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Si vous faites partie de ceux (ou celles) qui ont manqué la sortie de Tearaway sur PS Vita, vous vous devez absolument de goûter à la magie de ce jeu de plates-formes qui regorge d’idées nouvelles. Bardé d’un gameplay rafraîchissant mettant à contribution les fonctionnalités tactiles de la DualShock 4, Tearaway Unfolded a aussi le mérite de proposer une direction artistique inventive et fantastique. Si vous aimez les univers enchanteurs et atypiques, le monde en papier dans lequel Iota et Atoi évoluent risque de vous en mettre plein les yeux. Autre particularité qui vaut le détour : ce concept de vouloir briser le quatrième mur, plaçant le joueur au cœur de cette aventure avec des interactions sympathiques et parfois photogéniques pour peu que vous possédiez la PlayStation Camera. En gros, Tearaway Unfolded est de loin le jeu le plus original et le plus attachant de cette rentrée 2015.
- Une adaptation réussie sur PS4
- Les fonctions de la DualShock 4 fort bien utilisées
- L’esthétisme du jeu toujours aussi accrocheur
- Une bande-son toujours aussi dépaysante
- Le vent et la lumière
- Une caméra qui décroche de temps en temps
- L’atelier dessin et découpage vraiment pas pratique
- Pourquoi ne pas avoir utilisé le microphone pour le vent ?
- On aurait aimé un vrai nouveau jeu
Console malheureusement sous-estimée et sous-exploitée, la PS Vita nous a pourtant offert il y a deux ans l’un des jeux les plus surprenants auxquels on ait joué depuis plusieurs années. Ce jeu-là, c’est Tearaway qui fait donc son grand retour sur PS4, histoire de nous prouver que la magie est restée intacte sur console de salon. A mi-chemin entre portage optimisé et remake grandeur nature, Tearaway Unfolded offre une seconde lecture intéressante et ce qu’il faut de nouveautés pour se laisser séduire une fois encore. On vous explique d’ailleurs pourquoi…
Parce que Tearaway Unfolded possède de nombreux points communs avec l’épisode PS Vita sorti en 2013, on vous recommande chaudement de lire – ou relire – attentivement notre test publié à cette époque. En effet, pour son passage sur PS4, le studio Media Molecule a décidé de reprendre la même structure, la même trame scénaristique mais aussi tout le gameplay, qui mise beaucoup les fonctionnalités tactiles de la DualShock 4. Il faut dire qu’à la base, le titre a été développé spécialement pour la console nomade de Sony qui nous avait offert une expérience à la fois incroyable et rafraîchissante grâce tout d’abord à son univers entièrement fait de papier et qui se dépliait au fur et à mesure que notre messager avançait. A l’instar de la version PS Vita, le joueur a donc le choix de son personnage. S’il souhaite jouer avec un garçon, il fera la rencontre de Iota, tandis que s’il préfère être en compagnie d’une fille, c’est Atoi qui l’attend. Cela dit, quel que soit votre choix, l’objectif restera le même : tenter d’entrer en contact avec le Vou (qui n’est autre que le joueur et qu’on peut apercevoir à travers le trou qui déchire le ciel si l’on possède la PlayStation Camera), brisant ainsi le quatrième mur et aidé par la voix de deux narrateurs qui feront le lien entre les deux univers.
FROM PS VITA TO PS4
Si Tearaway a été autant acclamé par la presse et les joueurs à l’époque, c’est surtout grâce à son gameplay complètement pensé pour les différentes fonctionnalités de la PS Vita. Qu’il s’agisse de l’écran tactile, du pavé arrière, des deux caméras, du microphone ou bien encore des capacités gyroscopiques de la console, tout était mis à contribution avec une telle intelligence qu’on se demandait comment les développeurs allaient parvenir à nous proposer une expérience similaire sur PS4. C’était évidemment sans compter sur la DualShock 4, elle aussi dotée d’un pavé tactile lui permettant d’adapter le gameplay du jeu. Si l’on retrouve peu ou prou les mêmes sensations manette en mains, on regrette pourtant l’absence du pavé tactile arrière qui permettait au joueur de pénétrer directement au cœur du jeu en faisant apparaître ses doigts à l’écran pour aider notre message à se débarrasser d’ennemis récalcitrants. Pour pallier à ce manque, Media Molecule a eu la très bonne idée de faire appel à la barre lumineuse de la DualShock 4 afin d’éclairer le monde autour de soi. D’une simple pression sur L2 ou R2, il est donc possible de balancer un faisceau lumineux qui a cette particularité d’hypnotiser n’importe qui, et donc les Scraps, ces ennemis qui ont tendance à emmerder un peu trop Iota / Atoi. Associé aux possibilités gyroscopiques de la manette, on peut même déplacer le faisceau pour diriger les ennemis vers un gouffre et les voir se suicider tranquillement. Mais la lumière a aussi une autre fonction, plus vitale cette fois-ci, celle de redonner de la couleur à des parties du décor qui ont été souillées et vidées de toute leur âme suite au passage des Scraps.
L’autre grande nouveauté offert par la DualShock 4, c’est la possibilité de jouer avec le vent. On aurait pu penser à une interaction avec le microphone en soufflant dessus, mais les développeurs ont préféré opter pour un mouvement du doigt sur le pavé tactile, permettant de créer une bourrasque dans la direction voulue. Il est alors possible de dégager un chemin, faire apparaître des ponts en déroulant des languettes, faire chuter les Scraps ou bien encore révéler des passages secrets. Bref, avec le faisceau lumineux, le vent sera votre allié permanent pour faire avancer Iota / Atoi dans son aventure. Parmi les grandes interactions que proposait le premier Tearaway sur PS Vita, il y avait aussi tout l’aspect dessin et photographie qu’on retrouve aussi dans cette mouture PS4. Si faire des photos est toujours aussi simple (et aidé encore plus avec l’application PlayStation App, qui permet à d’autres joueurs d’envoyer aussi des photos supplémentaires), l’atelier dessin et découpage est encore moins pratique avec la DualShock 4 ; la faute à la taille minuscule du pavé tactile et de la reconnaissance pas vraiment optimisée. Il faut alors s’y remettre à plusieurs fois avant d’obtenir un résultat proche de ce qu’on l’a tenté de faire. C’est assez crispant, voire frustrant, comme cette caméra qui a malheureusement tendance à décrocher en cherchant à tout prix à se fixer sur un point précis de l’action, alors qu’elle est censée être manuelle. Il en résulte parfois des placements pas franchement très pratiques, nous obligeant à la recentrer de temps à autre. Rien de bien dramatique non plus, mais il était important cependant de le souligner.
CARTON PLEIN
Malgré ces quelques écueils, Tearaway Unfolded conserve tout le charme qui a fait la renommée du titre originel sorti sur PS Vita. Certes, ceux qui ont déjà eu l’occasion de parcourir le monde de Iota / Atoi il y a deux ans risque de trouver comme un air de déjà-vu et de déjà-joué, et il faudra donc réfléchir à deux fois avant de se lancer dans un nouvel achat, tandis que les autres qui sont passés à côté se doivent de faire connaissance avec la dernière œuvre des créateurs de LittleBigPlanet, ne serait-ce que pour sa culture vidéoludique. Car croyez-moi, Tearaway risque de rester une œuvre majeure du jeu d’aventure et de plateforme grâce à toutes les qualités qu’on vous a énumérées lors de ce test. A savoir maintenant si le jeu fera un carton auprès du grand public, c’est une toute autre histoire…