myst-like historique mais, si l’ambiance et le personnage culte au cœur de l’histoire apportent beaucoup au genre, l’accessibilité n’est elle pas forcément au rendez-vous. La modélisation du Château est réalisée à la perfection, la prise en main reprend les principes de bases du genre, les énigmes sont nombreuses et principalement accessibles, mais c’est bel et bien la navigation et surtout l’observation qui posent problème. Trouvant les solutions aux énigmes dans les pages du manuscrit retrouvées progressivement, on bloque plus souvent pour des raisons d’équipement que de logique, et c’est alors toutes les salles déjà accessibles qu’il faut parcourir de nouveau, passant la souris sur le moindre pixel en espérant tomber sur un objet ou un mécanisme jusque là passé inaperçu. Plus vicieux encore, la pseudo non linéarité du titre se révèle plus handicapante qu’autre chose. En effet, bien que certains objets soient disponibles à plusieurs endroits différents, en choisir un à un endroit bien précis pourra demander de trouver les autres dans des lieux alors prédéfinis, rendant ces mêmes objets non cliquables aux autres endroits, et nous obligeant une fois de plus à retourner dans des pièces déjà visitées des dizaines de fois.
Heureusement, tout est loin d’être noir dans le jeu de Nobilis et, une fois habitué à ces deux-trois erreurs de conception, on arrive à prendre un certain plaisir, emporté par le tourbillon De Vinci. Le scénario mêlant habillement histoire et complots romancés, The Secrets of Da Vinci : Le Manuscrit Interdit réussit un exploit presque similaire à celui du livre de Dan Brown, à savoir attirer assez de curiosité de notre part pour nous motiver à continuer l’aventure, et les énigmes basées sur les œuvres de Léonard sont autant d’occasions de découvrir ou de redécouvrir l’art et les inventions de l’ami de François Ier. De jour en jour, vous aurez d’ailleurs l’occasion d’assister à quelques flash-back montrant le roi de l’époque en compagnie du génie et ainsi en savoir plus sur les actions et propos du passé, à accueillir alors comme autant d’indices supplémentaires pour mener à bien votre mission et percer alors le grand secret de De Vinci. On regrettera toutefois, une fois l’aventure finie, ne pas avoir eu à utiliser le système de jauge entre le bien et le mal tant il est facile de rester dans la moyenne ou au pire d’y revenir en utilisant les points accordées à chaque étape du jeu. L’idée de départ consistant à interdire certaines actions comme le vol à des joueurs trop angéliques ou à compliquer le dialogue pour d’autres plus corrompus reste alors sur sa faim et ne se sera au final jamais manifestée autrement que par une présence visuelle dans l’inventaire du joueur, un mystère à l’instar de celui de Léonard ou encore du titre même du jeu, traduit que partiellement pour d’obscures raisons encore inconnues.