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Adapter sur les consoles actuelles tous les hits de la Neo Geo est une excellente idée en soi. Metal Slug 3 est l’exemple vivant qui prouve que les adaptations réussies permettent de retrouver toutes les sensations acquises en Arcade ou sur Neo Geo à moindre frais. Mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous lorsqu’on voit arriver une version semi-charcutée de la crème des jeux de baston 2D. Si l’adaptation de KOF 2000 sur PS2 est réussie, celle de KOF 2001 relève d’un travail de cochon. Ce dernier n’étant pas aidé par sa réputation d’être l’épisode le moins réussi de la saga. Toutefois, parmi les jeux de baston 2D présents dans le catalogue fourni de la PS2, ce bundle comprenant KOF 2000 & KOF 2001 tient le haut de l’affiche (avec Guilty Gear) grâce notamment à ses persos charismatiques, son nombre imposant de combattants, son système de jeu unique et surtout à sa technicité à enchaîner les Rush. De quoi patienter avant le pack comprenant KOF 2002 & KOF 2003, la crème de la crème, si et seulement si les adaptations restent fidèles bien évidemment ! Réponse courant 2005.
- Adaptation réussie de KOF 2000
- 30 € les deux jeux
- Le choix 50/60 Hz
- Les gerbes de sang
- Temps de chargement minimes
- Persos inédits en bonus
- KOF 2001 adapté à la tronçonneuse !
- Où est la liste des coups spéciaux dans le manuel ?
- La manette PS2 trop rigide pour le genre
Après l’excellente adaptation de Metal Slug 3 sur Xbox et PS2, c’est au tour de la saga des The King of Fighters de débouler en trombe sur ces mêmes plates-formes. Cependant, seuls les épisodes démarrant à partir du nouveau millénaire (c’est-à-dire depuis KOF 2000) figureront dans le catalogue bien fourni des deux consoles majeures du marché du jeu vidéo. Afin d’attirer le chaland, SNK Playmore a eu le génie de proposer deux KOF sur une même galette et à un prix rikiki pour l’Europe ! Pas si bête mais…
Metal Slug 3 a été adapté sur les consoles actuelles de façon remarquable, faisant de ce jeu l’un de nos chouchous de cette fin d’année riche en hits. C’est donc avec une certaine confiance que nous avons accueilli la version PS2 de The King of Fighters 2000/2001 regroupés dans un seul et même bundle ! Mais avant même son arrivée, ce joli petit pack partait déjà avec un léger handicap. KOF 2001 est tout simplement de loin l’épisode le plus raté de la série et ce, même lorsqu’il est sorti sur Neo Geo. SNK n’étant plus en 2001, c’est Eolith, une jeune société coréenne qui a réussi à mettre la main sur la licence et à développer la cuvée 2001. Manque de talent ? Pas assez de temps ? Inspiration tombée dans le néant ? Peu importe la cause, KOF 2001 restera dans les annales pour avoir plongé les fans de la saga dans la déception la plus totale. En l’espace d’un seul épisode, le jeu de baston créé par SNK avait quasiment perdu tout de sa superbe. Graphismes revus à la baisse avec notamment des décors sans imagination et sans vie. Une musique de casseroles à des années lumières de celles qu’on avait l’habitude d’entendre. Un gameplay complètement charcuté par une utilisation mal pensée des Strikers. Seule consolation, un nombre de personnages imposant. Quarante ! Ni plus, ni moins. Mais revenons à nos moutons et commençons par causer des choses dans le bon ordre.
Trop de strikers tue le striker
The KOF 2000/2001 est donc bien là, sur PS2. Une fois le DVD inséré dans le tiroir de la console, une première chose nous permet d’esquisser un sourire. Le jeu nous donne la possibilité de choisir entre le mode 50 ou 60 Hz à l’instar de Metal Slug 3. La sélection du jeu se fait ensuite sur la page suivante. KOF 2000 étant le dernier volet développé par SNK himself, c’est avec une certaine nostalgie que nous nous décidons à lancer le jeu. Si on fait exception des musiques remixées, KOF 2000 est à peu de choses près identique à la mouture Neo Geo. Les 35 personnages bien présents sont répartis en 8 équipes de quatre. Les trois derniers persos étant Kyo, Iori et Kula et font chacun bande à part. Depuis KOF '99, les équipes ne sont donc plus composées de trois mais de quatre combattants, le dernier sélectionné faisant office de Striker.
Un Striker, kézako ? Il faut savoir qu’à tout moment de la partie et si vous disposez au moins d’une pastille prévue à cet effet, vous pouvez faire appel à un personnage tiers pour qu’il vous vienne en aide lors de situations délicates. Bien que l’ajout de ce quatrième perso soit loin d’avoir fait l’unanimité, il a néanmoins permis à la série de varier quelque peu son système de combat. Encore balbutiante dans KOF '99, maîtrisée dans KOF 2000, l’utilisation du Striker a engendré une sorte d’overdose non préméditée mais néanmoins bien présente au moment la sortie de KOF 2001. Ce volet permet en effet de former à sa convenance son équipe. 3 combattants, 1 Striker. 2 persos, 2 Strikers. 1 personnage, 3 Strikers ou 4 combattants, 0 Striker. Libre à vous d’éditer votre team en fonction du choix de votre adversaire ou des personnages que vous aurez sélectionnés tout simplement. Vous n’êtes donc pas obligé d’avoir systématiquement une équipe de trois combattants, ce qui est à la base l’essence même d’un KOF. Intéressant sur le papier, ce tout nouveau système s’est avéré être un véritable échec à la sortie du jeu sur Neo Geo. Afin d’équilibrer les matchs, Eolith a mis au point un système de handicap qui agirait sur la barre d’énergie mais également au niveau de la jauge de pouvoir. Moins vous disposez de combattants dans une équipe et plus vous êtes résistant aux coups que vous recevrez. Vous augmentez ainsi au passage le nombre de pastilles de pouvoirs permettant de déclencher les fameuses furies. Un système novateur certes mais assez déstabilisant et qui ne convient finalement pas du tout à la série. C’est pourquoi Playmore s’est vite empressé de faire disparaître les Strikers dans KOF 2002, qui a permis à la série de revenir aux sources et regagner ses lettres de noblesse.
La Neo Geo, console reine de la baston 2D
Pourquoi un tel intertitre ? Tout simplement parce qu’au bout de quelques heures de jeu passées sur la version PS2, on se rend compte que les adaptations de KOF 2000 et de KOF 2001 ont véritablement du mal à égaler les versions originales parues sur ce que j’appelle toujours la Roll Royce des consoles. Difficile à y croire et pourtant les faits sont bien là. La PS2 branchée d’un côté, la Neo Geo branchée de l’autre. On joue, on compare, on change de jeu. Non y a pas photo comme diraient Bataille & Fontaine, la console signée SNK n’a pas à rougir face au monolithe de Sony. Je dirais même qu’elle surpasse la PS2 en matière de baston 2D. Alors oui, bien entendu, la Neo Geo est désuète techniquement mais toujours est-il que les résultats parlent d’eux-même. Si sur KOF 2000, les différences restent minimes entre les moutures PS2 et Neo Geo, concernant KOF 2001, on a presque l’impression d’avoir affaire à un tout autre jeu. Et pourtant, tout démarrait sur les chapeaux de roue. Une toute nouvelle intro plus que sympathique avec des artworks inédits qui défilent à l’écran. Mais la déception est aussitôt palpable dès l’écran de sélection des menus. Vous n’avez qu’à jeter un œil sur ce screenshot pour vous apercevoir à quel point le menu de présentation est assez laid. Avec en fond d’écran, un paysage bien pixellisé représentant un ciel nuageux en mouvement, vous avez le choix entre plusieurs modes de jeu. Si on retrouve les fameux Team Play, Team Versus, Single Play, Single Versus, Practice, un mode inédit fait son apparition : le Party Mode. Celui-ci apparaît également dans KOF 2000 et vous permet de débloquer des personnages totalement inédits. Vous pouvez, par exemple, débloquer la USA Team (Heavy D., Lucky Glauber, Brian Battler) grâce à ce mode dans KOF 2000 et rendre accessible des personnages tels que Glugan ou Ron dans KOF 2001. Un petit ajout de derrière les fagots des plus appréciables.
KOF 2001 adapté au cutter
Le carnage auquel on fait référence depuis le début du texte arrive juste après, toujours concernant KOF 2001. On s’aperçoit très rapidement que les graphismes ont subi un ravalement de façade des plus consternants ! Le lissage des graphismes a rendu le jeu plus flou que la mouture sur Neo Geo. Un petit détail pas vraiment gênant mais on se rend aussitôt compte qu’il existe un énorme contraste entre le décor et les personnages. On a comme le sentiment d’avoir des décors peints au pinceau sur lesquels on a vulgairement superposé les sprites des persos d’origine. Par moment, on a le sentiment de voir les personnages flotter au-dessus du sol. Bizarre... La moitié des décors originaux ont aussi changé de visage. Là où l’on pouvait voir s’agiter une foule en délire, il ne reste finalement plus grand monde pour ne pas dire personne. Les décors auparavant animés ont perdu de leur charme (ils étaient déjà loin d’être les plus réussis de la saga) et d’autres, comme le niveau du Brésil n’est plus du tout le même. Alors certes, les voitures de F1 sont désormais animées mais le décor en lui-même n’est finalement pas mieux que l’original. Bref, le résultat est assez sale et on ne peut que pousser un coup de gueule en étant témoin de ce travail de cochon. On reste toujours dans les graphismes avec un affichage aléatoire des ombres des persos. Jamais, au grand jamais, les deux combattants à l’écran ne disposeront chacun au même moment de leur ombre. Un seul des deux, choisi aléatoirement apparaîtra alors. On ne vous le cache pas, on est assez médusé par ce résultat, d’autant plus que la version sur Neo Geo ou même sur Dreamcast ne rencontrait pas ce souci-là. Bien heureusement, les coups spéciaux et l’ensemble des persos sont restés intacts et on retrouve un certain plaisir que d’incarner Heidern, K9999 (qui n’est pas sans rappeler le Tetsuo d’Akira avec sa superbe furie ultime), Lin, Xiang Fei, sans compter tous les habitués de la série qu’on ne va pas énumérer sous peine d’engendrer une lecture fastidieuse.
On pourrait vous parler des scénarii des deux jeux, étroitement liés par l’apparition du Nest Cartel, des liens que tissent chaque nouveau personnage avec les anciens, des enchaînements de combos dont seul SNK connaît le secret, toujours plus techniques que les jeux de baston de Capcom, de l’animation impressionnante de la cape tranchante de Zero, le Boss de KOF 2000 ou même l’ajout de persos inédits disponibles en tant que Strikers (Fio de Metal Slug, King Lion de Savage Reign, Mr Big ou bien encore Geese Howard) mais on n’en finirait plus et ce papier de 10562 signes finirait par atteindre les 20 000 signes à l’aise. On est donc finalement partagé entre une réalisation soignée pour KOF 2000 et un résultat bien moins convaincant pour KOF 2001. Mais avec une petite étiquette de 30 €, ce pack vaut néanmoins le détour, ne serait-ce que pour KOF 2000.