Test Tekken 5

L’univers de la baston dans le jeu vidéo a toujours scindé les joueurs en plusieurs catégories. Il y a ceux qui ne jurent que par la 2D (dont nous faisons partie) et d’autres, qui ont désormais adopté la baston 3D. Dans ce créneau, seuls quelques titres sortent du lot. On pense irrémédiablement à la série Soul Calibur , Dead or Alive de Tecmo et bien entendu Virtua Fighter de Sega, concurrent direct de la saga Tekken. Autant être honnête avec vous, nous n’avons jamais été de grands partisans de la série de Namco et depuis la déception que fut Tekken Tag Tournament, notre préférence s’est définitivement tournée vers Virtua Fighter. Ouvrir à nouveau un débat pour comparer les deux titres serait peine perdue, alors focalisons-nous plutôt sur le cas Tekken 5, qui semble vouloir revenir aux sources et reconquérir le cœur des joueurs qui lui auraient tourné le dos.

Heihachi Mishima... is dead !

Passée la cinématique d’introduction, on se rend compte à quel point Namco aime choyer ses joueurs fidèles à la série Tekken. D'emblée, plusieurs modes de jeu permettent de varier ses plaisirs puisqu’il est possible de faire autre chose que de la baston pure et dure. Le mode Devil Within, par exemple, bien qu’anecdotique, permet d’incarner Jin Kazama dans un beat’em all où le but est de détruire un maximum de soldats et de robots Jack-5. On avance à l'aide du stick analogique gauche dans des couloirs à l'aspect totalement austère et à la créativité frôlant inexorablement le zéro absolu. Une touche permet de se mettre en garde (Triangle), une autre sert à effectuer un saut (Rond), le bouton Carré est réservé aux coups de poing et enfin la touche X permet de balancer de belles frappes du pied. La maniabilité est donc aux antipodes de ce qu'on retrouve dans le jeu de baston pur et même un foetus est capable de sortir un enchaînement, puisqu'il suffit d'appuyer plusieurs fois sur une même touche. Visuellement moche et sans aucun intérêt, on se demande encore ce que ce mode vient faire dans un jeu tel que Tekken. Peu importe, il s'agit là d'un simple mode en bonus que les développeurs ont souhaité faire apparaître. Reste ensuite les nombreux jeux annexes (StarBlade, Tekken 1, 2 & 3) qui arracheront un sourire aux nostalgiques. Mais l’intérêt se porte bien évidemment sur le jeu en lui-même et les nouveautés qu’il a apportées avec lui.

Are you ready for the next battle ?

Bien sûr, on aurait aimé voir davantage de personnages inédits mais la présence d’anciennes figures de la série, disparues depuis Tekken 2, suffit amplement pour nous réjouir. Comme tout Tekken qui se respecte, une bonne partie des personnages ne seront accessibles qu'une fois après les avoir débloqués en terminant le jeu dans le mode "Histoire". Onze individus se cachent derrière un point d'interrogation et n'attendent plus que vous pour se dévoiler au grand jour. Inutile de faire monter la sauce plus longtemps, l'ensemble de ces persos cachés ont d'ores et déjà été révélés par Namco, lors de diffusion de screenshots et artworks sur le web. Seuls trois personnages font véritablement leur entrée pour la première fois au sein de cette grande famille. Pour trois ans d'attente, c'est peu, je vous l'accorde, d'autant que les anciennes figures n'ont guère évolué en matière de coups ou de combos. Parmi les quelques personnages exclusifs à ce Tekken 5, on retiendra le nom de Raven. Mystique dès l’intro du jeu, il dégage une classe certaine et sa technique de combat le classe parmi les persos les plus dévastateurs, pour peu qu’on apprenne à le maîtriser. Sa couleur de peau tend à le trahir mais Raven est bel et bien un ninja des temps modernes. Ses costumes alternatifs lui rendent d'ailleurs honneur. Feng Wei impose également son style dès la cinématique et s'avère être un personnage d'une force impressionnante. Recherché par les forces de Police et notamment par Lei, Feng Wei n'est pas du genre bavard et préfère faire parler les mains avant de sortir quelques phrases assassines en Mandarin. La classe quoi. Pour le dernier personnage inédit, Namco a opté pour Asuka, une jeune fille quelque peu turbulente et pas franchement convaincante dans son style de combat.

Tekken restera toujours Tekken

Côté gameplay, on a affaire à du Tekken tout craché. Les persos sont toujours aussi lourds à déplacer, l’animation toujours aussi rigide, même si on sent une nette progression depuis les volets précédents. Je sens déjà la levée de boucliers à la lecture de ces phrases et pourtant Tekken n'a jamais égalé la fluidité des combats d'un Soul Calibur, d'un Virtua Fighter ou bien encore un Dead or Alive. Les combos s’enchaînent avec plus de férocité mais le joueur allergique au système de combat de la saga ne risque pas de changer d’avis pour autant. En revanche, on ne peut pas reprocher à Tekken 5 de faire partie des jeux de baston 3D les plus accessibles du marché. Ici, la plupart des combos s'effectue en appuyant sur une série précise de touches, qu'on commence à connaître par coeur pour l'ensemble des personnages. Effet de mode ou option désormais indispensable, la personnalisation de son avatar est maintenant accessible dans Tekken 5 et bientôt Soul Calibur III. Les stylistes qui ont raté leur vocation vont pouvoir se lécher les babines et habiller comme ils l'entendent leurs persos préférés. Accessoires, tenues vestimentaires et autres accoutrements ridicules font de ce Tekken 5 un vrai Sims-like. Mouais...