Test The King of Fighters 2003 : le dernier KOF de la NeoGeo est-il le meilleur ?
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- Le nouveau système de combat
- Les nouvelles furies
- Le plus speed des KOF
- Graphiquement propre
- Impact des coups un peu mou
- Mais où est passé Andy Bogard ?!
- Le dernier KOF sur Neo Geo
Après 14 ans de bons et loyaux services, la Neo Geo est sur le point de tirer sa révérence. Née un beau matin de 1990, celle qu’on appelle la Rolls Royce des consoles proposait à l’époque de vrais jeux d’arcade à la maison. Même qualité graphique, même bande-son et surtout une maniabilité identique aux bornes d’arcade grâce à ses fameux sticks quasi inaltérables. La Neo Geo était donc la console à posséder absolument pour tout fan de baston 2D racé qui se respecte. Alors que la guerre des 16 bits entre la Super Nes et la Megadrive faisait rage, SNK s’attaquait à tout autre public, celui capable de débourser sans compter et de s’offrir des jeux à des prix avoisinant en premier lieu les 1500F (environ 230 €). Les années passant, le prix de ces monstrueuses cartouches amplifiait pour maintenant atteindre en moyenne les 350 € (soit 2300F). Malgré le poids des années, le public répond toujours présent et la sortie d’une nouvelle cartouche est un événement de taille. Et c’est exactement le cas pour cet opus 2003 aux qualités surprenantes et surtout inattendues.
Playmore s’est enfin réveillé !
N’y allons pas par quatre chemins, depuis que Eolith puis Playmore ont repris la globalité des titres SNK en main, la qualité des jeux a considérablement chutée. Preuve en est avec la honteuse prestation de KOF 2001 et du très décevant SNK VS Capcom CHAOS. Des personnages manquant singulièrement de charisme, des coups spéciaux amputés, un gameplay complètement mou du genou, des graphismes revus à la baisse et une bande-son exécrable. Bref on en était presque venu à se demander si Playmore, n’était pas en train de jeter un grand saut d’eau sur le peu de brasier qui restait. Le fun manquait considérablement à l’appel et même si le nom de SNK continuait à vivre au travers de Playmore, les choses ont depuis bien changé. Conscient de ces relatifs échecs, la firme a donc décidé de se retrousser les manches jusqu’aux épaules pour clore la série comme il se doit avant que la Neo Geo ne prenne sa retraite méritée.
The Newcomers
La première constatation flagrante se situe dès l’écran de sélection des personnages. Le character design est enfin revenu à celui des beaux jours et les belligérants possèdent au premier coup d’œil une classe des plus soignées. Au menu des festivités, on retrouve pas moins de 32 personnages répartis en équipe de 3 combattants, à l’exception des deux frères ennemis que sont Kyo Kusanagi (qui arbore encore une nouvelle tenue) et Iori Yagami faisant chacun cavalier seul. SNK Playmore semble avoir fait une croix sur le système de striker et c’est tant mieux ! La Hero Team est désormais représentée par la présence de Ash Crimson (adepte des flammes vertes), Duo Lon (la rapidité est son principal atout) et Shen Woo (agile avec ses poings ravageurs). La Fatal Fury Team a laissé filer Andy Bogard au grand dam des joueurs pour laisser place à Tizok, catcheur à tête d’aigle venu tout droit de Garou : Mark of The Wolves. L’équipe d’Art of Fighting reste fidèle à elle-même avec un tout nouveau sprite (plutôt raté) pour Robert Garcia. Bonne nouvelle pour la Korean Team, Choi Bounge s’est vu remplacé par l’excellent taekwondoïste Jhun Hoon. On s’en réjouit !
Pas de changement pour l’équipe Ikari Warriors ni pour celle de K’. En revanche, deux équipes de filles font désormais leur apparition. Celle des femmes mûres (King, Mai Shiranui et Blue Mary) et celle des filles plus jeunes, menée par Athena Asamiya qui a vu ses co-équipiers de la Psycho Soldiers Team poussés sur le banc de touche. Cette dernière est désormais épaulée par Hinako, notre Edmond Honda féminin et Malin, une nouvelle venue qui manie le yo-yo comme personne. La Outlaw Team signe son retour et le trio est désormais formé de Gato (issu de Mark of The Wolves), Billy Kane et Ryuji Yamasaki qui ont tous deux subi un léger lifting vestimentaire. Et enfin pour finir, on retrouve Benimaru Nikaido en tant que leader de l’équipe du Japon avec Shingo Yabuki et Goro Daimon à ses côtés. Sachez par ailleurs qu’il existe cinq autres personnages cachés (Kusanagi, Chizuru Kagura et sa sœur jumelle Maki, Adel l’anodin fils de Rugal et Mukai le Big Boss du jeu), tous jouables à condition d’exécuter un code à l’écran de sélection des persos. Bien entendu, vous avez le choix de composer vous-même votre équipe mais si vous souhaitez voir les fins respectives de chacune d’entre elle, il est impératif de choisir le trio original. Maintenant que les présentations ont été faites, entrons dans l’arène pour voir si ce tout nouveau système de combat sera capable d’insuffler une nouvelle jeunesse à la saga.
Le système de combat ultime ?
Si depuis le tout premier KOF, il a toujours existé un leader dans chaque équipe, ce dernier n’était jusque-là jamais mis en exergue. C’est désormais chose faite avec l’arrivée de KOF 2003 qui propose donc de sélectionner votre meneur d’équipe. Malheureusement, en mode Story, il vous est impossible de changer ce dernier et c’est bien là le gros reproche que l’on peut faire vis à vis de ce nouveau système de combat. Quoiqu’il en soit, chaque meneur bénéficie de ce qu’on appelle le Leader Desesperation Move. En d’autres termes, une troisième furie ultime qui vous bouffera deux jauges de puissance. Depuis leur apparition dans Fatal Fury 2, les furies ont considérablement évolué et il est dorénavant impossible de concevoir un jeu de baston 2D sans leur présence. Dans KOF 2003, vous débutez les combats avec d’emblée trois jauges de puissance et autant de barres d’énergie qui correspondent chacune à vos trois persos. Une autre nouveauté et pas des moindres est l’intégration de la victoire en seul round. Jusque-là, les affrontements se déroulaient en trois manches gagnantes avec, à chaque fois, une présentation du nouvel arrivant. KOF 2003 révolutionne le système (il n’est pas nouveau je vous l’accorde mais bon…) en faisant directement apparaître le combattant suivant. La barre de vie de votre adversaire ne bouge pas d’un poil et vous donne ainsi toutes les chances de le mettre KO. Mine de rien, ce système que l’ont peut trouver anodin sur le papier s’avère être d’une réelle efficacité, en accélérant les combats qui ne perdent désormais plus une once de leur nervosité. A tout moment, vous pouvez switcher de co-équipier en appuyant soit sur B+C ou C+D lorsque que le Change OK vous le permet. Un peu à la façon d’un Rage of The Dragons, il sera possible d’exécuter ce qu’on appelle un Tag attack. Celui-ci consiste à frapper votre adversaire juste avant de switcher de perso. Cela permet ainsi au perso suivant d’arriver en lui filant un bon coup de tatane en pleine tronche, ce qui devrait vous laisser le temps d’enchaîner un combo dévastateur. Les combats gagnent ainsi davantage en technicité, laissant libre cours à votre imagination en termes d’enchaînements de combos. Un vrai régal !
Aussi bon qu’un KOF '98 ?
Inutile de tergiverser des lignes durant. Bien que KOF 2003 se loge dans le panthéon des meilleurs épisodes de la série, ce dernier n’atteint pas encore la qualité rare d’un KOF '98. Les décors aussi soignés soient-ils manquent encore d’originalité. Le constat est le même pour la bande sonore qui ne propose pas encore de musiques aussi péchues que l’édition 98. On regrettera également des impacts de coups un peu trop discrets et manquant clairement de puissance. Graphiquement, KOF 2003 s’en sort très bien avec des décors colorés et tous différents les uns les autres, le tout appuyé par des effets lumineux très réussis (superbe Buster Wolf de Terry Bogard). Même si de nombreux sprites ont été retouchés, d’autres en revanche commencent vraiment à accuser le poids des années, avec des animations complètement mécaniques et qui mériteraient une petite cure de jouvence (Leona et Benimaru par exemple). Malgré tout, l’ensemble reste de bonne facture et SNK Playmore semble enfin avoir trouvé la bonne voie. La mauvaise époque du KOF 2001 semble avoir été oublié et on peut enfin féliciter les équipes de développement d’avoir fourni un travail d’une grande qualité.