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De l’action pure sans se prendre trop au sérieux, une bonne dose d’humour et trois héros déjantés, la campagne solo de The Outfit se vit avec un certain plaisir, à défaut de mettre une grande claque mais finit par lasser rapidement, faute de variété. Souffrant également d’un déficit graphique par rapport aux autres jeux Xbox 360, The Outfit doit beaucoup à la tronche de ses trois héros et trouve sa place grâce à son côté décalé. Mais c’est surtout le mode multijoueur sur le Xbox Live qui le sauve de la noyade. Tous les ingrédients sont en effet réunis pour des affrontements d’anthologie, ou presque.
- La jouabilité globale
- L’humour décalé des personnages
- Des décors destructibles
- Le mode coopératif
- Des graphismes indignes de la Xbox 360
- Conduite des véhicules trop approximative
- Trop linéaire
- Localisation des dégâts à revoir
- Trop bourrin
- Vite lassant en solo
Présenté en catimini à l’E3 dernier, The Outfit n’avait franchement pas convaincu. Gameplay douteux et graphismes horribles, le pire était à craindre. Seul le bunker en carton-pâte qui servait de décor aux démonstrations faisait illusion. Une petite année aura-t-elle été suffisante pour transformer la grenouille-volante en Prince de guerre ?
A l’approche du bouclage du cinquième numéro de JeuxActu magazine, plusieurs tests restaient encore à attribuer. Bizarrement, personne à la rédaction ne s'est précipité sur le DVD de "The Outfit". Ni Loran Croft, ni notre sino-cambodgien préféré, ni personne d’autre. N’écoutant que mon sens du sacrifice, je me dévouais finalement pour cette tâche. Immédiatement, la cinématique d’introduction cerne le contexte. Les alliés débarquent en France pour desserrer l’étreinte oppressante de l’occupation allemande. Ou plutôt, ils ont débarqué. Car Relic a fait l’impasse sur le débarquement proprement dit pour consacrer le jeu uniquement sur l’avancée des forces alliées dans les lignes ennemies. Pourquoi pas. Même si je suis de loin le plus vieux de la rédaction, je n’en suis pas pour autant contemporain de cette époque. Et bizarrement, lors de mes études, l’histoire s’arrêtait juste avant la seconde guerre mondiale. Je ne me risquerais donc à aucun parallèle entre The Outfit et la réalité. De toutes façons, mis à part le contexte guerrier global, je doute qu’il soit fait allusion à un quelconque semblant de fait réel. A commencer par les héros. Allez, soyons bons joueurs, et faisons abstraction de l’actualité autour d’un rapport qui évoque les milliers de viols commis par les militaires américains sur des femmes françaises et continuons d’appeler les personnages de ce jeu des héros. Etait-il possible de faire plus caricatural que ces trois gars là, aux antipodes de la rigueur militaire la plus élémentaire ? Probablement pas.
Soldats, au rapport
Tommy Mac est une sorte de Rambo, montagne de muscles au cœur d’artichaut. S’il avait une devise, ce serait : droit devant. Il dispose d’une mitraillette, mais on devine rapidement que le lance-flamme fait de lui un pyromane chronique qui allume tout ce qu’il croise. Même les femmes. Sa condition physique est olympique. Catégorie poids-lourds. Lunettes de soleil sur le nez, cigare aux lèvres, Deuce Williams a tout du cow-boy, même le pistolet. Sauf que son cheval est un char d’assaut. C’est le plus haut gradé de l’équipe, mais qui s’en soucie vraiment ? Même quand il n’est pas sur son char d’assaut, il ne peut s’empêcher d’utiliser du très gros calibre. C’est donc le bazooka qui aura sa préférence. Peut-être pour combler un complexe de taille ? Nous ne le saurons jamais. L’éclaireur JD Tyler, qui représente les minorités, est quant à lui à l’aise en toutes circonstances. De loin grâce à son fusil, en combat rapproché grâce à son fusil à pompe, ou encore carrément au contact où son couteau fait merveille. Coup de chance, sa vitesse et son endurance constituent un atout majeur pour passer d’une situation à une autre. Bien que guidés par l’état major, ces trois-là font la guerre à leur manière. Le joueur incarne l’un des trois personnages au choix, mais il peut en changer à chaque point de restauration après une mort. Les commandes se maîtrisent assez bien. RT pour tirer en toute logique, LT pour lancer une grenade en toute logique également, RB pour courir. Croyez moi, quand une mitrailleuse vous plombe les fesses, on trouve rapidement le bon bouton. Quant à la touche LB, elle permet de changer d’arme. Comme dans tout bon jeu Xbox, 360 ou pas, l’utilisation des 2 sticks (déplacement et regard) devient rapidement une seconde nature dont on peine à se passer sur les autres consoles. Cependant, est-ce l’adrénaline ou mes gros doigts (ou les deux ?) toujours est-il que l’utilisation de click gauche pour s’accroupir et du click droit pour viser ne constituent pas la caractéristique la plus fluide et la mieux maîtrisé de mon jeu.
Out, vite !
Pour être sur de ne pas confondre avec un jeu d’infiltration (sic), les objectifs sont toujours matérialisés à l’écran. De toutes façons, l’état major bien au chaud loin du front, ne manque jamais une occasion de vous dire ce qu’il faut faire. Mais n’espérez jamais l’annonce d’une semaine de vacances sur
Toute la partie réflexion tient dans l’exploitation de ces ressources en fonction de la situation. N’hésitez jamais à laisser quelques mitrailleuses fixes à des points stratégiques, il n’est pas rare de devoir repasser à certains endroits précédemment conquis de haute lutte. Bref, tout ce que vous avez à faire, c’est tirer, lancer des grenades, courir et demander des renforts. Toutefois, l’alternance des situations impose une assez grande variété dans l’utilisation des armes et des véhicules. De toutes façons, inutile d’espérer par exemple que votre canon anti-char constitue votre arme ultime à tout faire de la mort qui tue. La gestion des dégâts n’est en effet par le coté le plus réaliste du jeu. Très performant comme son nom l’indique contre les chars, ce canon nécessite trois voir quatre tirs directs pour venir à bout d’un pauvre péon. Au moins, cela oblige à changer d’armes en fonction des circonstances. Entre chacune des 12 missions solo, on retrouve à chaque fois avec plaisir nos trois héros à l’humour ravageur au cours de cinématiques qui dressent le décor de l’histoire. Le grand méchant étant inaccessible (Hitler), on se contente d’un petit méchant : Hans Von Beck. Peut-être pas si méchant qu’il en a l’air d’ailleurs, mais je n’en dirai pas plus. L’histoire pourrait paraître anecdotique dans ce genre de jeu, mais paradoxalement, c’est elle qui va sortir le titre de la médiocrité par son coté décalé, ses personnages caricaturaux, ses retournements de situation à deux balles. Au premier degré, l’ensemble n’avait vraiment rien de convaincant. Avec une bonne dose de second degré, le titre devient plaisant si on est sensible au charme des baroudeurs. Techniquement, The Outfit souffre franchement de la comparaison avec des titres tels que Call of Duty 2, sans parler de Tom Clancy's Ghost Recon Advanced Warfighter. Le moins que l’on puisse dire que si
Explosions en Live
Bien évidemment, après s’être rassasié (ou pas) du mode solo de The Outfit, c’est en toute logique vers le mode multijoueur que le joueur portera son attention. Et avec un peu de recul, il s’avère que le jeu a été davantage pensé pour le jeu à plusieurs, avec trois modes de jeu (seulement) qui permettront aux Rambo en ébullition de faire parler leur testostérone. Car à l’instar du mode solo, il n’est pas utile de venir accompagné de sa matière grise pour prendre un tant soi peu son pied en multi. Classique mais inévitable, le "Deathmatch" permet jusqu’à 8 personnes de se fritter en toute impunité. A pieds comme en véhicules, tous les moyens sont bons pour finir victorieux. Le mode "Destruction" a pour simple intérêt de tout ravager dans le décor à grands renforts de grenades et autres appuis aériens. Défoulant, l’intérêt de ce mode montre rapidement ses limites et on se tournera rapidement du côté de "Victoire stratégique" pour trouver un plaisir différent puisqu’il constitue le cœur du mode solo, en se focalisant sur la prise et la protection de points stratégiques sur une carte. Certainement le mode le plus intéressant des trois, il n’en demeure pas moins assez lassant sur la longue, la faute à un level design peu inspiré. Dommage.