12 20
- Réalisation de haut niveau
- Excellente bande-son de Shimomura et Sekito
- Le principe de l'Overdive
- Mise en scène chiadée
- Un TPS jouable sur PSP
- Un scénario déstructuré et indigeste
- Une progression très redondante
- Pas bien long
- La modification ADN aléatoire
- Trop dirigiste
- Aya en mode émotive
- Une localisation française ?
Le retour d'Aya Brea, retrouvée amnésique et blessée dans une robe de mariée, coïncide avec l'arrivée ans le monde d'une nouvelle forme de vie agressive : les Twisted. Première ville attaquée par ces étranges créatures, New-York subit des vagues de meurtres avant que le gouvernement ne commence à révéler la vérité aux citoyens américains. Une prise de conscience tardive qui ne parvient pas à empêcher le pire, à savoir l'arrivée des Babels, sortes de tours végétales géantes qui réduisent la cité en un tas de ruines. Afin de contrer les Twisted, une organisation a été créée, portant le nom de CTI. Malgré ses efforts, cette dernière ne parvient pas à gagner du terrain et l'Humanité semble condamnée. Mais le Docteur Hyde Bohr qui a recueilli Aya découvre en elle le potentiel de l'Overdive, une projection spirituelle qui lui permet de prendre possession de n'importe quel corps et surtout de revenir dans le passé via une machine spéciale l'Overdive System. Utilisable dans une situation de crise où les Twisted sont proche de remporter la bataille, cette invention va permettre d'altérer le passé pour changer le futur, et donc prendre l'avantage. Le scénario de The 3rd Birthday se sert donc régulièrement du flash-back comme base, un stratagème qui permet souvent d'amener des rebondissements surprenants. Tout du moins dans l'absolu. Car le jeu de Square Enix ne parvient qu'à perdre totalement son histoire dans une avalanche d'événements dénués de liens clairs, voire de liens tout court. Un empilement de faits qui se noie dans une narration catastrophique, où les ellipses replacement les dialogues et où aucun personnage n'arrive à se révéler attachant ou vraiment intéressant. Les trahisons et les morts pleuvent sans qu'aucune émotion ne se dégage de ces moments dramatiques. Il est simplement difficile de s'accrocher aux dix lignes de tex tes de la majorité des protagonistes principaux. Un problème déjà bien présent dans un Final Fantasy XII emblématique de ce point de vue, mais qui trouvait presque un équilibre avec une immense liberté d'exploration et de bidouillage. Ce qui est un peu moins le cas ici.
Parasite Aya
Sans accroche scénaristique, malgré une mise en scène léchée, The 3rd Birthday peut alors se voir sous le prisme d'un gameplay qui ne s'embarrasse plus d'un côté RPG pour se fondre dans le TPS. Si un système de niveaux est encore présent, que ce soit dans le cas d'Aya ou de ses armes à feu, par ailleurs modifiables via l'achat de pièces précises, il est une relique qui agit en tant qu'aide à la progression. En effet, une fois équipée avec trois armes à choisir parmi une sélection de plusieurs types, allant du lance-grenades au fusil-sniper, Aya rentre dans une action intense. Regorgeant d'obstacles favorisant la technique du duck & cover classique du TPS, les diverses zones fermées parcourues dans The 3rd Birthday sont également pensées pour l'utilisation de l'Overdive, véritable intérêt du gameplay. Technique de projection d'âme, cette dernière permet à Aya de prendre le contrôle de n'importe quel soldat humain présent sur le champ de bataille et situé à une distance acceptable. Très bien pensé, ce mécanisme dynamise énormément les phases de jeu en donnant la possibilité au joueur de passer de corps en corps, soit pour reprendre de précieux points de vie, aucun système de soin n'étant présent, soit pour trouver un nouvel angle d'attaque. Aussi intéressant par le côté immoral du sacrifice de soldats, que d'un point de vue ludique avec une accessibilité immédiate, l'Overdive est également une arme à part entière. En effet, lorsqu'un Twisted est suffisamment affaibli, il est possible d'y pénétrer pendant un court laps de temps afin de causer de très lourds dégâts, voire une explosion de son organisme. Le fait de planer littéralement sur le champ de bataille et de transiter rapidement de corps en corps retire la lourdeur habituelle des TPS pour donner au jeu de Square Enix un rythme bien senti, amplifié par la rage dont font preuve les ennemis. Tous mortels, même à un niveau avancé, les divers types de monstres ne laissent pas une seconde de répit et viennent sans cesse à l'assaut d'une barre de vie qui semble une bien légère protection. Il est donc impératif de switcher régulièrement et de rester en mouvement/se cacher en maniant l'esquive avec soin. La visée n'étant effectivement pas une donnée à prendre en compte, Square Enix ayant privilégié un système de lock afin de pallier au manque de touches de la PSP. Un compromis qui fonctionne très bien sur portable et qui permet de ne pas perdre l'action de vue tout en se concentrant sur l'esquive et l'Overdive. Reste que la caméra prend parfois ses aises, notamment lorsque le joueur se trouve trop proche d'une cible. Préférant se coller au personnage que de s'éloigner pour améliorer la visibilité, elle rend certains combats plus complexes qu'ils ne devraient l'être, ce qui n'est pas rien face à une difficulté bien corsée. Subissant des pics soudains, cette dernière peut facilement faire passer la progression de relativement simple à bien ardue simplement avec la présence soudaine et tel ou tel ennemi. Si certains de ces sursauts servent la tension et l'immersion de manière intelligente, d'autres sont simplement les restes d'une courbe de difficulté mal réglée. Un qualificatif qui peut également s'appliquer à la progression.
Cinématique-couloir-boss
Globalement conçus sur un même modèle, les divers niveaux de The 3rd Birthday demandent d'effectuer une action particulière avant d'éliminer l'ensemble des ennemis de la zone, comme par exemple détruire les orbes rouges dans la majorité des chapitres avec parfois la variante du C4 à activer. Un côté très mécanique et répétitif se dégage alors de ces phases de jeu qu'il vaut mieux éviter d'enchaîner sous peine d'être vite lassé. D'autant que si quelques variantes agréables viennent parfois casser la monotonie, comme les courses avec des Reapers loin d'être sympathiques, des attaques en char d'assaut, ou un très court passage en hélicoptère de combat, certains schémas de jeu se multiplient même au sein d'un même niveau. De fait, seuls les boss apparaissent comme vraiment surprenants, demandant de bien comprendre leur routine et de s'adapter à leurs modifications de comportement. Epiques et intenses, ces affrontements peuvent poser quelques problèmes aux joueurs qui ne seront pas passée par la case de la modification de l'ADN. Après avoir récupéré des brins du code génétique de certains monstres lors d'une explosion interne, il est en effet possible de les combiner avec l'ADN d'Aya pour bénéficier de bonus parfois très utiles après mutation. Un principe d'évolution à l'idée de base motivante, notamment dans une logique d'expériences pour obtenir les meilleurs mélanges, mais qui souffre d'un aspect aléatoire frustrant : les mêmes éléments n'aboutissant pas aux mêmes bonus à chaque essai. Une base enthousiasmante qui s'étiole par un manque de précision, à l'image du jeu lui-même. Car bien que réalisé magistralement et disposant d'une direction artistique de grande qualité assurée par Isamu Kamikokuryo, il ne fait jamais la preuve d'un vrai souci de finition. Un réveil difficile pour une série peut-être trop endormie.