Mise à jour de notre test réalisé le 12 août 2005.

Replaçons les événements dans leur contexte. Nous sommes à l’automne 2002, la Neo Geo brille encore de ses feux et s’apprête à accueillir le nouvel épisode de The King of Fighters, le neuvième en date et non le huitième comme c'est marqué sur le dos de la jaquette ! A cette époque, les possesseurs de l’ancienne Rolls Royce des consoles ne savent plus sur quel pied danser. En effet, SNK n’est plus et la franchise appartient désormais aux Coréens Eolith, qui se sont fait remarquer par leur travail de cochon réalisé sur The King of Fighters 2001. Toutefois, les premiers avis reçus à partir des beta-tests effectués au Japon annoncent un retour aux sources et donc une qualité se rapprochant de celle qu’on avait connue lorsque la saga était encore développée par l’équipe originelle. La sortie en Arcade de The King of Fighters 2002, précédant de quelques mois la sortie de la cartouche, est l’occasion rêvée de se faire un avis définitif sur ce nouveau cru. Et Dieu sait qu’il était bon !

Roots Bloody Roots

Débarrassé des inutiles strikers, The King of Fighters 2002 marque un véritable retour aux sources avec un système de combat basé sur le 3 Vs. 3 fighting d'origine. Afin de ne pas se planter une fois encore, les nouveaux développeurs ont décidé de se baser sur une valeur sûre : The King of Fighters ’98, considéré par les professionnels du quart de cercle comme étant le meilleur volet de la série. A l’instar de ce dernier, The King of Fighters 2002 se la joue simple et efficace. Pas de scénario (on met de côté le Nest Cartel) et on se focalise simplement sur le gameplay pour engendrer du fun et rien que du fun. Un prétexte inavoué pour faire rejaillir de la tombe des personnages passés aux oubliettes tels que Yashiro, Shermie et Chris mais aussi le grand Omega Rugal, plus redoutable que jamais. Qui dit Rugal dit forcément Vice et Mature. Ses deux secrétaires aux ongles acérés signent leur grand retour et s’associent à nouveau avec Iori Yagami comme à l’époque de KOF 96. D’ailleurs, The King of Fighters 2002 est aussi connu pour regrouper les équipes les plus marquantes de la série. Ryuji Yamazaki, Billy Kane et Blue Mary forment la KOF ‘97 Team, Yashiro, Shermie et Chris (disponible dans leur version orochi) représentent la KOF ‘98 Team, K’, Maxima et Whip la KOF ‘99 Team, Vanessa, Seth et Ramon symbolisent la KOF 2000 Team et enfin K9999, Kula et Angel établissent la KOF 2001 Team.

Un total de 39 personnages (sans compter les persos cachés) qui vont révéler leurs talents au cours des parties, à condition de maîtriser comme il faut les différentes techniques. Eolith et Playmore en profitent pour corriger quelques erreurs perpétrées par le passé. Robert Garcia par exemple retrouve enfin ses attaques d’antan et surtout la façon de les exécuter. Terminé le temps où il fallait concentrer chaque manipulation (à la façon d’un Guile) pour sortir une boule de feu, notre espagnol préféré retrouve enfin sa vélocité d’autrefois. Autre personnage qui a su se bonifier d’un épisode à un autre n’est autre que K9999. Bénéficiant d’un charisme fou, ce clone de Tetsuo manquait singulièrement de puissance. C’est pourquoi, son nombre de coups spéciaux a été revu à la hausse dans The King of Fighters 2002 avec également des furies qui s’opèrent plus facilement. Autre élément frappant qui prouve que la série est bien passée dans les mains des Coréens de Eolith, se situe au niveau de l'animation de Kim Kaph Wan. Arborant fièrement les couleurs de la Corée avec son kimono de taekwondoïste, Kim Kaph Wan a bénéficié d'un soin tout particulier. Il faut voir avec quelle fluidité ce personnage se déplace, tranchant radicalement avec une Leona par exemple qui dispose encore et toujours d'une animation hachée. Voilà une belle preuve de chauvinisme de la part des développeurs de Eolith et on ne s'en plaindra point, si seulement ils pouvaient retoucher de la sorte chacun des personnages de la saga.

Citius, Altius, Fortius

Si The King of Fighters 2002 est apprécié par beaucoup de joueurs, c’est aussi grâce à l’apparition de nouvelles furies. De manière générale, chaque protagoniste dispose en moyenne de deux furies, la seconde étant systématiquement plus puissante que la première. The King of Fighters 2002 voit les choses en grand et se permet d’étoffer la liste des coups spéciaux pour chacun des personnages, en faisant entrer en scène ce qu’on peut appeler les ultimes furies. Elles se déclenchent lorsque la barre vitale atteint son seuil critique et que le Max Mode est déclenché. Une fois qu'elles sont amorcées, impossible de passer à côté de l’esclandre, l’écran vire au bleu et se retrouve aussitôt balayé par des traînées qui apparaissent à l’écran, accentuant de cette façon la vitesse d’exécution de ces attaques. L’impact est immédiat et le sentiment de puissance amène le joueur à se focaliser dessus. Comment oublier par exemple les deux typhons perpétrés par un Joe Higashi déchaîné, le bras organique de K9999 (référence directe envers Akira), les différentes transformations sexy de Mai Shiranui, l’explosion de folie de Ryuji Yamazaki, les griffes acérées de Choi Bounge ou bien encore l’explosion de rage de Iori Yagami ? Fort heureusement, ces ultimes furies (capables de bouffer la moitié d’une jauge de vie) ne s’amorcent pas aussi aisément qu’une furie classique et il faudra parfois attendre plusieurs rounds avant de pouvoir la sortir sans accroc.

Team Battle Action Game

Si le gameplay de The King of Fighters 2002 est irréprochable, sa réalisation graphique laisse parfois à désirer, surtout si on le compare avec les épisodes précédents. Les décors, peu nombreux, manquent clairement d’imagination et donnent parfois le sentiment d’avoir été dessinés dans la précipitation. Certes les éléments en 3D - absents de la version Neo Geo – permettent d’afficher un rendu un peu plus propre mais le résultat n’est pas encore à la hauteur. Inutile pour ceux qui s’attendaient à une refonte graphique comme ce fut le cas pour The King of Fighters '94 Re-Bout d’hurler au scandale, SNK Playmore a toujours été clair sur la situation en se contentant d’offrir une adaptation bête et méchante, à un prix défiant toute concurrence, particulièrement en comparaison avec le prix de la cartouche Neo Geo. Dommage en revanche que Nobilis n’ait pas souhaité réitérer le coup du pack comprenant KOF 2002 et KOF 2003 pour le prix d’un, comme aux Etats-Unis. Tant pis, cela ne nous empêchera pas de profiter de ce magnifique jeu de baston 2D.